Les constructeurs nippons d'automobiles estiment que les ventes de véhicules au Japon tomberont au plus bas en 34 ans durant l'année d'avril 2011 à mars 2012, à cause des effets du séisme 11 mars et du fait de l'arrêt de subventions.

Selon les prévisions publiées mardi par l'Association des constructeurs japonais (JAMA), quelque 4,45 millions de véhicules de tous types (voitures de tourisme, véhicules utilitaires, camions, bus) devraient être vendus en 12 mois, soit un recul de 3,3% comparé au total enregistré l'année précédente.

Il s'agira le cas échéant du nombre le plus bas depuis l'année d'avril 1977 à mars 1978 où 4,23 millions de véhicules avaient trouvé preneurs.

Les fabricants d'automobiles expliquent la baisse redoutée par les conséquences importantes du tremblement de terre et du tsunami qui ont ravagé le nord-est du Japon en mars et fortement ralenti la production de composants et véhicules dans les semaines suivantes, tout en portant un coup dur au moral des consommateurs.

Par ailleurs, des ristournes accordées l'année précédente aux acheteurs de véhicules écologiques ont pris fin, ce qui a aussi rejailli sur les ventes.

Bien que le retour à la normale s'opère progressivement sur les chaînes de production depuis la catastrophe, les constructeurs voient mal comment combler le fort manque à gagner enduré pendant plusieurs mois.

Les ventes devraient en effet avoir dévissé de 28,6% durant le semestre d'avril à septembre en comparaison annuelle, à 1,48 million d'exemplaires, une chute que ne parviendra pas à compenser intégralement la remontée de 17,4% sur un an espérée pour les mois d'octobre à mars 2012, à 2,97 millions d'unités.

Les constructeurs nippons sont, en plus, handicapés à l'extérieur par le yen fort, un facteur qui augmente leurs coûts de production au Japon et lamine la compétitivité des véhicules exportés vis-à-vis de ceux de concurrents asiatiques, américains ou européens.

Le président de la JAMA, Toshiyuki Shiga, qui est aussi numéro deux de Nissan, a souhaité mardi que le gouvernement japonais prenne des dispositions fiscales ou autres pour permettre à ses industriels de rester au Japon.

«Si la vigueur du yen continue à peser sur les constructeurs, ils n'auront pas d'autre choix que de déplacer leurs sites de production à l'étranger», a-t-il prévenu lors d'une conférence de presse.

Au Japon, «les impôts sur les sociétés sont excessifs», s'est-il plaint.

M. Shiga a par ailleurs insisté sur le fait que les groupes d'automobiles ne pourront continuer de produire au Japon que s'il existe un marché intérieur en bonne santé. Avant même la catastrophe du 11 mars, les ventes de véhicules au Japon étaient moroses en raison des incertitudes économiques.