Dans la salle d’exposition d’Audi, on rêve d’une RS6 Avant ou encore d’une RS e-tron GT. Mais finalement, la vaste majorité des visiteurs quitte l’établissement au volantt d’un Q3…

Gare à ne pas s’endormir sur ses lauriers

Le Q3 est l’Audi le plus vendu au pays après le Q5. La demande surpasse souvent l’offre pour ce VUS d’entrée de gamme qui, en 2022, nous revient pratiquement inchangé. Certains amateurs de la firme aux anneaux regretteront sans doute l’absence de la déclinaison Sportback présente depuis peu sur le marché européen, mais Audi ne presse rien, la concurrence se trouve (loin) derrière.

L’air de rien, le segment des utilitaires urbains de luxe prend de l’altitude. La concurrence est toujours éparse, mais Audi s’en moque. La firme aux anneaux occupe confortablement la première place, loin, très loin devant ses rivales. Renouvelé il y a trois ans à peine, le Q3 n’a pas à s’inquiéter. Aux yeux de nombreux consommateurs, il incarne une forme d’archétype.

Comme tous les Audi, le Q3 n’est pas seulement bien emballé. Il est valorisant. Les revêtements d’Alcantara (200 $), la rayure lumineuse (30 couleurs au choix) ceinturant les places assises, la tranche finement rainurée des molettes et le « clic » très étudié qu’elles émettent à chaque passage de cran flattent les sens. Au chapitre de la connectivité, Audi fait carton plein avec des fonctions multiples et intuitives. Cela dit, tous ces raffinements, ces attentions portées aux détails ne peuvent faire oublier la présence de plastiques durs, cependant.

À l’avant, les sièges procurent un confort et un maintien sans reproche, et la position de conduite, facile à trouver, contribue à faire corps avec le véhicule. À l’arrière, l’étroitesse des portières complique un peu l’entrée et la sortie. Hormis cette gymnastique, une fois les fesses posées sur la banquette, on apprécie que les assises soient grimpées sur des rails. Cela permet de moduler l’espace en fonction de la physionomie des occupants ou du volume requis dans le coffre. Ce dernier, accessible également par un hayon aux formes dégagées, affiche non seulement une belle polyvalence – les dossiers s’inclinent et se rabattent en trois parties –, mais aussi un volume supérieur à celui de ses rivaux de la même catégorie.

  • Aux yeux de nombreux consommateurs, le Q3 incarne une forme d’archétype.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    Aux yeux de nombreux consommateurs, le Q3 incarne une forme d’archétype.

  • À l’avant, les sièges procurent un confort et un maintien sans reproche.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    À l’avant, les sièges procurent un confort et un maintien sans reproche.

  • Sur une chaussée trouée, fissurée ou bosselée, cet Audi se défend plutôt fermement.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    Sur une chaussée trouée, fissurée ou bosselée, cet Audi se défend plutôt fermement.

  • La position de conduite, facile à trouver, contribue à faire corps avec le véhicule.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    La position de conduite, facile à trouver, contribue à faire corps avec le véhicule.

  • Le moteur 2 L n’a plus la souplesse que l’on connaissait. Il faut grimper à 4100 tr/min (3500 tr/min pour la version à 184 ch) pour en extraire le couple maximal alors qu’autrefois, moins de 2000 tr/min suffisaient.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    Le moteur 2 L n’a plus la souplesse que l’on connaissait. Il faut grimper à 4100 tr/min (3500 tr/min pour la version à 184 ch) pour en extraire le couple maximal alors qu’autrefois, moins de 2000 tr/min suffisaient.

  • À l’arrière, une fois les fesses posées sur la banquette, on apprécie que les assises soient grimpées sur des rails.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    À l’arrière, une fois les fesses posées sur la banquette, on apprécie que les assises soient grimpées sur des rails.

  • La direction bien lestée et à démultiplication variable permet de négocier les courbes avec fluidité, mais la prise de roulis ébranle la confiance et le Q3 se révèle moins agile que sa taille le suggère.

    PHOTO FOURNIE PAR AUDI

    La direction bien lestée et à démultiplication variable permet de négocier les courbes avec fluidité, mais la prise de roulis ébranle la confiance et le Q3 se révèle moins agile que sa taille le suggère.

