Le ministère suisse de la Justice s'est opposé vendredi à une deuxième demande de liberté provisoire de Roman Polanski, détenu en Suisse depuis le 26 septembre sur mandat extraditionnel américain pour une affaire de moeurs vieille de plus de trente ans.

«Nous avons rejeté sa demande car le risque de fuite du cinéaste reste élevé», a expliqué à l'AFP le porte-parole de l'Office fédéral de la justice (OFJ), Folco Galli.

«Cette deuxième demande de liberté provisoire nous est arrivée le 26 octobre», soit trois jours après que Washington eut présenté officiellement auprès de la Suisse la demande d'extradition du cinéaste, a précisé M. Galli.

Le porte-parole a également précisé que la deuxième demande de mise en liberté de Roman Polanski comprenait une caution «élevée mais pas liquide». «La caution n'aurait donc pas pu être saisie en cas de fuite», a-t-il expliqué sans vouloir indiquer la nature de la caution proposée par le cinéaste.

Recherché par les États-Unis pour avoir eu des relations sexuelles avec une mineure âgée de 13 ans en 1977, Polanski - Oscar du meilleur réalisateur (2003) et Palme d'Or à Cannes (2002) pour Le Pianiste - pourra toutefois faire appel de la décision de l'OFJ dans les dix prochains jours auprès du Tribunal pénal fédéral de Bellinzone.

Le 20 octobre, ce même tribunal avait rejeté une demande de mise en liberté provisoire du cinéaste en raison des risques «élevés» de fuite du réalisateur, confirmant ainsi le premier avis émis le 6 octobre par l'OFJ.

Âgé de 76 ans, Roman Polanski est détenu en Suisse depuis le 26 septembre et a annoncé le 23 octobre qu'il s'opposerait à son extradition aux États-Unis.