(Cannes) En attendant le palmarès de samedi, la question est sur toutes les lèvres et la réponse top secrète : où délibère le jury ? Habituellement, la direction du Festival de Cannes met à disposition des jurés une villa des hauteurs de la ville, protégée par la police, loin du tumulte de la Croisette.

Samedi matin, Spike Lee et son jury entreront en conclave pour attribuer la Palme et les autres prix. Ils ne réapparaîtront qu’en début de soirée pour le dévoiler sur la scène du Grand auditorium du Palais des Festivals.

Selon le règlement, le jury doit « obligatoirement » attribuer sept prix : la Palme d’or, le Grand Prix, les prix de la mise en scène, du jury, du scénario et les prix d’interprétation féminine et masculine.

Le palmarès ne peut comporter qu’un seul prix ex aequo et cette disposition ne peut s’appliquer à la Palme d’or.

Autre point incontournable : un même film ne peut recevoir qu’un seul des prix du palmarès. Cependant, le prix du scénario et le prix du jury peuvent être associés à un prix d’interprétation, mais uniquement sur dérogation du président du festival, Pierre Lescure.

Mais dans ce cadre très réglementé, le jury dispose d’une certaine liberté, comme on l’a vu en 2013 avec la Palme pour le film La vie d’Adèle, partagée entre le réalisateur (Abdellatif Kechiche) et ses deux interprètes (Lea Seydoux et Adèle Exarchopoulos).

Par tradition, un seau à champagne fait office d’urne : les jurés y déposent un petit papier plié en quatre. Quand tout se passe bien, le palmarès est bouclé en milieu d’après-midi.

Les décisions sont prises à la majorité absolue des votants aux deux premiers tours de scrutin et à la majorité relative aux tours suivants. Pierre Lescure et le délégué général Thierry Frémaux assistent aux délibérations, mais ne prennent pas part au vote.

Dès que possible, les responsables du festival prennent leur téléphone pour faire savoir aux productions que le film est primé, sans dire pour quel prix, les incitant à assister à la cérémonie de clôture.

« Mes messages ne peuvent être plus laconiques : “Le film n’a rien, hélas”, “Le film a quelque chose, l’équipe doit revenir” », racontait en 2017 Thierry Frémaux dans son livre Sélection officielle : Journal. « En général, on me répond : “Mais encore ?”. Je ne peux rien expliquer aux perdants, juste leur dire leur infortune. […] Aux lauréats, je suis tenu de cacher la nature exacte de leurs prix ».

La cérémonie commence à 19 h 15 et, ensuite, tous sont rapidement fixés.