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Le juste milieu

Si la qualité d’exécution constitue toujours une référence, ce Q3 peine toutefois à se démarquer aussi franchement de la concurrence d’un point de vue dynamique. Surtout si l’acheteur arrête son choix sur le modèle d’entrée de gamme répondant à la dénomination 40. Celui-ci (38 650 $) souffre d’un déficit de puissance et de couple important face aux autres utilitaires urbains de luxe européens, à l’exception du Volvo XC40 T4. Plus embarrassant encore, le Q3 se trouve, sur le plan des performances pures, à la remorque d’un Mazda CX-30...

Avec un temps d’accélération de quelque 9 secondes, ce moteur de 184 ch ne correspond pas tout à fait à la devise « Vorsprung durch Technik » (L’avance par la technologie) promulguée par la marque aux anneaux.

À moins de vouloir privilégier le paraître par rapport à l’être, mieux vaut s’orienter vers la déclinaison 45, laquelle entraîne un surcoût pouvant atteindre 3100 $ selon la livrée. Celle-ci, forte de 44 ch supplémentaires, procure une poussée plus vive, des reprises plus énergiques au prix d’une consommation d’essence, il est vrai, plus élevée d’environ 10 %. La bonne nouvelle, puisqu’il y en a une, l’usage de carburant ordinaire n’est pas proscrit.

La bête s’est calmée

Cela dit, ce 2 L n’a plus la souplesse que l’on connaissait. Il faut grimper à 4100 tr/min (3500 tr/min pour la version à 184 ch) pour en extraire le couple maximal alors qu’autrefois, moins de 2000 tr/min suffisaient. En outre, l’étagement de la boîte automatique à 8 rapports favorise naturellement l’économie au détriment de la performance. D’ailleurs, pour ne pas trop y penser (à la performance), le Q3 se prive de palettes au volant, invitant plutôt à jouer du levier. À ce sujet, pour qu’on ne l’engager pas accidentellement, le curseur pour le passage manuel devrait se trouver à gauche et non à droite.

Sur une chaussée trouée, fissurée ou bosselée, cet Audi se défend plutôt fermement. Les trains roulants et les roues de 19 po encaissent les coups, trépident parfois et ne retrouvent leur calme qu’une fois le bitume uniformément badigeonné d’asphalte. Le Q3 recouvre sa bonne humeur, mais ne procure pas pour autant un toucher de route aussi sportif qu’un X1 de BMW, par exemple.

La direction bien lestée et à démultiplication variable permet de négocier les courbes avec fluidité, mais la prise de roulis ébranle la confiance et le Q3 se révèle moins agile que sa taille le suggère. Le rouage intégral (de série) de type réactif assure une motricité efficace et atténue le sous-virage (tendance à tirer tout droit) qui se manifeste dès que le Q3 emprunte un parcours sinueux à bon rythme.

Consultez le site d'Audi

Fourchette de prix

De 38 650 $ à 47 650 $

Visible dans les concessions

Maintenant

On aime

Présentation invitante
Comportement homogène
Coffre accueillant

On aime moins

Souplesse du moteur
Plastiques durs
Addition qui grimpe vite

Notre verdict

Une recette éprouvée, mais insuffisamment assaisonnée

Fiche technique

PHOTO FOURNIE PAR AUDI

Audi Q3

Moteur(s)

  • 40 : L4 DACT 2 L turbocompressé, 184 ch à 4800 tr/min, 221 lb-pi de couple à 3500 tr/min
  • 45 : L4 DACT 2 L turbocompressé, 228 ch à 6000 tr/min, 258 lb-pi de couple à 4100 tr/min

Performances

  • Poids : 1829 kg
  • 0-100 km/h : 9,1 s (40), 7,3 s (45)
  • Capacité maximale de remorquage : 998 kg

Boîte de vitesses

  • De série : automatique à 8 rapports
  • Optionnelle : aucune
  • Mode d’entraînement : rouage intégral

Pneus

  • 215/65R17 (de série sur Q3 40)
  • 235/55R18 (de série sur Q3 45)
  • 235/50R19 (optionnels sur l’ensemble de la gamme)

Capacité du réservoir, essence recommandée

  • 60 L
  • Ordinaire

Consommation

  • 9,4 L/100 km (45)

Dimensions

  • Empattement : 2680 mm
  • Longueur : 4484 mm
  • Hauteur : 1616 mm
  • Largeur : 1856 mm (rétroviseurs extérieurs exclus)

Évolution pour les autres

PHOTO FOURNIE PAR AUDI AG

Audi a récemment entrepris la commercialisation d’une motorisation hybride rechargeable pour son Q3.

