Nouvelle appellation, mais toujours le souci de faire voyager agréablement les familles. La Carnival de Kia peut-elle réenchanter l’univers de la fourgonnette ?

Bien dessinée, originale, pas trop pesante entre les mains du conducteur et sensiblement moins chère que ses concurrentes, la Kia Carnival apporte une touche de nouveauté dans l’univers dévasté de la fourgonnette. Cette catégorie née au milieu des années 1980 avec le trio « Autobeaucoup » de Chrysler est une icône qui mérite d’être réhabilitée pour son aspect utilitaire…

PHOTO FOURNIE PAR KIA

La face avant de la Kia Carnival est très typée, mais sans surcharge.

Avec la Carnival, Kia affine son identité visuelle en habillant avec une certaine élégance la carcasse d’un véhicule qui donne l’impression d’être taillé dans une pièce monobloc. Décidée à proposer un modèle coup de cœur, et non un que l’on choisit selon des critères purement rationnels, la marque a opté pour une fourgonnette qui s’étire en longueur, comme une familiale.

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Les suspensions n’ont rien perdu en confort en maîtrisant parfaitement cette fois les mouvements de caisse dans les courbes. Lorsqu’on les sollicite, le véhicule est bien plus réactif.

De profil, les lignes supérieures sont élancées et de discrètes veines sculptées dans la tôle donnent du relief aux flancs. Cette simplicité du trait, que l’on retrouve dans la face avant, très typée mais sans surcharge, et dans le souci de limiter les surfaces vitrées, s’inscrit dans la démarche générale des stylistes contemporains. Dans la foulée de Toyota qui cherche à insuffler plus de dynamisme à la Sienna cette année, la marque sud-coréenne offre sa vision d’un design expressif.

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La Carnival propose un style intérieur lumineux, moderne, des matériaux soignés et un tableau de bord sobre et harmonieux.

Légèrement clinquante à l’extérieur, la Carnival propose un style intérieur lumineux, moderne, des matériaux soignés et un tableau de bord sobre et harmonieux. En configuration sept passagers (modèle à l’essai), les sièges de la rangée médiane sont montés sur des rails.

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La Kia Carnival 2022

Ceux-ci peuvent coulisser et comportent une position « couchette » (on ne sait jamais), mais ils ne s’escamotent pas dans le plancher et ne libèrent pas, une fois repliés, une surface de chargement uniformément plate. Voilà un bel effort en matière de modularité qui autorise à se façonner un habitacle à géométrie variable.

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On choisit une fourgonnette aussi pour la capacité de rangement qu’elle offre.

Une configuration huit passagers est également offerte (voir notre vidéo à l’écran précédent). Cela dit, cette flexibilité permet de relativiser le défaut congénital de toutes les fourgonnettes, auquel échappe ici la Carnival : la modeste capacité du coffre lorsque sept ou huit personnes sont transportées. Cette Kia étonne à ce chapitre et surpasse clairement la concurrence.

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Côté dotation en équipements, la liste est, sans surprise, bien garnie.

Côté dotation en équipements, la liste est, sans surprise, bien garnie, mais pour bénéficier de toutes les douceurs de cet habitacle, il faut hélas viser les modèles haut de gamme.

La Kia Carnival en bref

Fourchette de prix : de 34 495 $ à 48 295 $
Visible dans les concessions : maintenant

On aime

La vie à bord
Le comportement paisible
La garantie rassurante

On aime moins

La consommation
L’absence d’un rouage intégral
Le meilleur coûte cher

Notre verdict

Une occasion ratée de faire meilleure impression

Comportement apaisant

Devenue un peu conservatrice et, à la longue, peu excitante à conduire, la fourgonnette a provoqué un discret mais tenace vent de fronde chez la clientèle. Celle-ci lui préfère, de nos jours, le gros utilitaire à calandre chromée et ses fausses promesses d’offrir un volume intérieur aussi convivial et de pouvoir grimper aux arbres… À ce chapitre, Kia manque ici une belle occasion de faire taire ses critiques en adoptant à son tour un rouage intégral. En lieu et place, elle conserve son mode d’entraînement à roues avant motrices seulement.

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De profil, les lignes supérieures sont élancées et de discrètes veines sculptées dans la tôle donnent du relief aux flancs.

Là n’est pas le seul élément où Kia aurait pu consentir un « effort » supplémentaire.

