Le premier week-end de la compétition du 34e Festival des films du monde a plutôt bien commencé, samedi, avec Adem (Oxygène), un premier long métrage lumineux du cinéaste flamand Hans Van Nuffel, qui avait remporté le Prix du jury du FFM en 2008 pour son court métrage Fal.

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Comme les principaux personnages de son film, Van Nuffel, 29 ans, est atteint de fibrose kystique, une maladie qui hypothèque les poumons et diminue l'espérance de vie. Tom (Stef Aerts), la jeune vingtaine, et Xavier (Wouter Hendrickx), d'une dizaine d'années son aîné, souffrent de la même maladie. Ils se rencontrent par hasard à l'hôpital. Tom, sachant ses années comptées, porte un regard cynique sur son existence. Xavier préfère trouver une forme de salut dans le sport. Puis il y a Eline, en quarantaine dans une chambre d'isolement, dont Tom tombe amoureux au téléphone, l'éloignant un moment de ses amis délinquants.

Malgré un traitement parfois trop télévisuel et certains personnages secondaires caricaturaux, Adem est une oeuvre sensible sur un sujet pertinent. Une incursion dans la culture commune, les codes et les liens forts entre jeunes gens atteints de la même maladie génétique. Une représentation originale de la maladie, du point de vue du malade (tous les autres, parents inclus, ne semblent être que des figurants), bien rythmée, bien interprétée, qui a assez de qualités pour excuser ses maladresses.

Également présenté samedi, dans un autre registre mais toujours autour du thème du handicap, Dalla vita in poi, de l'Italien Gianfrancesco Lazotti, un ancien assistant d'Ettore Scola et de Dino Risi, qui a fait sa marque dans la télésérie. C'est l'histoire de Katia, atteinte d'une maladie dégénérative, clouée à son fauteuil roulant, à qui l'on ne donne que sept ans à vivre.

Qu'importe. Elle est belle et brillante, délicieusement fourbe et débrouillarde, et prête à tout pour arriver à ses fins, en particulier se servir de son handicap pour rencontrer Danilo, un meurtrier condamné à 30 ans de détention, avec qui elle entretient une correspondance pour le moins atypique.

Cette comédie romantique loufoque, inspirée d'un fait divers, n'est pas sans charme. Les dialogues sont finement ciselés, souvent avec beaucoup d'esprit, le personnage de Katia (Cristiana Capotondi, impeccable) est attachant, mais l'intrigue paraît ténue et décousue, avec une fin drôlement alambiquée. Le personnage de Danilo est si peu défini qu'il peut être difficile de croire à cette histoire d'amour improbable, enrobée d'une musique sirupeuse. Dommage.