À 16 ans, Michael Cera n'avait rien, lui non plus, d'un adolescent en pleine crise. «Je travaillais pour Arrested Development, je me sentais un peu comme un enfant dans un monde d'adulte, mais je me sentais surtout très privilégié d'être là», se souvient le comédien.

«Le scénario m'a été envoyé quand j'avais 16 ans et que je tournais Arrested Development, explique, devant quelques journalistes, le jeune comédien canadien. Je voulais absolument faire partie du projet et je ne craignais qu'une chose: être trop vieux pour pouvoir le faire.»

Heureusement, la production du film réalisé par Miguel Arteta s'est finalement mise en branle et, à 21 ans, Michael Cera a gardé une allure plutôt juvénile. Dans Youth in Revolt, il perdra de nouveau sa virginité au grand écran (souvenez-vous de la scène inaugurant Juno), mais il lui faudra pour cela surmonter beaucoup d'obstacles.

Fantasmes adolescents

Enfant unique d'un couple séparé et dysfonctionnel, Nick passe son adolescence à fantasmer sur des filles qu'il n'aura jamais. Jusqu'au jour où il rencontre Sheeni Saunders (Portia Doubleday), une jeune fille au visage d'ange mais au comportement pas si angélique. «Ce que j'ai adoré, avec le personnage de Sheeni, c'est qu'elle est à la fois manipulatrice et gentille», explique la jeune Portia Doubleday, qui tient son premier rôle au grand écran.

Passionnée par la Nouvelle Vague française, Jean-Paul Belmondo et Serge Gainsbourg, Sheeni poussera le sage Nick à s'inventer un double français, François, interprété également par Michael Cera. François a la clope au bec (of course!), parle d'un ton monocorde et n'a aucun remord à détruire la voiture de sa mère ou à voler celle de son père pour les beaux yeux de Sheeni.

«On a essayé de capter son esprit d'après le livre. C'était très drôle de fumer», dit Michael Cera. «Ce que j'ai vraiment adoré chez François, c'est que c'est joué de façon très sobre. Cela rend François très sexy et c'est clairement l'un de mes personnages préférés dans le film», ajoute Portia Doubleday.

Jeune et naïf

Rodé aux rôles de jeune garçon empoté, touchant et drôle de naïveté, Michael Cera (Paperheart, Nick and Norah's infinite playlist, Superbad) ne croit pas avoir créé une marque Michael Cera. «Je n'y pense pas vraiment: ce sont juste des scénarios que je reçois», dit le jeune homme, qui partage son temps entre Los Angeles et Toronto.

Michael Cera, que l'on pourra aussi voir dans Scott Pilgrim vs The World d'Edgar Wright en 2010, pourrait également reprendre le personnage qui l'a rendu célèbre dans une adaptation pour le cinéma d'Arrested Development.

Envisage-t-il de tourner dans un film canadien un jour? À cette question, Michael Cera apporte une réponse polie, et un brin langue de bois. «Pourquoi pas, si je trouve quelque chose qui me plaît», dit-il. Voilà qui est dit.

Les frais de ce voyage ont été payés par Alliance Vivafilm.