Comment s’initier au travail d’Alanis Obomsawin et aux réalités des Premières Nations ? Voici cinq œuvres marquantes de sa filmographie.

Christmas at Moose Factory

1971. Dans le coffret Alanis Obomsawin : Un héritage et sur le site de l’ONF

Des dessins d’enfants se succèdent sur une bande-son constituée de voix hors champ. Quelques photos des gamins concernés apparaissent avant le générique de fin. « Je suis allée dans une école résidentielle [pensionnat] et je vivais avec les enfants dans leur dortoir, raconte Mme Obomsawin. Certains n’avaient que 5 ans. Je leur racontais des histoires, leur chantais des chansons. Un jour, je leur ai dit : c’est à votre tour de me raconter vos histoires. »

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Les évènements de Restigouche

1984. Sur le site de l’ONF

La cinéaste esquisse un sourire lorsqu’on lui rappelle ces évènements survenus en juin 1981 dans la communauté micmaque de la Gaspésie. « C’était la guerre autour de la pêche au saumon. Le Québec voulait contrôler les Micmacs et a envoyé la police. C’était épouvantable », dit-elle. Mme Obomsawin a peiné à trouver du financement pour achever son film, sorti en 1984. « Une femme chargée du financement à l’ONF m’a dit que je n’avais pas le droit de parler aux Blancs. Elle n’avait pas choisi la bonne Indienne [rires]. »

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Kanehsatake, 270 ans de résistance

1993. Sur le site de l’ONF

« Je m’en venais en voiture vers l’ONF [alors établi sur le chemin de la Côte-de-Liesse] et j’ai entendu à la radio qu’il y avait une fusillade à Oka. Je m’y suis rendue directement pour voir ce qui se passait », se remémore Mme Obomsawin à propos ce qu’on a appelé la crise d’Oka, de juillet à septembre 1990. « L’évènement a duré 78 jours et j’étais là tout le temps. Je mentirais si je disais ne pas avoir eu peur. Mais je suis bien contente d’avoir fait le film. » Le documentaire a obtenu 18 prix canadiens et internationaux.

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Hi-Ho Mistahey !

2013. Dans le coffret Alanis Obomsawin : Un héritage et sur le site de l’ONF

« C’est une autre bataille, cette fois à la Baie-James, du côté ontarien, raconte la cinéaste. Une jeune femme [Shannen Koostachin] faisait campagne pour que les Premières Nations aient accès à une école qui avait du sens. Il y avait eu un écoulement [de diesel] dans leur école et, pendant 10 ans, les enfants ont été contraints de faire école dans des roulottes. » La jeune militante crie de la nation Attawapiskat a péri dans un accident de voiture avant l’âge de 16 ans. Ses proches ont pris le relais de sa lutte.

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Jordan River Anderson, le messager

2019. Dans le coffret et sur le site de l’ONF

Né en 1999 dans sa communauté de Norway House au Manitoba, Jordan River souffrait de plusieurs handicaps. Il est resté hospitalisé jusqu’au dernier jour de sa vie, à 5 ans. Une querelle entre les gouvernements fédéral et provincial a empêché qu’il retourne à la maison, où il aurait pu recevoir des soins adaptés. C’est l’affiche de ce film qui orne la porte du bureau de la cinéaste.

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