L'essence coûte plus de 1,20$/litre aujourd'hui à Montréal et Laval, selon les compilations du CAA-Québec.

On remarque toujours plus les hausses lorsque le prix franchit une nouvelle dizaine. La hausse est encore plus voyante dans la région de Detroit et partout aux États-Unis, avec l'antique gallon comme unité de mesure et un prix à la pompe a passé les dernières semaines au dessus du seuil psychologique de 3$. Même la semaine dernière, pendant que les Trois de Detroit célébraient leur renaissance au Salon de l'auto de Detroit, le prix de l'essence était bien collé au dessus de 3$ le gallon. Il avait franchi le cap des 3$ juste avant les Fêtes (et atteint 3,13 le soir de Noël), mais au lieu de redescendre durant la première semaine de janvier (la demande monte toujours aux Fêtes parce que les gens voyagent beaucoup), il n'a jamais repassé sous les 3,06$ le gallon. Ce seuil psychologique pourrait être suivi par celui de 3,50$ l'été prochain. Et ça commence à préoccuper les Trois de Detroit.

Selon le site GasBuddy.com, le prix moyen du gallon d'essence ordinaire est actuellement (lundi à 16h) de 3,09$ au Michigan (un cent de plus que le prix moyen national américain). C'est une hausse de presque 15% par rapport aux prix du mois d'août. Les trois constructeurs américains ont vu venir la hausse et ont lancé des voitures plus économiques pour diversifier leurs offres, mais ils demeurent quand même plus vulnérables que les fabricants asiatiques et européens. C'est ce que note le quotidien Detroit News : «Le prix à la pompe supérieur à 3$ le gallon attire l'attention du consommateur», observe le journal.

Gros pick-up, quand tu nous tiens...

Les Trois de Detroit ont tous renoué avec les profits et lancé plusieurs petites voitures récemment, mais ils tirent encore la majorité de leurs revenus des ventes de camionnettes comme le Ford F-150, le Chevrolet Silverado et le Ram, de Chrysler et de VUS comme le Ford Explorer, le Cadillac Escapade et les Jeep.

Tous ces modèles ont inscrit des hausses l'an dernier, par rapport à l'annus horribilis de 2009, mais c'était entre autres parce que le prix de l'essence était, en moyenne, de 2,70$ en 2010. Or, les ventes de camionnettes et de VUS s'étaient écroulées quand le prix de l'essence a touché les 4$ le gallon et qu'un arrêt à la station-service avec son pick-up coûtait 100$.

On n'en est pas encore là, mais on y sera un jour ou l'autre. D'ailleurs, le président de Ford, Alan Mulally, a indiqué lors du Salon de l'auto de Detroit que « dans le passé, on a vu qu'à partir de 3$, les gens commencent à prendre des décisions différentes ».

Alors Ford a lancé en 2010 une collection de Focus et de C-Max peu gourmandes, après le lancement international de la Fiesta. GM a lancé les Chevrolet Cruze, Sonic et Orlando, de même que la Buick Verano, et l'hybride électricité-essence Chevrolet Volt. Chrysler a lancé la Fiat 500, évoqué une Chrysler 300 hybride, tâté le terrain au sujet de Chrysler au gaz naturel comprimé et annoncé le lancement de plusieurs intermédiaires et compactes Alfa Roméo et Fiat aux Etats-Unis.

Prix ÉcoÉnergie: 7 sur 12 pour les asiatiques

C'est bien, mais ils ne sont certainement pas aussi bien préparés à une hausse de prix que Toyota, avec sa famille complète d'hybrides essence-électrique Prius, Nissan avec sa tout électrique Leaf, Volkswagen avec ses diesel propres TDI. Ces trois constructeurs (et les asiatiques et les européens en général) savent aussi générer des profits avec leurs gammes de petites et moyennes voitures à essence, mues par de petits moteurs peu gourmands en carburant.

Au Canada. d'ailleurs, Toyota a pris 3 des 12 prix ÉcoÉnergie décernés chaque année par l'Office de l'efficacité énergétique, un organisme qui relève du ministère fédéral des Ressources naturelles. Pour la 11e année d'affilée, la Prius a raflé la première place dans la catégorie intermédiaire des prix ÉcoÉnergie accordés aux véhicules de l'année-modèle 2011. Sept des 12 prix sont allés à des constructeurs asiatiques, quatre à des américains et deux à des allemands. Trois des quatre prix accordés à des modèles américains l'ont été pour un VUS, une camionnette et un fourgon commercial, soit des véhicules plutôt gros qui écoperaient le plus d'une forte hausse du prix de l'essence. Mais la Ford Fiesta, lancée cette année, a été primée dans la catégorie sous-compacte, du jamais vu. (Les puristes pourraient arguer que la Fiesta est une allemande, ayant été conçue par une équipe d'ingénieurs majoritairement issus de Ford Europe, à Cologne, en Allemagne.

La liste des véhicules primés sera peut-être différente l'an prochain: aucun des modèles nommés plus haut, lancés récemment par les Trois de Detroit, n'était commercialisé au moment où les prix ÉcoÉnergie ont été attribués.

Durant le Salon international de l'auto de Detroit, les patrons des trois constructeurs américains ont cependant indiqué qu'ils se sentaient mieux préparés que par le passé à affronter une hausse du prix de l'essence.

«Je ne dis pas que ça n'aurait aucun impact, mais je suis suis bien plus confiant de notre viabilité maintenant qu'il y a deux ans», a dit en conférence de presse le président de GM, Dan Akerson.

Sources :

Detroit News;

CAA Québec;

Gas Buddy.