Bill Ford Jr promet tout de même des véhicules plus propres et moins énergivores pour bientôt. Vu le succès de Ford à ce niveau depuis quelques années, on peut bien le croire, en attendant la prochaine excuse.

En 2004, le Congrès américain dépoussière une loi datant de 1988 faisant la promotion des carburants alternatifs en offrant de grosses subventions. Le président américain vante les mérites de l’éthanol et du biodiésel pour combattre la hausse du prix du pétrole.

L’illusion de l’éthanol

Ford, GM et Chrysler ont une nouvelle mission: doubler la production de véhicules pouvant carburer à l’éthanol d’ici 2010. La promesse sera-t-elle tenue? C’est possible. Le hic, selon les critiques, est la rareté de l’éthanol: seulement 700 pompes d’éthanol sont éparpillées parmi les 170 000 stations-service aux États-Unis.

Ainsi, les véhicules pouvant carburer à l’éthanol ne le font réellement que 1% du temps, en moyenne. Au lieu d’améliorer l’efficacité des automobiles américaines, cette mesure aurait pour effet d’accroître la consommation de pétrole de 200 000 barils par jour, d’ici 2015.

En septembre dernier, désireux de relancer des ventes déclinantes, il tente un nouveau coup de marketing: Ford doit devenir un leader au chapitre de l’innovation et de l’environnement. C’est dans cette foulée qu’il annonce son plan de construire annuellement 250 000 voitures à propulsion hybride.

Un pas en arrière

Dès 1997, un manque de volonté dans le partenariat pour une nouvelle génération de véhicules se fait sentir. Le financement annoncé – un milliard, la moitié venant des constructeurs – ne s’est pas concrétisé, les technologies promises n’existent toujours pas. Le projet bat de l’aile. En 2001, le nouveau président américain, George W. Bush, signale la fin du partenariat.

En 2003, un rapport interne déniché par le New York Times révèle que la gamme de VUS du groupe Ford consomme davantage qu’en 2002. Loin d’atteindre son objectif d’abaisser la consommation de ses VUS, Ford fait exactement le contraire!

En reniant sa promesse de produire 250 000 véhicules par an d’ici 2010, le groupe Ford démontre une fois de plus son incapacité à tenir parole. En cinq ans, c’est le troisième engagement sur l’efficacité énergétique que le constructeur américain laisse tomber.

Le 29 septembre 1993, le président des États-Unis, Bill Clinton, et les dirigeants des sociétés Ford, GM et Chrysler lançaient le «partenariat pour une nouvelle génération de véhicules». L’idée était de créer un véhicule consommant trois fois moins qu’une petite voiture de l’époque. La cible: 3 litres aux 100 kilomètres en 2004.

En 2001, nouvellement nommé chef de la direction de la société Ford Motor, William Clay Ford lance le défi à ses ingénieurs: sa gamme de VUS devra consommer 25% moins de carburant en 2005 qu’ils le faisaient cinq ans plus tôt.