Benjamin Franklin a déjà dit : «Un clou manquait et le cheval perdit son fer ; à cause de cela, on perdit le cheval. Le cavalier, à pied, fut perdu à son tour, capturé par l'ennemi et tué. Tout ça à cause d'un mauvais clou.»

C'est, de plusieurs façons, une belle façon d'illustrer les déboires de Ford et comment cela affecte le développement de produits comme la Mustang. Car normalement, cette année, on aurait eu droit à une toute nouvelle génération du coupé et de la décapotable, qui aurait délaissé la tendance rétro des dernières années au profit d'un look plus moderne et plus accrocheur. Avec, à la clé, un V8 plus raffiné et plus économique.

Quel clou! Mais voilà, à cause d'un mauvais clou, les finances ne vont plus, la compagnie est en débâcle et tout cela est remis à plus tard, deux ans encore minimum. Cette année, donc, les nouveautés sont plutôt minces pour l'ionique sportive: des coussins gonflables latéraux, un éclairage ambiant à diodes (DEL) et des phares au xénon sur tous les modèles. Des versions encore plus musclées de la Shelby, en version décapotable et en version GT500KR, complètent aussi cette gamme. Le V6 et le V8 font un retour, avec une boîte manuelle ou automatique à cinq rapports. La traction asservie et les freins à antiblocage sont de série avec le V8, sinon optionnels. La Mustang n'a pas de système antidérapage.

On a égaré le cheval Il en résulte une voiture au style qui vieillit, à la mécanique dépassée, qui consomme beaucoup et qui se comporte sur la route comme ce cheval qui, justement, a un fer mal fixé. Dans un marché où on peut opter soit pour une Mustang, soit pour une Mazda MX-5, soit pour une Corvette, ça n'a aucun sens. Au moins, son prix de détail en fait un achat abordable pour qui cherche une sportive du dimanche ou une décapotable relativement costaude.