Cuir pleine fleur et moquette capitonnée, cet utilitaire est, ne l'oublions pas, un produit Mercedes. Hélas, cela sous-entend aussi un catalogue d'options aussi copieux que celui de certaines grandes bijouteries cet automne. Banquette chauffante (550 $), témoin de pression des pneus (450 $) et même l'interface pour brancher votre baladeur (416 $) exigent un déboursé additionnel. On poursuit? Certes, ce rival désigné des Escalade et Navigator ne débarque pas les mains complètement vides, mais c'est tout comme. En fait, en cochant l'ensemble des options (elles totalisent à elles seules 37 340 $!), la facture de votre GL450 s'élèverait à 114 390 $. Avant taxes!

Cuir pleine fleur et moquette capitonnée, cet utilitaire est, ne l'oublions pas, un produit Mercedes. Hélas, cela sous-entend aussi un catalogue d'options aussi copieux que celui de certaines grandes bijouteries cet automne. Banquette chauffante (550 $), témoin de pression des pneus (450 $) et même l'interface pour brancher votre baladeur (416 $) exigent un déboursé additionnel. On poursuit? Certes, ce rival désigné des Escalade et Navigator ne débarque pas les mains complètement vides, mais c'est tout comme. En fait, en cochant l'ensemble des options (elles totalisent à elles seules 37 340 $!), la facture de votre GL450 s'élèverait à 114 390 $. Avant taxes!

GL pour Grand Luxe

La liste est à la fois longue et proche d'une encyclopédie, tout comme le manuel du propriétaire, dont les termes nécessitent parfois une certaine adaptation: 4MATIC, 7G-Tronic, Speedtronic, Airmatic, Thermatic, etc.

Pour ses premiers tours de piste au Canada, le GL retient exclusivement les services d'un moteur V8. Pas superflu, vous en conviendrez, vu le poids à vide de l'engin. D'ici quelques mois, conséquence de la réduction de soufre dans le gazole, un V6 diesel de 224 chevaux (GL320 CDI) sera offert. Rien ne laisse croire que le constructeur de Stuttgart nous proposera le V8 5,5 litres (388 chevaux) ou le V8 4,2 litres Diesel bi-turbo (306 chevaux). Par contre, rien ne semble s'opposer à la venue de l'inévitable version AMG qui, à en croire la rumeur, fournira une puissance proche de 500 chevaux.

Coeur de «sportives»

Vif et agréable, le V8 de 4,7 litres s'est révélé au cours de notre essai étonnamment frugal à la pompe. Il a aussi démontré qu'il avait suffisamment de coeur pour surprendre certaines «sportives» au démarrage. Avec un 0 à 100 km/h juste au-dessus des sept secondes, il est possible de ridiculiser certaines berlines. Mais très vite, le gabarit et le poids du GL se rappelleront à notre bon souvenir, même s'il faut reconnaître qu'il n'est pas aussi ardu que l'on croit de se frayer un chemin au milieu des autres usagers de la route. La direction douce et précise nous fait pleinement profiter d'un diamètre étonnamment court. Sur autoroute et sur route, ce GL vous apporte un étonnant sentiment d'aisance. Les reprises sont vives et la boîte automatique à sept rapports (7G-Tronic), bien étagée, autorise avec sa commande manuelle une conduite fort bien programmée. Très bien filtrée par des tampons alliant caoutchouc et téflon, la suspension procure encore des sensations, mais elle peut s'avérer trop souple, au freinage notamment. Les suspensions pneumatiques s'écrasent une fraction de seconde avant que le système Airmatic ne réagisse pour rétablir l'assiette du véhicule. Le GL s'appuie, par ailleurs, sur ses roues de 19 pouces (20 pouces en option pour 3480 $).

Performant mais pas aussi endurant que souhaité, le freinage fait appel à des disques ventilés de grand diamètre à l'avant, pincés par des étriers à doubles pistons. L'ABS peut disposer d'une double voie de contrôle si vous optez pour le groupe Offroad (2800 $). Ce système, proposé aux authentiques amateurs de 4 x 4, inclut une forte réduction de transmission et des blocages de différentiels électroniques. Ainsi doté, le GL ne craint plus personne en tout-terrain. Équivalent du «Terrain Response» de Land Rover, le système Mercedes dispose aujourd'hui de quelques bonnes longueurs d'avance.

La vie à bord de cet utilitaire Mercedes est un pur délice. Il permet de survoler la circulation (et les ornières, si le coeur vous en dit) avec une assise relevée et une sensation de sécurité sans pareille. Hélas, pour tirer pleinement profit de ses qualités, il faut garnir le GL de nombreux équipements. À vous de voir (avec votre banquier?) s'il vaut cette dépense...

Courriel Pour joindre notre collaborateur: eric.lefrançois@lapresse.ca

Produit en Alabama, le Mercedes GL vise avant tout à satisfaire le public américain, selon qui «tout ce qui est gros est beau». La demande existe et le constructeur allemand y voit une bonne affaire. Peut-on le blâmer? D'autant que le risque est si faible! Pour minimiser ses coûts (et son risque), la firme à l'étoile a bâti son nouvel utilitaire sur une architecture similaire à celle que se partagent déjà le ML et la Classe R.

Présenter le GL comme un ML allongé est-il un mauvais raccourci? En effet, sa carrosserie au format texan est totalement inédite. Et son pavillon, contrairement à celui du ML, ne se voûte ni ne s'écrase à l'approche du hayon - il se brise tout simplement. Un trait de crayon qui manque d'élégance, sans doute, mais qui favorise grandement l'espace de chargement.

De fait, avec le GL, il n'y a pas que le bahut de la belle-mère que vous pouvez transporter: c'est son mobilier au grand complet, à la condition bien sûr d'escamoter la deuxième et la troisième rangées de sièges. Cette dernière entre totalement dans le plancher, reprenant le dispositif Stow'N'Go mis au point par le groupe Chrysler pour ses fourgonnettes.

Revenons un instant aux deux sièges de la troisième rangée. Ceux-ci conviennent à des adultes, mais ils sont naturellement plus accessibles à des enfants. Il faut en effet faire preuve d'une agilité certaine pour les atteindre ou s'en extraire. En configuration cinq places, le problème ne se pose naturellement pas. Inutile de s'offrir des marchepieds pour grimper à bord: ils seront seulement utiles pour atteindre, le cas échéant, la galerie de toit. Les places sont confortables, le dégagement souverain. À l'avant, la large console empiète volontairement sur l'espace utile pour donner à ce mastodonte une dimension plus humaine. Trop humaine, nous disions-nous en jetant un oeil aux rétroviseurs extérieurs. Minuscules, ils jurent avec l'ensemble du véhicule. Regardons devant. On reconnaît instantanément la palette moussée et arquée du bloc d'instrumentation avec ses deux compteurs atteints de strabisme. À droite, grimpé sur la colonne de direction, le sélecteur inutilement compliqué (on finit par s'y adapter cependant) de la boîte automatique. À gauche, le sempiternel levier du régulateur de vitesse, que l'on confond régulièrement avec celui des clignotants. Mercedes s'entête...

Nombreuses options