Les amoureux des courts voient les choses en grand pour fêter leur 10e anniversaire: vendredi soir, la Société des arts technologiques (SAT) accueillera une version bonifiée de leur soirée mensuelle de Kino Montréal.

«Il y aura de nouveaux films, des archives Kino, mais ce sera surtout un gros party», promet Jules Saulnier, directeur artistique de Kino. Au programme, un retour sur le premier Kino (le 1er février 1999). La projection sera suivie d'une performance de Polychrome DJ, de CISM.

À 10 ans, Kino a dépassé l'âge de raison, mais a encore de nouveaux projets et de nouvelles ambitions dans ses cartons. «Ce n'est pas un gros changement de cap, mais c'est un anniversaire qui se souligne, surtout qu'on a une nouvelle direction artistique qui prend le relais. C'est un peu Kino 2.0», plaisante son fondateur, Christian Laurence.

Fondée en des temps pré-YouTubiens sur le thème de «faites bien avec rien, faites mieux avec peu et faites-le maintenant», Kino a, après 2000 films réalisés sous son aile, conservé aujourd'hui encore toute sa pertinence malgré la prolifération de plateformes de diffusion sur l'internet.

«Kino est encore unique, pour projeter ses films en salle», dit Jules Saulnier. Kino, avec ses soirées mensuelles et son réseau de kinoïtes offre, d'après Christian Laurence, «une valeur unique et un esprit de communauté: c'est la rencontre entre les membres qui est importante, c'est aussi le réseau.»

Kino espère pouvoir, à l'avenir, relever de nouveaux défis. Jules Saulnier évoque la possibilité de compiler les films sur DVD. Loin de se cantonner au court, Kino lorgne aussi vers le long et envisage de proposer cette nouvelle expérience tout en gardant son aspect «laboratoire».

Loin d'être marginal, le mouvement Kino a acquis en 10 ans une place bien à lui dans le paysage cinématographique québécois. Les Rendez-vous du cinéma québécois présenteront le nouveau court de Christian Laurence, Barcelona.

Les films Kino seront aussi remixés lors d'un Kino Kabaret, le 26 février.

Le Conseil des arts de Montréal a également choisi Kino parmi les finalistes de son Grand Prix. «Être en nomination, c'est une reconnaissance certaine», dit Christian Laurence.

Que faut-il souhaiter aux kinoïtes pour l'avenir? «Moi, j¹aimerais qu'à ce stade, le financement soit une question secondaire, pour que l'on puisse se concentrer sur le côté artistique», dit Jules Saulnier. «J'aimerais que Kino s'établisse comme le lieu de passage entre l'école et le milieu professionnel comme un lieu en marge, un lieu unique. Que l'émulation que l'on a parfois perdue et que l'on est en train de retrouver perdure», souhaite Christian Laurence.

_________________________________________________________
Soirée Kino à la SAT, vendredi 21 h. Infos : www.kino00.com