On pouvait s'attendre à trouver un Jean Todt en pleine forme, hier soir, à l'issue de la magnifique victoire remportée par son écurie sur les terres de Renault. Mais pas du tout. Le patron de la Scuderia était aussi cassant qu'à son habitude. Sans doute se rendait-il compte qu'à coup de deux points, Michael Schumacher aura du mal à rattraper Fernando Alonso au championnat.

On pouvait s'attendre à trouver un Jean Todt en pleine forme, hier soir, à l'issue de la magnifique victoire remportée par son écurie sur les terres de Renault. Mais pas du tout. Le patron de la Scuderia était aussi cassant qu'à son habitude. Sans doute se rendait-il compte qu'à coup de deux points, Michael Schumacher aura du mal à rattraper Fernando Alonso au championnat.

La Presse: Vous aviez choisi les pneus les plus tendres à votre disposition. C'était un pari?

Jean Todt: Pas du tout. Nous savions comment la piste allait évoluer et, qu'au fil de la course, le dépôt de gomme allait nous favoriser. En fait, la course s'est déroulée exactement selon nos plans pour Michael. Malheureusement, Felipe n'a pas réussi à conserver sa deuxième place. Il avait une stratégie différente de Michael et il a été gêné par des attardés. C'est dommage, parce que nous avons besoin de nos deux voitures pour marquer des points.

L'enthousiasme de Michael à l'arrivée est étonnant. Comme s'il s'agissait de sa première victoire. Il a tout de même 37 ans...

Vous savez, en F1 on a déjà vu des champions du monde avoir 10 ans de plus. 37 ans, ce n'est pas vieux. Michael est bien dans l'équipe, il est bien dans sa tête et c'est un pilote fantastique. Il remercie toujours l'écurie, il aime ses mécaniciens, il aime les encourager et c'est pourquoi l'équipe l'aime tant.

Vous avez eu des Grands Prix difficiles, à Barcelone et à Silverstone. Pensez-vous avoir désormais pris le meilleur sur les Renault?

Nos adversaires sont à l'évidence très forts. Il sont difficiles à battre, mais nous aussi, désormais, nous serons difficiles à battre. Pour nous, la saison 2005 fut comme irréelle et là, nous sommes revenus à notre niveau normal. Depuis Imola, Michael et Fernando (Alonso) ont marqué exactement le même nombre de points. Si nous avons 17 points de retard, nous payons pour nos erreurs de Malaisie et d'Australie. Elles nous coûtent cher. Pour nous, placer nos deux pilotes aux deux premières places du championnat sera difficile. Tout le reste, par contre, appartient au faisable. À Hockenheim, dans deux semaines, je pense que nous serons rapides. Et sur les circuits suivants également.