Alors qu'à Londres, hier, les alentours de Trafalgar Square vibraient des célébrations du jour du Souvenir commémorant la signature de l'Armistice qui a mis fin à la Première Guerre mondiale, à quelques pas de là, dans la salle de bal de l'hôtel Corinthia, il était question du début d'un autre conflit mondial. Fictif, celui-là, mais qui a rallié des millions de jeunes depuis la publication de la trilogie de Suzanne Collins. Le temps, dans The Hunger Games: Mockingjay - Part 1, est maintenant à la révolte.

«C'est délicat mais, d'accord, d'une certaine manière, on peut voir un parallèle», a admis Jennifer Lawrence lors d'une des deux conférences de presse organisées à l'intention des médias écrits européens, auxquelles La Presse a été la seule publication nord-américaine à assister. Parallèle entre ce que vit Katniss et ce qu'elle vit en tant qu'actrice.

Une admission tout en nuances, toutefois, la comédienne de 24 ans soulignant qu'elle n'a jamais traversé d'événements aussi dramatiques que ceux qui secouent l'héroïne qu'elle incarne: «À sa place, je serais à pleurer tous les jours en appelant ma mère.»

Mais elle se souvient, et là peut se faire un certain rapprochement entre elle et le personnage, avoir lu le premier roman de la trilogie alors qu'elle était happée par la saison des récompenses pour Winter's Bone. «Je n'avais jamais rien vécu de pareil.»

Comme Katniss au Capitole, soudain, elle se faisait habiller, maquiller, préparer. Des gens travaillaient pour elle... et sur elle. Lui disant quoi porter. Lui soufflant ce qu'elle dev(r)ait dire. Et un tas de personnes, soudain, lui posaient des questions. Sollicitaient son opinion. Attendaient ses réponses. «Comme si j'en avais! J'avais 20 ans!», poursuit-elle en riant.

Bref, elle s'est alors sentie dans une position semblable à celle de Katniss: pas prête pour ce qu'on attendait d'elle. Sentiment que l'«héroïne malgré elle» ressent et affiche plus que jamais dans Mockingjay.

Réalisée par Francis Lawrence, cette première partie de l'adaptation du troisième roman, que La Presse a pu voir, s'ouvre sur une Katniss souffrant de stress post-traumatique après son sauvetage des 75es Hunger Games à la fin de Catching Fire.

S pour Snow et Sutherland

Soignée dans le District 13, celui que tout le monde croyait détruit, elle ressent une colère folle contre ceux qui se disent ses alliés mais qui, à ses yeux, l'ont manipulée. Et ont laissé Peeta derrière. Katniss ne peut supporter cela.

Aussi résiste-t-elle à devenir le «mockingjay». Le geai moqueur. Le symbole, le visage de la révolution qui gronde dans tout Panem et prend pour cible le Capitole - donc, le président Snow. Incarné par Donald Sutherland.

«J'espère, et c'est une des raisons pour lesquelles j'ai accepté le rôle, que ces films vont pousser les jeunes de partout dans le monde à agir, à aller dans l'isoloir. Parce que s'ils ne votent pas, nous sommes perdus», fait celui qui voit The Hunger Games comme une incitation à l'engagement social, un appel à l'activisme politique.

Il loue donc les mouvements comme Occupy. Mais il croit que l'impact et le succès de ce dernier auraient été plus grands «s'il y avait eu un leader». Et de louanger ici le personnage de Katniss Everdeen, adversaire de Snow depuis les débuts de la saga: «Katniss est la personne parfaite pour lui succéder. Le hic, c'est qu'elle est dans le camp adverse.»

Leur confrontation se poursuit ici. Et se poursuivra dans la seconde partie de Mockingjay, qui est déjà tournée et arrivera sur les écrans le 20 novembre 2015.

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The Hunger Games: Mockinjay - Part 1 (Hunger Games: La révolte - Partie 1) prend l'affiche le 21 novembre. Les frais de voyage ont été payés par Les Films Séville.