Aucun tournage de film américain n'est encore confirmé pour l'été. Le constat, pour la métropole qui fut l'hôte de plusieurs gros tournages américains l'an dernier, a de quoi effrayer. En 2007, les tournages étrangers avaient eu des retombées économiques de 200 millions.

«Il est clair que l'année va être moins bonne qu'en 2007, pour Montréal, et dans une certaine mesure, Toronto et Vancouver, estime Daniel Bissonnette, commissaire au Bureau du cinéma et de la télévision de Montréal. Je ne m'attends pas à des confirmations jusqu'au 30 juin. Cela nous fait rater une période assez forte, entre le mois de mai et le mois de juin.»

La pénurie de tournages n'est pas tant liée à un boycottage de Montréal qu'aux négociations entre le syndicat des acteurs et les producteurs américains. «C'est une négociation historique, on parle des redevances sur les nouvelles plateformes. Ce n'est pas une négociation régulière. En principe, chacun va tenir son bout», croit Daniel Bissonnette.

Montréal doit aussi faire face aux taux de change défavorable pour les Américains, et à la compétition accrue de nouveaux joueurs en cinéma en Amérique du Nord. Le Michigan et le Connecticut essaient d'attirer les productions hollywoodiennes en proposant de très compétitives ristournes fiscales.

De ce côté-ci de la frontière, M. Bissonnette souligne aussi que le conflit entre le syndicat des techniciens québécois et américains peut limiter l'intérêt des studios pour Montréal. «Un projet de loi a été déposé. S'il était adopté, cela clarifierait la situation», dit-il.

«Chaque année, les tournages devront être gagnés d'arrache-pied, constate Daniel Bissonnette. Ce n'est pas très rose, mais bon an mal an, on a le même idéal : trouver un volume satisfaisant avec les productions locales», explique-t-il.

Tout n'est pas perdu pour 2008. La Ville est toujours en discussion avec les producteurs de Nine. Le film, réalisé et produit par Rob Marshall, compte dans sa distribution Daniel Day-Lewis, Penelope Cruz et Nicole Kidman.