Choisir une A3 plutôt qu'une Jetta, par exemple (qui toutes deux reposent sur la même architecture technique), c'est refuser le prêt-à-porter pour s'offrir du sur mesure, plus flatteur. Et plus cher, évidemment!

Trop cher, sans doute, à en juger par le nombre qu'a écoulé le constructeur allemand sur le territoire québécois depuis deux ans. Il en va tout de même autrement dans le reste du monde, le Vieux Continent en particulier. D'ici aux vacances de Noël, si tout va bien, la marque aux anneaux célébrera la millionième A3.Il faut reconnaître que, en Europe, l'A3 est offerte en plusieurs déclinaisons. À la cinq-portes vendue chez nous s'ajoutent une trois-portes et, depuis peu, un cabriolet. À ce choix de carrosseries se greffe une pléiade encore plus impressionnante de moteurs (essence et diesel) et de livrées, dont une S3 pas piquée des vers.

La décision de n'accorder qu'à la cinq-portes un visa pour l'Amérique du Nord déçoit un peu dans la mesure où elle nous prive d'une concurrence directe entre l'offre d'Audi et celle de BMW, qui propose aussi une compacte d'entrée de gamme (Série 1).

L'A3 nord-américaine ouvre toute grande la porte à un rapprochement indirect avec des concurrents au blason moins lourd.

Fidèle à sa stratégie étapiste, le constructeur allemand profite de la nouvelle année-modèle (bienvenue en 2009!) pour revoir sa copie. Une révision bien mince sur le plan visuel, mais qui permet néanmoins à l'A3 d'adopter la calandre trapézoïdale chère à la marque. Du coup, ailes, capot et optiques ont été finement retouchés tandis que les rétroviseurs intègrent chacun un rappel des clignotants. À l'intérieur, pratiquement rien. Quelques appliqués de nickel ici et là et des boutons plus gros. Hélas, les rangements demeurent toujours aussi petits. En revanche, l'ensemble inspire le respect. Entre les matériaux de haute tenue, l'assemblage frisant le sans-faute et un mobilier si bien arrimé qu'il paraît taillé dans la masse, l'A3 a ce qu'il faut pour justifier son prix.

L'intérêt de ce «nouveau modèle» est du côté technique. Les mécaniques demeurent les mêmes, mais pour la première fois la boîte semi-automatique à double embrayage est offerte aux acheteurs de la version 2 litres. Rapide et parfaitement étagée, cette boîte demeure à notre avis supérieure à tous points de vue à la boîte manuelle tout en s'avérant parfaitement adaptée à la plage de puissance du moteur suralimenté. Mais aussi salutaire soit cette boîte à l'agrément de conduite, la meilleure nouvelle demeure le fait que l'on puisse enfin équiper le deux-litres du rouage intégral. Reste à voir combien coûteront le rouage intégral et la boîte à double embrayage. Ce sera (trop) cher, sans doute. Idem pour la suspension Magnetic Ride offerte pour la première fois cette année.

À l'essai, ces trois éléments nouveaux conjugués font de l'A3 une compacte très stable et d'une rassurante neutralité sur voie rapide. Mais tout le potentiel des améliorations apportées se manifeste dès que la route tournicote. Bien suspendue au-dessus de la route et dotée d'une monte pneumatique généreuse, la petite Audi fait la part belle à l'agrément de conduite. La tenue de route est rigoureuse, les prises de roulis parfaitement maîtrisées et la direction, à assistance électrique, autorise une bonne précision. Bref, l'efficacité et la facilité sont au rendez-vous et permettent de tenir un bon rythme en toute décontraction.

En poussant un peu plus loin, l'Audi finit par perdre de son homogénéité et peut glisser brusquement de l'arrière. Mais il s'agit d'un cas extrême, et le dispositif de stabilité électronique (ESP) intervient alors avec assez de finesse pour remettre le véhicule sur la bonne trajectoire. Ah! L'électronique! La suspension Magnetic Ride gomme les sautillements observés avec la suspension «classique» sur les petites déformations et les raccords d'autoroute.

C'est bien beau, tout cela, mais hélas! faut-il le rappeler, le consommateur aura à fouiller le fond de ses poches pour pleinement profiter des bienfaits de cette timide refonte. Comme ça, hors de la boîte, il lui manque toujours la polyvalence d'une Classe B (Mercedes) ou le tempérament de feu d'une Série 1 (BMW). En revanche, avec la transmission intégrale, l'A3 a une carte à jouer.

L'essentiel

> Audi n'a pas communiqué de prix pour cette nouvelle A3, qui sera visible chez les concessionnaires dans une soixantaine de jours.

> En Europe, l'A3 est offerte avec un dispositif mécanique lui permettant de sa garer toute seule. Une autre option, qui ne figurera toutefois pas au catalogue des concessionnaires nord-américains.

> D'ici à son renouvellement prévu pour 2010-2011, l'A3 vendue en Amérique du Nord se limitera à la seule version à cinq portes. Aucune S3 n'est au programme du constructeur. Dommage!