On a beau vanter ad nauseam le véhicule électrique pour ses vertus environnementales, le nerf de la guerre pour assurer son adoption demeure son autonomie. Si les citadins sont moins touchés par cette problématique, la clientèle rurale est beaucoup plus sensible à ces kilomètres supplémentaires permis par les avancées techniques. Mercedes-Benz est bien au fait de la chose et a mené un essai couronné de succès avec un prototype électrique, la Vision EQXX.

Les ingénieurs de la marque à l’étoile ont pu parcourir 1008 km sur une pleine charge au cours d’un voyage sillonnant les routes allemandes, suisses, italiennes et françaises. Pour augmenter le niveau de difficulté de l’exploit, des tronçons de voies rapides allemandes ont été bouclés à une vitesse moyenne de 140 km/h et le véhicule est passé par les Alpes suisses et le nord de l’Italie et a terminé son chemin sur la Côte d’Azur, en France. Certes, la température était loin de celle de nos hivers québécois, variant de 3 à 18 °C, et cela a évidemment influé sur l’exploit.

Élément fort impressionnant, la berline, une fois arrivée à destination, avait encore 140 km d’autonomie affichée au compteur sur 15 % de la charge de la batterie. Mercedes-Benz estime qu’elle a consommé 8,7 kWh/100 km, soit moins de la moitié d’un VUS électrique moderne.

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

La Vision EQXX a emprunté divers types de routes.

Les secrets de son efficience

On n’atteint évidemment pas ce degré d’efficience en un claquement de doigts. La Vision EQXX peut d’abord se baser sur une robe extrêmement lisse qui perce l’air avec un coefficient de traînée de seulement 0,17. Cela augmente grandement l’autonomie en contexte autoroutier.

Ensuite, il y a le poids.

Malgré l’usage d’une batterie de 100 kWh qui figurerait parmi les plus denses en énergie de l’industrie à l’heure actuelle, la berline pèse 1755 kg, soit environ 100 kg de plus que la Chevrolet Bolt, une sous-compacte.

Pour assurer ce poids plume pour une voiture électrique, Mercedes-Benz a employé des matériaux de pointe, dont du composite de fibre de carbone et de sucre pour le couvercle de la batterie. Beaucoup d’aluminium est également employé un peu partout, notamment pour constituer une immense pièce qui compose la partie arrière de la voiture.

PHOTO FOURNIE PAR MERCEDES-BENZ

Mercedes-Benz a employé des matériaux de pointe, dont du composite de fibre de carbone.

Les pneus d’un diamètre de 20 po, mais d’une largeur d’à peine 185 mm, sont aussi mis à profit pour diminuer la résistance, ainsi qu’un panneau solaire composé de 117 cellules photovoltaïques qui ont augmenté l’autonomie de 25 km lors du voyage.

Efficacité énergétique

Le moteur de 241 ch n’est pas en reste non plus. Mercedes-Benz estime qu’il a une efficacité énergétique de 95 %, bien meilleure qu’un moteur thermique qui ne dépasse généralement guère les 40 %. Il fonctionne à 900 V, ce qui assure un transfert d’énergie extrêmement rapide.

Certes, l’exercice pourrait sembler superflu pour certains, mais il annonce de nouvelles technologies qui cascaderont sur des modèles de série dans un avenir pas trop lointain. Une passionnante histoire évolutive.