Mario, Didier, Alan, Gilles et les autres: ils étaient tous là, dans nos mémoires, filant à toute allure au volant de leur monoplace tantôt noire, tantôt bleue, tantôt blanche et tantôt rouge. Si elles ont toutes retenu notre attention, il est indéniable que c'est devant la numéro 2 rouge que nous nous sommes le plus attardés.

Mario, Didier, Alan, Gilles et les autres: ils étaient tous là, dans nos mémoires, filant à toute allure au volant de leur monoplace tantôt noire, tantôt bleue, tantôt blanche et tantôt rouge. Si elles ont toutes retenu notre attention, il est indéniable que c'est devant la numéro 2 rouge que nous nous sommes le plus attardés.

Émouvante Ferrari 312T5

«Je l'ai achetée il y a 12 ans par l'intermédiaire de Luigi Chinetti», raconte Bud Moeller, de Virginie. «Elle est retournée à Maranello pour une restauration en règle et, depuis, je suis le conservateur de ce musée roulant. Certes, elle soulève partout les passions, mais c'est au Québec où il arrive que l'on verse parfois encore une larme en sa présence...

Évidemment, j'accorde beaucoup d'importance à son entretien, surtout qu'il est pratiquement impossible de se procurer une seule pièce de rechange ailleurs qu'à Maranello. Autrement, en cas de bris et si la pièce d'origine n'est pas réduite en miettes, on s'efforce de créer une pièce identique chez les meilleurs restaurateurs. Pas facile, la belle, mais elle en vaut certainement la peine.»

Place aux super-bolides

C'est donc sous le soleil, sous les nuages et sous la pluie parfois battante des Laurentides, à la mi-juillet, que s'est déroulé le 6e Sommet des légendes, rendez-vous annuel du sport automobile à l'ancienne. Pas aussi rétro que certaines autres années, cependant, puisque les plus anciennes à négocier le superbe Circuit Mont-Tremblant étaient la Talbot-Lago T26C 1948 pilotée par Denis Bigioni, de Toronto, et la superbe Maserati 250F 1955 de l'Américain Charles McCabe.

Chez les plus récentes, on comptait une redoutable Audi R82 000 qui fut malheureusement détruite lors d'une violente sortie de piste, et la Multimatic Daytona Prototype 2002, aussi noire qu'intimidante, propriété de Jacques Guénette.

Au fil des ans, ce rendez-vous annuel des «légendes» s'est donc «modernisé» pour attirer un plus grand nombre de bolides des années 70, 80 et 90. Précisons que, cette année, de nombreuses anciennes (notamment les modèles d'avant-guerre) participaient le même week-end au 25e Pittsburgh Vintage Grand Prix.

Sécurité perfectible

Si le spectacle était à la hauteur des attentes de la plupart, la sécurité semblait moins prioritaire. Celle des pilotes d'abord dont les voitures n'ont pas subi l'inspection technique coutumière, ce qui s'est traduit par la présence en piste et sous la pluie battante de voitures sans feux de freinage. En outre, dans au moins un incident que nous avons pu observer, la vigilance des secouristes fut insuffisante. Même situation dans l'étroit paddock où des enfants roulaient seuls dans des voiturettes de golf et sur VTT.

Reste à souhaiter que le rendez-vous de l'an prochain se fera sous des cieux plus cléments et que les légendes des années 40 et 50 seront de nouveau à l'honneur.