Avec une garde au sol aussi limitée, la Z préfère passer l’hiver au chaud. Dernier regard avant de déposer la bâche.

Il faut sauver le soldat Z

À l’instar de ses rivales, souvent plus coûteuses, elle fait la une des magazines spécialisés. Elle attire les regards des passants (et des policiers aussi). Et pourtant, les voitures sport comme la Z agonisent.

La catégorie se meurt, mais il existe visiblement encore sur cette terre des gens soucieux de maintenir en vie ce symbole de sportivité que le coupé incarne comme nul autre.

  • La « nouvelle » Nissan Z n’est pas aussi jeune qu’elle en a l’air. Sa robe brodée de nostalgie masque des dessous qui n’enflamment plus l’imagination.

    PHOTO FOURNIE PAR NISSAN

    La « nouvelle » Nissan Z n’est pas aussi jeune qu’elle en a l’air. Sa robe brodée de nostalgie masque des dessous qui n’enflamment plus l’imagination.

  • La direction a la fermeté voulue, mais pas la finesse souhaitée dans les sections sinueuses où la Z pèse, hélas, de tout son poids.

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    La direction a la fermeté voulue, mais pas la finesse souhaitée dans les sections sinueuses où la Z pèse, hélas, de tout son poids.

  • À son bord, on trouve des sièges taillés pour les voyages au long cours, un coffre suffisamment vaste pour une escapade de deux jours.

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    À son bord, on trouve des sièges taillés pour les voyages au long cours, un coffre suffisamment vaste pour une escapade de deux jours.

  • La boîte manuelle se manie d’une poigne décidée, sans précipitation, mais avec beaucoup de précision.

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    La boîte manuelle se manie d’une poigne décidée, sans précipitation, mais avec beaucoup de précision.

  • Le trio de compteurs grimpé à la cime du tableau de bord est toujours de la partie.

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    Le trio de compteurs grimpé à la cime du tableau de bord est toujours de la partie.

  • Le poids de la Nissan Z équivaut à celui de la Subaru Outback. Si elle avait été plus légère, la Z aurait été plus rapide.

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    Le poids de la Nissan Z équivaut à celui de la Subaru Outback. Si elle avait été plus légère, la Z aurait été plus rapide.

  • Aux petites allures, le V6 suralimenté affiche la souplesse d’un gymnaste. Quand on le sollicite franchement, cette suave douceur se transforme en une poussée d’une colossale énergie.

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    Aux petites allures, le V6 suralimenté affiche la souplesse d’un gymnaste. Quand on le sollicite franchement, cette suave douceur se transforme en une poussée d’une colossale énergie.

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Ici, à l’automne, les sportives flétrissent comme les feuilles. Comme ces dernières, le vent veille à les balayer. La neige, à les ensevelir. Parfois pour de bon. Au cours de l’hiver, d’autres bolides plus enjôleurs nous feront rêver du retour des beaux jours. C’est toujours la même histoire qui se répète. Les voitures sport vieillissent vite et mal. Celles qui naissent en Asie tout particulièrement. Combien de cœurs battent encore la chamade en croisant les GT-R, NSX ou Supra ?

La grande séduction

Le même sort guette la septième génération de la Z apparue discrètement cette année. Le club très restreint d’amateurs passionnés a déjà passé une commande. Et les non-initiés, eux ? Lui préféreront-ils un modèle plus récent ou bien un autre, plus âgé sans doute, mais faisant l’objet de mises à niveau en continu ? L’avenir nous le dira, mais, chose certaine, pour assurer la pérennité de ce modèle, Nissan aura à s’investir davantage.

La marque japonaise devra créer un catalogue d’accessoires et de nouvelles déclinaisons pour retenir l’attention des acheteurs. Comme le font si bien Porsche et Dodge pour maintenir les 911 et Challenger sous les feux des projecteurs. D’autant plus que la « nouvelle » n’est pas aussi jeune qu’elle en a l’air. Sa robe brodée de nostalgie masque des dessous qui n’enflamment plus l’imagination. Et pour cause : il faut remonter au siècle dernier pour retracer les origines de son architecture.

Ne faites pas cette tête ! Nissan n’a ni les ressources ni l’intérêt en cette période charnière de l’histoire automobile pour partir d’une feuille blanche. Freinée pour ces raisons dans son désir d’innover, l’équipe de conception de la Z a su faire flèche de tout bois. Les rayonnages de pièces de Nissan et de sa filiale Infiniti ont permis de retenir les services d’un moteur (celui de la Q60 Red Sport 400) et d’une boîte de vitesses automatique (Titan). Une fois altérés, ces composants viendront ajouter à la modernité de la Z.

Hélas, ces ajouts, aussi modernes soient-ils, masquent le principal problème de la Z : son poids. Celui-ci équivaut à celui de la Subaru Outback essayée dans nos pages la semaine dernière. Si elle avait été plus légère, la Z aurait été plus rapide. Plus sobre également. Et tout cela nous ramène au budget alloué à cette refonte...

