Martin David (Willem Dafoe) est un chasseur de primes contracté par une obscure société de biotechnologie affiliée à l'armée américaine. Sa mission: repérer, traquer et éliminer le dernier tigre de Tasmanie, puis remettre le corps du précieux animal à ses employeurs, sans poser de questions.



Il ira donc dans les campagnes australiennes où il sera hébergé par la petite famille d'un chasseur disparu depuis des mois sans laisser de trace. Martin s'attachera assez vite à l'épouse en détresse, et à ses enfants pour qui il incarnera momentanément une figure paternelle de remplacement. On apprendra avec lui qu'il se trame des affaires louches dans cette région éloignée, que le tigre mythique est très convoité par divers brigands très peu avenants. (Notons ici que, dans les faits, le tigre de Tasmanie est une espèce éteinte.)

Méfiez-vous de la bande-annonce. Sous ses allures de thriller écologiste, The Hunter est en vérité le récit d'une reconversion, celle de cet homme sans grande vertu, devenu froid et cynique, qui, au milieu de cette famille, et perdu dans ces contrées sauvages, trouvera et puisera en lui quelque chose comme un vieux fond d'humanité et des forces insoupçonnées.

La grande tare, la seule peut-être, de The Hunter tient, dans l'épilogue, d'une mièvrerie déconcertante, épilogue sous forme de leçon qui, voulant apporter «une lueur d'espoir», sabote l'atmosphère de pesanteur, d'inquiétude, de fatalité, de mélancolie et de tragique beauté. On vous conseille donc de quitter la salle quelques minutes avant le générique, même si ce n'est pas poli.




The Hunter. Drame de Daniel Nettheim Willem Dafoe, Morgana Davies, Sam Neill. 1h41.