Les constructeurs automobiles «font les frais» du plan environnemental du gouvernement fédéral, a indiqué mercredi un analyste du secteur, au lendemain d'une rencontre au cours de laquelle des représentants de l'industrie ont été informés des règles sur les émissions polluantes qu'Ottawa souhaite imposer pour les automobiles.

Les constructeurs automobiles «font les frais» du plan environnemental du gouvernement fédéral, a indiqué mercredi un analyste du secteur, au lendemain d'une rencontre au cours de laquelle des représentants de l'industrie ont été informés des règles sur les émissions polluantes qu'Ottawa souhaite imposer pour les automobiles.

Des intervenants de l'industrie ont affirmé mercredi que ce climat d'incertitude provenant de la capitale canadienne pourrait nuire aux investissements au pays, qui se chiffrent dans les milliards de dollars.

La réunion tenue mardi soir en compagnie de la ministre fédérale de l'Environnement Rona Ambrose, du ministre des Finances Jim Flaherty et d'autres fonctionnaires n'a pas permis de préciser la teneur des normes que le gouvernement conservateur entend adopter, a déclaré le président du syndicat des Travailleurs canadiens de l'automobile (TCA), Buzz Hargrove, qui a assisté à la rencontre.

Ces règles entreraient en vigueur une fois que l'accord actuel, qui oblige les nouvelles voitures vendues au Canada à répondre aux normes antipollution américaines, sera échu en 2010.

M. Hargrove a déclaré qu'on avait promis de consulter le milieu et il a accordé peu d'importance aux affirmations à l'effet que les ministres avaient l'intention d'adopter des normes antipollution très strictes, comme celles qui sont présentement en vigueur en Californie.

L'anxiété provoquée par l'arrivée imminente de l'année 2011 — dans une industrie où il faut un minimum de cinq ans pour développer des nouveaux produits — cause déjà des dommages, a-t-il affirmé.

Selon M. Hargrove, des modèles que les constructeurs automobiles prévoient lancer aussi loin qu'en 2013 se trouvent déjà au stade «non seulement de la table à dessin, mais de l'atelier d'argile et de l'atelier de conception».

«Ils dépensent des millions et des millions de dollars dans ces nouvelles gammes de produits, et l'incertitude concernant ce qui s'en vient remet tout en question en ce qui a trait aux investissements au Canada.»

Dennis DesRosiers, un analyste de l'industrie automobile bien connu au Canada, a affirmé que les conservateurs se servent du dossier des émissions polluantes pour se faire du capital politique.

«Il y a deux choses que le gouvernement tente désespérément d'éviter, a commenté M. DesRosiers. Premièrement, il cherche à tout prix à éviter de devoir dire aux grandes sociétés pétrolières qu'elles ont un rôle à jouer. Deuxièmement, il veut éviter de dire aux consommateurs qu'ils ont un rôle à jouer. C'est l'industrie automobile qui en fait les frais.»

La ministre de l'Environnement Rona Ambrose a indiqué qu'elle avait également l'intention d'imposer de nouvelles normes à l'industrie pétrolière, mais là aussi elle n'a pas donné de plus amples détails.