L'industrie automobile va se réunir à partir de dimanche pour le 100e salon de Detroit, sur fond de difficultés persistantes des ténors américains du secteur, GM, Ford et Chrysler, et d'avancée à marche forcée de leurs rivaux étrangers, japonais en tête.

L'industrie automobile va se réunir à partir de dimanche pour le 100e salon de Detroit, sur fond de difficultés persistantes des ténors américains du secteur, GM, Ford et Chrysler, et d'avancée à marche forcée de leurs rivaux étrangers, japonais en tête.

Le salon, qui s'est tenu pour la première fois dans la capitale de l'automobile américaine, située dans le Michigan, en 1907, ouvre tout d'abord ses portes à la presse pour être ensuite réservé aux professionnels mercredi et jeudi, puis au public du 13 au 21 janvier.

Ce salon, connu aussi sous le sigle NAIAS (North American International Auto Show), se présente comme la vitrine mondiale des véhicules prochainement mis sur le marché et l'indicateur des tendances du secteur.

Attendu cette année, le lancement d'au moins 45 nouveaux véhicules, selon les projets déjà dévoilés par les constructeurs, sans compter les nouveautés dont les groupes gardent la teneur secrète jusqu'au salon.

En 2006, environ 70 nouveaux modèles avaient été dévoilés, dont les premiers modèles de constructeurs chinois à destination des États-Unis.

Le cru 2007 devrait refléter le malaise persistant du côté des constructeurs américains et leurs tentatives de regagner du terrain face aux constructeurs asiatiques avec des modèles au design retravaillé et à la sécurité renforcée.

La bataille se livre notamment sur le segment des voitures et des modèles compacts, qui ont de plus en plus les faveurs des consommateurs.

Face à eux, les nouveaux modèles des japonais Toyota, Honda et Nissan, déjà en avance sur les véhicules de nouvelle génération économes en carburant, seront aussi très attendus, tout comme ceux d'outsiders comme le sud-coréen Hyundai et les japonais Mitsubishi et Suzuki.

«Vu le contexte actuel, (le salon) s'annonce plutôt sombre» côté constructeurs américains, estime Dennis Virag, président du centre de recherche Automotive Consulting.

«Les constructeurs américains sont sur la touche et la question est de savoir quand et comment ils vont se défendre», a-t-il ajouté.

Dans ce contexte, «la santé des constructeurs devrait plus retenir l'attention que les nouveaux modèles en tant que tel», juge David Cole, directeur du Centre de Recherche sur l'Automobile d'Ann Arbor dans le Michigan.

«L'an passé, la question essentielle était de savoir si General Motors (GM) allait se mettre en faillite, cette année, c'est Ford qui est sur la sellette», résume-t-il.

En 2006, les ventes de voitures neuves aux États-Unis ont accusé un recul de 9 % chez GM, de 8 % chez Ford, de 7 % chez Chrysler, là où Toyota affiche une hausse de 13 % ou Sukuzi de 23 %.

Aux États-Unis, les Trois Grands américains GM, Ford et Chrysler ont perdu au cours de la dernière décennie 18,6 % de parts de marché à eux trois en cumulé, estime Efraim Levy, analyste de Standard and Poor's.

Cet analyste est également pessimiste quant aux capacités des trois grands groupes américains de regagner le terrain perdu, alors que 2006 a aussi été l'année de lourdes restructurations pour ces groupes, avec notamment des réductions significatives de production.

«Notre perspective de cour terme est négative concernant les performances des Big Three. En dépit des efforts attendus, nous tablons sur un recul de leurs parts de marché face aux constructeurs asiatiques», explique M. Levy.

Face à ce scepticisme généralisé, les attentes restent néanmoins fortes sur les efforts déployés par les groupes américains, à commencer par GM, qui est en passe de perdre cette année son titre de numéro un mondial du secteur au profit de Toyota.

Certains observateurs parient sur le fait que GM, qui était le plus enfoncé dans la crise, sera vraisemblablement le premier des Big three à se tirer d'affaire.

Le constructeur affiche pour sa part son optimisme quant au succès de ses nouveaux modèles, axés sur une meilleure valeur ajoutée.