Chose certaine, le Q3 ne s’endort pas sur ses lauriers en dehors de nos frontières. Après la sortie des déclinaisons Sportback et RS, Audi a récemment entrepris la commercialisation d’une motorisation hybride rechargeable. Celle-ci jumelle un moteur à quatre cylindres à essence de 1,5 L à une batterie de 13 kWh. Un tandem qui permet une autonomie électrique de 50 km, mais prive le véhicule de son rouage intégral. Voilà qui explique sans doute en grande partie son absence sur notre marché.

Temporaire, mais plus intuitif

PHOTO FOURNIE PAR AUDI CANADA

La berline A3

Au même titre que la berline A3 (notre photo) dont il dérive assez étroitement, le Q3 fait appel à un rouage intégral temporaire. C’est donc dire qu’en temps normal, sur une route sèche, le Q3 se comporte comme une traction. Ce n’est que lorsque le véhicule détecte une perte d’adhérence aux roues avant qu’une partie de la puissance est acheminée aux roues arrière. Le principe est le même, mais le dispositif de cinquième génération se révèle plus proactif et intervient de manière plus prédictive qu’autrefois.

L’avis des propriétaires

PHOTO FOURNIE PAR AUDI

Audi Q3 2018

Plaisir retrouvé

Après 2000 km avec mon Audi Q3 45 TFSI Progressiv 2022 S-Line, voici mes commentaires. J’ai eu auparavant deux autres Audi (Q5 TDI 2015 et Q5 2018) et ce Q3 actuel est vraiment parfait. Moins lourdaud que mes véhicules précédents, le Q3 se révèle plus maniable et plus amusant à conduire. Tenue de route impeccable, puissance appropriée, confort, position de conduite, insonorisation, disposition des compteurs et utilisation des différentes commandes et de l’infodivertissement, tout est au-delà de mes espérances. Je n’ai pas l’impression d’avoir un véhicule « plus petit » ou ayant moins d’espace intérieur. D’ailleurs, mon gros sac d’équipement de gardien de but entre tout aussi bien dans ce véhicule que dans mon précédent Q5.

Marc B.

Fréquentes visites chez le concessionnaire

J’aime bien mon Q3 2019, mais j’ai été bien déçu de sa fiabilité. Problème d’ouverture de fenêtre, levier de vitesse bloqué, etc. Mais le principal problème est le toit ouvrant qui a coulé abondamment à de nombreuses reprises.

Michel B.

Bilan mitigé

Je loue un Q3 2021 depuis novembre 2020 (14 mois) et j’ai roulé 18 000 km depuis, dont un voyage au Labrador et à Terre-Neuve. Pour moi, ses points forts sont : habitacle intérieur très bien pensé, qualité Audi impeccable, spacieux, ergonomie sans failles, le cockpit virtuel est très utile, la navigation facile. Les dimensions extérieures sont convenables, l’accélération satisfaisante, la conduite vive, la tenue de route satisfaisante. Mécaniquement très fiable à ce jour. Ses points faibles : moteur sonore, train roulant bruyant, économie d’essence médiocre, pire que mon Q5 2018, pas de siège à mémoire, pas d’affichage tête haute, autonomie ne dépassant pas 500 km. Bref, agréable à conduire malgré ses petits défauts.

Marc G.

Mieux pour moins cher

J’avais un Crosstrek Limited 2019 en location. J’ai voulu me gâter en louant un Q3 avec ensemble S-line dont le prix de revient frise les 55 000 $. Pour ce prix, on obtient un bon niveau d’équipement, le moteur d’une GTI, mais pas de volant chauffant ni de démarrage à distance. La conduite est dynamique, certes, et le moteur vraiment plaisant, mais considérant le poids du véhicule, le plaisir de ce turbo doit être mieux exploité dans la GTI. L’intérieur est bien dessiné, le cockpit numérique est impressionnant. Le look du véhicule est aussi vraiment génial. Mais au-delà de ces quelques qualités, j’avais plus d’équipements et une meilleure traction intégrale dans le Subaru pour 20 000 $ de moins. Question de priorité. Avec du recul, pour le prix demandé, je m’attendais à être plus impressionné. J’ai donc changé le Q3 après un an, pour une Impreza Sport-Tech. Elle est plus équipée, plus économique en carburant, énormément moins chère, et pour naviguer en ville, quand même plaisante à conduire.

Jean-François B.

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