Aller en piste à moto est un exercice d'humilité. Peu importe que l'on ait deux ou dix ans d'expérience à deux roues sur la route, on est tous égaux devant la piste.

Piloter sur un circuit dans le cadre d'un cours de conduite avancé comme celui offert chez Turn2 Sportbike School est une expérience inestimable. J'ai appris davantage en 2 jours que lors des 10 dernières années, c'est dire.

C'est donc un euphémisme d'affirmer que ce que l'on apprend sur le circuit peut être transposé à sa conduite de tous les jours. «Ça fait de vous un motocycliste beaucoup plus prudent et beaucoup plus compétent, note notre instructeur Simon Baker. Je recommande le cours à tout le monde, sans le moindre doute. Les formations offertes par les écoles de conduite se limitent à vous préparer à réussir votre examen au bureau d'immatriculation et à bien connaître le Code de la route. Ici, on vous enseigne comment la moto se comporte, quelles sont ses capacités et, surtout, comment faire pour la piloter de façon à rendre votre conduite plus détendue et plus sécuritaire.»

Avec le recul, je m'aperçois que je ne savais pas faire tourner une moto. Du moins, je n'avais pas conscience de ce qu'il fallait faire pour inscrire une moto en virage à haute vitesse. Des notions qui peuvent faire toute la différence sur la route quand surgit devant nous une courbe prononcée qu'on avait mal évaluée ou qu'aucun panneau de signalisation n'avait annoncée.

Il est impossible de faire l'essai de techniques semblables quand on roule sur la route. Le circuit de Calabogie, un long ruban d'asphalte de 5,05 km aussi lisse qu'exigeant, est le laboratoire parfait pour expérimenter en toute sécurité les leçons apprises.

«Mon souhait serait que ce cours devienne obligatoire, a dit Éric Moffette, instructeur en chef chez Turn2. Peu importe qu'il soit offert gratuitement ou que son coût soit ajouté aux frais de permis de conduire, je crois que tout le monde devrait le suivre.»

Le commentaire est valable pour tous les motocyclistes, mais il est d'autant plus pertinent pour les amateurs de motos sportives, car on ne peut imaginer les capacités d'une bécane sport avant de l'avoir mise à l'épreuve en piste.

Mais cela peut avoir un effet pervers: celui de ne plus voir la moto sport comme un moyen de transport à part entière. «La route n'est pas l'endroit où rouler avec une moto sport. C'est beaucoup plus sécuritaire sur la piste, a déclaré Éric Moffette. Moi, j'ai tout vendu. Je trouvais ça trop dangereux, j'avais peur des amendes, je n'avais plus de fun. Une moto sport, ça ne m'intéresse plus sur la rue.»

Mais Dieu sait que c'est grisant en piste!