Au lendemain de la sortie française de L'âge des ténèbres, la carrière du film apparaît bien mal engagée, d'autant que la critique continue à l'écorcher. Hier, Le Nouvel observateur est revenu à la charge, jugeant le long métrage «bête, interminable et désolant».

Les chiffres de la première journée d'exploitation du nouveau long métrage de Denys Arcand confirment que le public n'est pas vraiment au rendez-vous, selon les données obtenues par La Presse Canadienne. À l'échelle nationale, L'âge des ténèbres a attiré mercredi 6900 spectateurs dans 260 salles, pour une moyenne de projection de 27 entrées par copie (donc une demi-douzaine de personnes par projection en moyenne).

En comparaison, Les invasions barbares, qui avaient démarré sur les chapeaux de roues, avaient fait près de 41 800 entrées le jour de leur sortie, pour une moyenne de 92 spectateurs par salle (455 copies au total).

L'âge des ténèbres se tire mieux d'affaire dans la capitale. À Paris et dans sa banlieue, il a réuni 2767 spectateurs dans 37 salles pour une moyenne de 75 entrées, ce qui est plutôt encourageant.

De sombres perspectives

À moins que le film, porté par le bouche-à-oreille, n'entreprenne une spectaculaire remontée, il risque de perdre une bonne partie de ses salles mercredi prochain.

Les chances de le voir rebondir pendant le week-end semblent toutefois assez minces, d'autant que la critique ne s'adoucit pas. Le magazine Le Nouvel observateur, dans son supplément cinéma (télécinéobs), en a rajouté une couche hier. Son opinion est une des plus sévères formulées jusqu'ici.

«À quelques exceptions près, aucun gag ne fonctionne et, faute de finesse, tous les excès du film se retournent contre lui, écrit le magazine. À trop forcer le trait, il finit grossier et caricatural, à l'instar des figures féminines fantasmées qui se résument à la lesbienne, la nymphomane ou la star. C'est bête, interminable et désolant.»

À trois ou quatre exceptions près, l'ensemble de la critique avait porté mercredi sur L'Âge des ténèbres un jugement sans appel, parfois radical, comme dans le cas du magazine Les Inrockuptibles qui l'a qualifié de «film de vieux con».