«On est fou de joie!», s'est exclamée vendredi soir la productrice de Timbuktu, film franco-mauritanien du réalisateur Abderrahmane Sissako, retenu dans la course pour l'Oscar du meilleur film étranger.

«Nous sommes super fiers. C'est la première fois que la Mauritanie proposait un film aux Oscars. C'est magique!», a déclaré à l'AFP Sylvie Pialat. Elle a échangé quelques textos avec le réalisateur, actuellement en Suisse pour présenter son film, et lui aussi «est très fier». «Il y a tout le continent derrière», a-t-elle relevé.

Comme à Cannes, le film a pu concourir sous la double nationalité: celle du réalisateur, mauritanien, et celle des producteurs, français.

L'Academy of Motion Picture Science and Arts a annoncé vendredi une liste de neuf films étrangers toujours en course pour l'Oscar du meilleur film étranger (sur une liste de 83). Les cinq finalistes seront dévoilés le 15 janvier en même temps que ceux de toutes les autres catégories des Oscars, les prix les plus prestigieux du cinéma américain.

Timbuktu, produit par Sylvie Pialat, coproduit par Arte, Canal + et TV5 Monde, était le seul film africain en compétition officielle à Cannes. Il n'y avait obtenu «que» le Prix du jury oecuménique mais avait enchanté la critique, par sa force et ses scènes tour à tour lyriques, tendres, brutales ou désespérées. Et parfois teintées d'un humour de l'absurde.

Le scénario est inspiré de faits réels: Tombouctou a bien été occupé pendant près d'un an en 2012 par Al-Qaïda au Maghreb islamique (Aqmi) et Ansar Dine (Défenseurs de l'islam), qui ont laissé de profondes cicatrices - amputations, coups de fouet aux couples «illégitimes», aux fumeurs, brimades et humiliations - avant d'en être délogés par les forces françaises début 2013 via l'opération Serval.

Le film a été tourné en Mauritanie et quelques images ont été réalisées au Mali, à Tombouctou.