Buzz Lightyear élargit ses horizons en devenant beaucoup plus qu’une figurine d’action. Dans Lightyear, il est le personnage central du film qu’aurait vu Andy et qui aurait amené le jeune garçon à tant vouloir le jouet à son effigie. Entretien avec Angus MacLane, réalisateur, et Galyn Susman, productrice du 26film d’animation de Pixar.

« C’est le film que j’ai toujours voulu voir et que j’ai toujours voulu faire, avec un personnage que j’ai aimé depuis le moment où je l’ai vu », explique Angus MacLane lors d’une entrevue par vidéoconférence.

Sa relation avec Buzz remonte à ses débuts chez Pixar, en 1997, au sein de l’équipe d’animateurs du film d’animation Toy Story 2. Galyn Susman, quant à elle, peut se vanter d’avoir travaillé sur le tout premier film d’animation de Pixar, Toy Story, et d’avoir contribué à sauver Toy Story 2 du désastre lorsque celui-ci a été accidentellement effacé. Travaillant de la maison parce qu’elle avait un bébé, elle en possédait une copie chez elle. Buzz Lightyear occupe donc une place spéciale dans leur cœur. À mesure que la date du lancement de Lightyear approche, ils réalisent la portée du personnage.

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Galyn Susman et Angus MacLane

« C’est extraordinaire d’entendre les témoignages et je suis content en un certain sens de ne pas avoir su à quel point Buzz est important pour tant de gens », souligne Angus MacLane, aussi coscénariste du film d’animation.

« J’étais nerveuse au début, je ne voulais pas décevoir les spectateurs, renchérit Galyn Susman. Puis nous avons constaté assez tôt dans le processus que les attentes étaient très diversifiées. Nous devions faire un excellent film en espérant que les gens aient du plaisir et acceptent ce que nous proposions. »

Combattre Zurg

Le valeureux capitaine Buzz Lightyear se trouve donc sur le chemin du retour vers la Terre lorsqu’il décide de faire un détour pour explorer une planète inconnue. Sa décision impulsive devient la première bourde de son impressionnante carrière, puisqu’il est impossible de repartir. Rongé par le remords, il se donne la mission de ramener les membres de son équipage sur la Terre, qui se trouve à des années-lumière. Pour mettre au point le carburant nécessaire, il multiplie les essais. Or, lors de chaque tentative, le principe de la dilatation du temps entre en jeu. La vitesse qu’il atteint fait en sorte que ce qu’il vit en l’espace de minutes se calcule en années pour ceux et celles laissés derrière. Il finira par accepter l’aide de recrues pour combattre le puissant Zurg (James Brolin) et son armée.

Les créateurs se sont inspirés de leur expérience pour l’idée du film. « Cela nous prend quatre ou cinq ans pour faire un film d’animation, et chaque fois qu’on sort la tête pour respirer un peu, on constate que le temps a filé », explique Angus MacLane, qui a lancé l’idée après avoir terminé la coréalisation de Finding Dory (Trouver Doris). Pour établir une distance avec le jouet Buzz Lightyear, étroitement lié à la voix de Tim Allen, c’est Chris Evans (Captain America) qui prête sa voix au patrouilleur de l’espace.

Place à la diversité

Il allait de soi de favoriser la diversité au sein des membres de l’entourage de Buzz, souligne Angus MacLane, qui a grandi en regardant Star Trek. « Pour moi, ce que représentait la science-fiction, c’était un groupe disparate de personnes avec différentes expériences qui s’assemblent pour accomplir quelque chose. Ultimement, c’est ce que notre histoire raconte, que cela prend une équipe formée de gens aux différentes habiletés et expériences pour régler des problèmes. »

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Buzz Lightyear apprend malgré lui à faire confiance à des recrues.

Cette diversité est notamment incarnée dans le personnage de la commandante Alisha Hawthorne, qui était queer dès le départ, précise-t-il. « On voulait montrer qu’elle vivait sa vie, alors que Buzz ne le faisait pas. Elle avait sa carrière, à la tête de la station spatiale, et sa vie de famille avec sa conjointe. »

Le furtif baiser que les deux femmes échangent, qui avait été retiré puis réintégré à la suite de protestations de la part d’employés chez Pixar, est « juste normal et l’extension naturelle de la relation entre les deux personnages », précise M. MacLane. « Notre équipe est formée d’une grande diversité d’artistes. On s’est assuré que ce soit bien fait et qu’on traite cette relation de la bonne façon. »

Tenu dans le secret

L’acteur et réalisateur James Brolin, qui prête sa voix au redoutable Zurg, a été tenu dans le plus grand secret jusqu’à la fin des séances d’enregistrement. On ne lui a en effet jamais dit ce qui poussait son personnage à affronter Buzz Lightyear.

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James Brolin prête sa voix au redoutable Zurg.

« J’ai présumé certaines choses, de la façon dont on m’a demandé de dire certaines phrases, mais cela demeure un mystère », a-t-il indiqué lors d’une entrevue par vidéoconférence, la veille de voir le film et d’enfin tout comprendre. Au cours de sa carrière, entamée en 1963, il n’a jamais fait de voix dans un film d’animation. « Je n’y ai jamais pensé. Mais par le passé, on a vu des acteurs avec beaucoup d’expérience dont la carrière a redémarré après avoir joué des méchants. J’ai aimé l’expérience et je suis ouvert à toutes les suggestions. Et j’ai hâte de retourner dans les Cantons-de-l’Est et à Montréal ! »

Lightyear sort en salle vendredi.