Après Junebug, qui lui a valu une citation aux Oscars, et Enchanted, qui lui a valu la reconnaissance populaire, que vaudra à Amy Adams cette comédie d'un autre âge intitulée Miss Pettigrew Lives for a Day? Le plaisir de donner la réplique à Frances McDormand, déjà...

Il y a un charme suranné dans Miss Pettigrew Lives for a Day, une comédie élaborée à partir d'un bouquin écrit par l'auteure anglaise Winifred Watson, publié en 1938. C'est voulu. Et pleinement assumé.

«Cela nous donne l'occasion de parler différemment de sexualité et de la montrer d'un autre point de vue! a lancé Amy Adams au cours d'une rencontre de presse tenue à New York récemment. "Exactement comme on le faisait dans le cinéma des années 30, mais avec un rythme bien contemporain.»

L'actrice était toute désignée pour enfiler les fringues très «glamour» d'une «comédienne et chanteuse» américaine installée à Londres au moment où la Deuxième Guerre mondiale est sur le point d'éclater. Non seulement parce qu'elle est la It Girl du moment à Hollywood, mais aussi parce que le personnage sied parfaitement à sa personnalité d'actrice.

«J'étais obsédée par ce rôle! confie Adams. D'autant plus qu'il y a eu un décalage d'un an entre le moment où j'ai pu lire le scénario, et celui où nous sommes entrés en production. Je n'en pouvais plus d'attendre!»

Non, elle n'est pas la Miss Pettigrew du titre. Celle dont le nom apparaît dans le titre du film est plutôt interprétée par Frances McDormand. Cette dernière prête ainsi ses traits à une gouvernante, qui, après avoir été congédiée d'une maison, se retrouve à la rue. Plutôt que de s'apitoyer sur son sort - et aussi pour tromper son appétit - Miss Pettigrew déboule chez la comédienne et chanteuse Delysia Lafosse (Adams) à la faveur d'un subterfuge. Une complicité immédiate s'installe pourtant entre ces deux femmes issues de deux mondes complètement différents. Mademoiselle Lafosse doit notamment gérer ses fréquentations avec trois amants.

«Je savais déjà que Frances était de la partie au moment où l'on m'a proposé le rôle, explique Amy Adams. J'avais évidemment beaucoup envie de travailler avec elle mais j'étais quand même un peu nerveuse. C'est souvent ce qu'on ressent quand on doit donner la réplique à de très grands comédiens. À cet égard, l'étape la plus difficile pour moi demeure toujours celle où nous faisons une lecture collective du scénario en livrant nos répliques à voix haute. Parce que c'est à ce moment que nous partageons nos visions respectives. Une fois cette étape franchie, tout va bien.»

La surprise de sa vie

Amy Adams a décroché son premier rôle important au cinéma dans Catch Me if You Can de Steven Spielberg, un film dans lequel elle donnait la réplique à Leonardo DiCaprio. Alors que tous les observateurs s'accordaient pour dire que ce rôle allait véritablement lancer sa carrière, il n'en fut rien. C'est plutôt à la faveur d'un film indépendant, tourné avec des bouts de ficelle, qu'elle attire l'attention trois ans plus tard.

«Junebug constitue la plus grande surprise de ma vie, fait-elle observer. Il s'agit d'un tout petit film, qui n'a jamais pu se payer la moindre pub à la télé, mais qui a été sélectionné au Festival de Sundance. Depuis, c'est un feu roulant pour moi. Je ne sais vraiment pas ce qui s'est passé!»

Nous, on sait. L'actrice était tellement formidable dans le «tout petit film» de Phil Morrison qu'elle a obtenu un prix d'interprétation spécial du jury à Sundance cette année-là. Un an plus tard, la rumeur était telle qu'elle a décroché une nomination pour l'Oscar de la meilleure actrice dans un rôle de soutien. Depuis, elle est l'une des comédiennes les plus sollicitées. On a récemment pu la voir dans Charlie Wilson's War, de même que dans Enchanted, un film produit par Disney, qui lui vaut son plus grand succès populaire. Dimanche dernier, Amy Adams était d'ailleurs sur la scène du Kodak Theater pour interpréter Happy Working Song, l'une des chansons en lice pour l'Oscar de la meilleure chanson originale.

«Je n'ai pas vraiment conscience de tout ce qui m'arrive, car je travaille tout le temps, dit-elle. Mais c'est agréable de savoir que ce que vous faites est apprécié. Je n'en suis pas encore au point où l'on me reconnaît dans la rue, cela dit. Remarquez que je vis à New York. Cela explique peut-être certaines choses.»

L'actrice, qui animera Saturday Night Live ce week-end (Global, 8 mars à 23 h 30), n'aura peut-être pas encore le temps de souffler au cours des prochains mois car les projets se succèdent les uns aux autres. Dans Doubt, l'adaptation cinématographique d'une pièce de John Patrick Shanley (que réalisera l'auteur lui-même), elle donne notamment la réplique à Meryl Streep. «J'ai trois semaines de répétitions pour me faire à l'idée, fait remarquer Amy Adams. Quand tu joues avec des comédiennes aussi extraordinaires que Meryl Streep ou Frances McDormand, tu veux forcément être à la hauteur. Ces grandes dames sont aussi de véritables modèles. Dans la mesure où, dans une profession qu'on dit impitoyable pour les femmes, ces deux actrices poursuivent leur carrière avec beaucoup de dignité.»

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Miss Pettigrew Lives for a Day est présentement à l'affiche en version originale anglaise seulement. Les frais de ce voyage ont été payés par Alliance Vivafilm (Focus Features).