C'est ainsi qu'au fil des cinq dernières années, j'ai pu faire la connaissance d'une Peerless américaine et d'une Peerless anglaise (aucun lien de parenté), d'une Wills Sainte Claire et d'une Swallow Doretti qui ont fait chacune l'objet d'une chronique. Et pour agrémenter cette collection de découvertes, voici quatre autres «orphelines» (comme dirait un ami collectionneur) vues ici et là dans des expositions de voitures classiques, des encans et des courses de voitures historiques.

C'est ainsi qu'au fil des cinq dernières années, j'ai pu faire la connaissance d'une Peerless américaine et d'une Peerless anglaise (aucun lien de parenté), d'une Wills Sainte Claire et d'une Swallow Doretti qui ont fait chacune l'objet d'une chronique. Et pour agrémenter cette collection de découvertes, voici quatre autres «orphelines» (comme dirait un ami collectionneur) vues ici et là dans des expositions de voitures classiques, des encans et des courses de voitures historiques.

Moon États-Unis, 1905-1931

Joseph W. Moon fabrique des voitures à chevaux à St. Louis, au Missouri. En 1902, à la suite d'un séjour à Detroit, il commence à s'intéresser à la voiture... sans chevaux. La première Moon voit le jour en 1905. C'est un modèle cinq places animé par un moteur quatre cylindres de marque Rutenber, allié à une transmission à trois vitesses. Les premières Moon se vendent 3000$, un prix considérable à l'époque; avec l'augmentation de la production, le prix baisse graduellement à 1500$.

Au décès de Joseph Moon, en 1919, c'est son gendre, Stewart MacDonald, qui prend les commandes de l'entreprise jusqu'à sa fermeture en 1931, une autre des nombreuses victimes de la Grande Dépression. L'usine Moon est achetée par Ruxton, constructeur d'une des premières tractions avant. À son apogée, en 1925, Moon Motors a construit 10 271 véhicules.

Si vous allez à St. Louis, passez au Missouri History Museum. Vous y verrez un authentique roadster Moon 1924.

Gobron-Brillié France, 1898-1930

J'ai découvert cette marque française... en Floride. Voici ce que disait l'enseigne qui accompagnait la voiture, propriété de la célèbre Nethercutt Collection, de Californie: «L'une des premières et des plus connues (sic) marques françaises, fondée par Gustave Gobron et Eugène Brillié.

Souhaitant créer un moteur plus puissant, Gobron et ses ingénieurs conçoivent un moteur à pistons opposés coulissant dans le même cylindre doté d'une chambre de combustion centrale... (NDLR: je vous fais grâce du reste de la description technique.) Le châssis du modèle Victoria Tourer porte un énorme six cylindres à 12 pistons qui déplacent une cylindrée de 11,4 litres. La transmission sélective à quatre vitesses entraîne deux chaînes reliées aux roues arrière, chaque roue étant freinée par une pédale indépendante. La voiture fut commandée par un Australien en 1909 et retrouvée en état de marche à Los Angeles en 1970... À lui seul, le châssis Gobron-Brillié coûtait 1600 livres sterling à une époque où une Rolls-Royce Silver Ghost se vendait 985 livres.»

Pathfinder États-Unis, 1912-1917

Non, ce n'est pas un VUS Nissan! À cette époque-là, au Japon, on ne parlait pas encore automobile. Hélas, la Pathfinder Motor Car Manufacturing Co. n'a pas fait de vieux boulons, même si elle est née à Indianapolis, capitale américaine du sport automobile et siège d'une multitude de marques aujourd'hui disparues, dont les mémorables Stutz et Duesenberg.

La Pathfinder Model 40 que nous avons pu admirer a été achetée en 1913 par Clark et Laura Rice. Earl Rice hérite de la voiture de ses parents et s'en sert sur la ferme familiale jusqu'en 1983. Earl décide alors de la faire restaurer et garde la voiture jusqu'en 2003, date à laquelle elle est vendue aux enchères. Quatre-vingt-dix ans dans la même famille!

Franziss Grande-Bretagne/États-Unis, 1928

Ce modèle unique monté sur un châssis Frazer-Nash modifié est animé par un moteur d'avion, le OX-5, premier moteur d'avion américain construit en grande série à compter de 1915. Refroidi à l'eau, ce monstre mécanique de 9 litres (503 pouces cubes) pèse 176 kg et fait 90 chevaux. Ses culbuteurs, qui fonctionnent à l'air libre, ajoutent une touche résolument rétro pour ne pas dire préhistorique!

Construite par Roger Sweet, la Franziss 1928 (le nom est une contraction de Frazer-Nash-Curtiss) roule encore aujourd'hui dans les épreuves de voitures historiques. À l'entendre, on croirait un avion qui vole en rase-mottes. Tout un spectacle!

Si vous connaissez d'autres orphelines, ne manquez pas d'en faire part à Rétroviseur, qui se réjouira de les accueillir dans son orphelinat et de vous en faire part dans de futures chroniques.

COURRIEL Pour joindre notre chroniqueur: alain.raymond@lapresse.ca