Plus GT que sportive

Voilà le verdict prononcé il y a quelques mois lors de notre premier contact avec la Z sur les routes du Nevada et le circuit d’entraînement du Las Vegas Motor Speedway. Ce jugement s’applique aussi lorsque la Z pose ses roues sur le bitume québécois. La différence, car il y en a une, se trouve dans le dysfonctionnement dont souffrent les éléments suspenseurs en surmontant les (nombreuses) imperfections de la chaussée.

Les saignées et les ondulations brutalisent la Z et invitent à maintenir son niveau de concentration élevé. Et les deux mains sur le volant.

À plus forte raison lorsque les pneus de cette Nissan s’engagent dans les sillons semés par les poids lourds. En revanche, si l’asphalte ne comporte peu ou pas de plis, ce coupé retrouve sa superbe.

La direction a la fermeté voulue, mais pas la finesse souhaitée dans les sections sinueuses où la Z pèse, hélas, de tout son poids. Et cela se ressent particulièrement dans les enchaînements rapides, où cette sportive réagit avec une certaine mollesse, d’où la nécessité de la brutaliser un peu. En revanche, dès que les virages s’ouvrent, elle fait preuve d’une stabilité et d’une motricité à toute épreuve.

La boîte manuelle, quant à elle, se manie d’une poigne décidée, sans précipitation, mais avec beaucoup de précision. Cette boîte procure plus de plaisir sans doute, mais ne se révèle pas la meilleure pour extraire la performance. On lui préfère l’automatique qui, en dépit de son conformisme (pas de double embrayage et présence d’un convertisseur de couple), sied mieux aux caractéristiques d’un moteur turbocompressé. Aux petites allures, le V6 suralimenté affiche la souplesse d’un gymnaste. Quand on le sollicite franchement, cette suave douceur se transforme en une poussée d’une colossale énergie. La Z passe ainsi d’un pas nonchalant à une cadence échevelée avec un égal bonheur.

À son bord, on trouve des sièges taillés pour les voyages au long cours, un coffre suffisamment vaste pour une escapade de deux jours. La Z permet de se mitonner une position de conduite confortable d’où l’on peut contempler le trio de compteurs grimpé à la cime du tableau de bord. Comme dans le bon vieux temps...

Consultez le site de Nissan Canada

Nissan Z

Fourchette de prix

De 46 498 $ à 65 748 $

Visible dans les concessions

Maintenant

Consommation

11,6 L/100 km

On aime

Efficacité de la boîte à neuf rapports
Rapport prix/performances
Vélocité du six-cylindres

On aime moins

Prise de poids
Sensibilité au revêtement (voir texte)
Boîte manuelle accrocheuse

Notre verdict

L’art de faire du neuf avec du vieux

Fiche technique

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Nissan Z

Moteur

  • V6 DACT 3 L turbocompressé
  • 400 ch à 6400 tr/min
  • 350 lb-pi de couple entre 1600 et 5200 tr/min

Performances

  • Poids : 1610 kg
  • Accélération (0-100 km/h) : 4,7 s
  • Garde au sol : 121 mm

Boîtes de vitesses

  • De série : manuelle à 6 rapports
  • Optionnelle : automatique à 9 rapports
  • Mode d’entraînement : propulsion

Pneus

  • 245/45R18 (Sport)
  • 255/40R 19 275/35R19 (Performance)

Capacité du réservoir, essence recommandée

  • 72 L
  • Super

Dimensions

  • Empattement : 2550 mm
  • Longueur : 4380 mm
  • Hauteur : 1315 mm
  • Largeur : 1845 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)

Nostalgie, quand tu nous tiens !

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Datsun 240Z

Le 22 octobre 1969 démarrent les premières livraisons de la frêle 240Z (1025 kg) en Amérique du Nord. Venue du Japon, où elle faisait carrière sous le nom de Fairlady Z, la 240Z défendait alors, sur notre continent, les couleurs de Datsun. C’était la plus pure de la fratrie, mais la moins performante de toutes. Du modèle original, la septième génération a su conserver certains éléments de style, mais, surtout, le rapport prix-performances qui en fit l’une des coqueluches de son segment.

En piste

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Nissan Z GT4

De passage au SEMA Show de Las Vegas la semaine dernière, la direction de Nissan a levé le voile sur la déclinaison GT4 de la Z. Ce modèle destiné à la compétition produira 450 ch et 443 lb-pi de couple aux roues arrière par l’entremise d’une boîte séquentielle. Nissan fixe à 317 637 $ CAN (233 000 $ US) le prix d’entrée de ce modèle dont les débuts en piste sont prévus pour 2024. Vous avez l’hiver pour y penser, Nissan accepte les commandes jusqu’en juin 2023.

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi Q4 e-tron, Ford F-150 Lightning, Honda Civic Type R, Mercedes-Benz EQB, Mitsubishi Outlander PHEV, Nissan Ariya et Vinfast VF8. Si vous possédez l’un de ces véhicules ou si vous envisagez d’en faire l’acquisition, nous aimerions bien vous lire.

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