En effet, contrairement à la concurrence (Chrysler et Honda), Kia ne propose aucune motorisation hybride, laquelle aurait contribué à réduire efficacement la consommation et les gaz à effet de serre. En lieu et place, Kia s’en remet à un propulseur thermique traditionnel, en l’occurrence un V6 de 3,5 L.

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Le moteur de la Kia Carnival est un V6 de 3,5 L.

Celui-ci, au rendement sans histoire, tire avec aisance une masse de quelque 1600 kg. Cette motorisation retient exclusivement les services d’une boîte automatique à huit rapports correctement étagée, dont la plus grande qualité est de se faire oublier.

Les suspensions n’ont rien perdu en confort en maîtrisant parfaitement cette fois les mouvements de caisse dans les courbes. Lorsqu’on les sollicite, le véhicule est bien plus réactif.

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Pour bénéficier de toutes les douceurs de cet habitacle, il faut viser les modèles haut de gamme.

En outre, il masque plus adroitement ses penchants sous-vireurs, répond avec une aisance surprenante aux changements de cap et son freinage est d’une réelle efficacité. Bref, il est plus agréable à conduire, y compris à allure normale, et jamais bruyant. Franchement, on ne se croirait pas aux commandes d’un véhicule aussi long et pesant plus de deux tonnes.

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En configuration sept passagers, les sièges de la rangée médiane sont montés sur des rails.

L’une des améliorations les plus explicites est la position de conduite, qui n’a plus rien à voir avec celle d’un autobus scolaire. Les jambes s’allongent comme à bord d’une berline et le volant peut se régler en hauteur, mais également en profondeur, tandis que le levier de vitesse « au plancher » ajoute un élément de sportivité à l’ensemble. Hormis ces détails empruntés à l’auto, l’habitacle reste celui d’une vraie fourgonnette où il fait bon vivre. Qualité recherchée par la famille soucieuse de faire face en toute quiétude à des routes de plus en plus congestionnées.

Touche québécoise

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La Kia Carnival 2022

La bande matelassée en aluminium qui épingle les flancs de la Carnival ne laisse personne indifférent. On aime ou on n’aime pas. Mais peu importe l’opinion que vous en avez, il importe de rappeler qu’elle est l’œuvre (comme le reste du véhicule) du styliste montréalais Kari Habib. Il s’agit de la première création de ce designer pour le compte de Kia, à la suite de son départ de la marque Infiniti, à l’été 2019.

De Sedona à Carnival

PHOTO FOURNIE PAR KIA

La Kia Sedona

Apparue en 2002 sur le marché nord-américain, auquel elle n’était pas très bien adaptée, la Sedona (notre photo) a été remplacée peu de temps après par la deuxième génération (2006), qui a également été commercialisée par Hyundai sous l’appellation Entourage. Celle-ci n’a pas duré, mais Kia a persévéré en créant une troisième puis une quatrième génération. Cette dernière, qui entame ce printemps une carrière sous le nom de Carnival, est, à tous points de vue, plus spacieuse que le modèle qu’elle remplace. Elle repose sur une architecture modulaire plus robuste et plus moderne aussi.

Fiche technique

Moteur : V6 DACT 3,5 L atmosphérique
Puissance : 290 ch à 6400 tr/min
Couple : 262 lb-pi à 5000 tr/min
Poids : 2039 kg (LX)
Rapport poids-puissance : 7,03 kg/ch
Capacité de remorquage maximale : 1587 kg
Boîte de vitesses : automatique à 8 rapports
Mode d’entraînement : traction (roues avant motrices)
Pneus : 235/65R17 (LX et LX+) et 235/55R19 (EX, EX+, SX)
Capacité du réservoir : 72 litres
Essence recommandée : ordinaire
Consommation : 10,8 L/100 km
Empattement : 3090 mm
Longueur : 5155 mm
Hauteur : 1740 mm (avec longerons de toit : 1775 mm)
Largeur : 1995 mm (excluant les rétroviseurs extérieurs)

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La Presse publiera prochainement l’essai des véhicules suivants : Audi e-Tron Sportback, BMW M3/M4, Genesis G80, Honda Civic, Hyundai Tucson/Santa FE, Jeep Wrangler et Volkswagen GTi/R. Si vous possédez l’un de ces véhicules, nous aimerions bien vous lire.