«Je soupçonnais depuis un certain temps que le cancer de la tête et du cou avait des effets plus prononcés que les autres cancers sur la conduite automobile», explique l'auteur de l'étude publiée dans la revue Archives of Otolaryngology, Hon Yuen de l'Université de Caroline du Sud à Charleston. «Le champ de vision peut être réduit à cause de douleurs dans le cou, et les radiothérapies ont des effets neurotoxiques plus prononcés à cause de la proximité du cerveau.»

«Je soupçonnais depuis un certain temps que le cancer de la tête et du cou avait des effets plus prononcés que les autres cancers sur la conduite automobile», explique l'auteur de l'étude publiée dans la revue Archives of Otolaryngology, Hon Yuen de l'Université de Caroline du Sud à Charleston. «Le champ de vision peut être réduit à cause de douleurs dans le cou, et les radiothérapies ont des effets neurotoxiques plus prononcés à cause de la proximité du cerveau.»

Le physiothérapeute Yuen a eu l'occasion de tester son hypothèse quand son université a débauché un psychologue de l'Université du Massachussetts, Russell Barkley, qui est aussi un spécialiste de l'hyperactivité et des troubles de l'attention.

«Russell est arrivé avec un simulateur de conduite. Comme nous sommes le principal centre de référence pour ce type de cancer en Caroline du Sud, nous avons pu identifier 10 patients représentatifs et 50 personnes de la communauté ne souffrant pas de la maladie, qui avaient grosso modo les mêmes caractéristiques démographiques.»

La vitesse moyenne, le temps de réaction au freinage d'urgence, la variation du braquage et le nombre de collisions durant les 12 minutes de simulateur ont été mesurés. Seuls le freinage et le braquage ont donné des résultats significativement différents: les personnes souffrant d'un cancer avaient un freinage plus long de 2,4 à 3,1 millisecondes, et une variation de la circonférence de braquage beaucoup plus importante, sept mètres au lieu d'un mètre.

Le physiothérapeute américain veut maintenant comparer les dossiers de conduite sur plusieurs années avec des centaines de patients. «Notre étude est très préliminaire. Mais comme il est établi que le cancer peut affecter la conduite, par le biais des effets cognitifs de la chimiothérapie et de la radiothérapie, on peut raisonnablement penser que le cancer du cou et de la tête a des effets encore plus grands.

Les lignes directrices concernant les permis de conduire mentionnent que les médecins doivent surveiller les patients souffrant d'un cancer, mais honnêtement je pense que personne ne s'occupe de ces aspects. Je ne pense pas qu'il y a une hécatombe, mais il faut sérieusement se pencher sur cette question.»