La suralimentation par turbocompresseur n'a rien perdu de son ensorcelante magie. Pour s'en convaincre, il suffit de se glisser aux commandes de cette livrée Red Line de la Sky. Plus facile à dire qu'à faire puisqu'il faut en réalité attendre plusieurs mois pour acheter ce roadster, construit en très faible quantité (environ 4000 unités annuellement).

La suralimentation par turbocompresseur n'a rien perdu de son ensorcelante magie. Pour s'en convaincre, il suffit de se glisser aux commandes de cette livrée Red Line de la Sky. Plus facile à dire qu'à faire puisqu'il faut en réalité attendre plusieurs mois pour acheter ce roadster, construit en très faible quantité (environ 4000 unités annuellement).

Sous-motorisée et handicapée par une boîte vitesse mal étagée, la Sky régulière permet difficilement d'exploiter les qualités de son châssis. Au volant de la livrée Red Line, ces reproches tombent. Le quatre cylindres 2 litres chargé d'animer cette Sky au grand coeur relâche 260 chevaux. Une augmentation de 47% par rapport au 2,4 litres qui propulse actuellement la plus roturière des Sky. Est-ce que ça pousse? Oui, mais pas tant que cela. L'effet turbo met un peu de temps à se manifester et la plage d'utilisation de cette mécanique s'accommode mieux de la boîte automatique à cinq rapports livrable en option que de la boîte manuelle offerte de série.

Malgré l'adhérence que lui procurent ses nouvelles semelles, la Sky Red Line affiche une tendance sous-vireuse plus nette que la version régulière, à la limite. Néanmoins, dès la première courbe négociée rapidement, la Sky Red Line vous met en confiance: son train avant mord l'asphalte à pleine gomme, et l'arrière suit fidèlement en assurant la propulsion avec aisance.

Contrairement à la Miata, sa cible avouée, la Sky Red Line ne se déguste pas «le coude à la portière». Son plaisir, c'est de virevolter d'un virage à un autre. En cas d'optimisme exagéré, cette Saturn s'avère prévenante et tolérante. Même sans notions pointues de pilotage, il est possible de se faire plaisir à un rythme sportif sur une route sinueuse. Ce comportement sûr se double d'un freinage efficace. Les distances d'arrêt sont courtes, mais les freins s'évaporent rapidement et le dispositif antiblocage (ABS) se révèle un peu trop sensible sur les bosses.

Pour goûter aux charmes de cette Red Line, il est impératif de fermer les yeux sur son manque de fonctionnalité. D'abord, monter à bord de ce roadster se révèle un exercice pour le moins contraignant. Passe encore quand la capote est enlevée, mais quand le toit de la Sky Red Line est en place (n'oubliez pas que l'hiver arrive à grands pas), il faut se faufiler avec l'agilité d'un contorsionniste du Cirque du Soleil. Une fois assis, inutile de chercher des réglages compliqués: l'assise des baquets avance et recule sur de courtes glissières. Bien sûr, les dossiers s'inclinent un peu, mais encore faut-il atteindre la commande coincée entre le siège et la portière. Les grands comme les petits auraient certainement souhaité un réglage en hauteur. Les aspects pratiques demeurent essentiels, une fois le coup de foudre estompé, pour apprécier la conduite au quotidien. Ce n'est pas le dépouillement total, mais iil est difficile tout de même d'imaginer faire de cette Sky Red Line une voiture de tous les jours.

La capote, dotée d'un seul point d'ancrage, se replie à la main en un instant vers l'arrière. Simple, et pourtant le plus dur reste à faire. Il faut ensuite s'extraire de son siège pour soulever le coffre sous lequel le toit se replie intégralement sous la carrosserie. Avant de refermer le couvercle, prenez une seconde pour visualiser l'espace réservé aux bagages ou plutôt à votre bagage... L'élimination de la roue de secours (remplacée ici par une bombe anti-crevaison) n'y change rien, on dispose en tout et pour tout de 107 litres. C'est très peu et cela s'avère un sérieux handicap, même dans une telle voiture.

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Ce qu'il faut savoir

» La version Red Line (37 980$) commande un supplément de 6045$ par rapport à la version régulière.

» La direction de Saturn estime que 40% des Sky vendues au cours de la prochaine année porteront le badge Red Line.