La semaine dernière au Salon de l'auto de Francfort, Opel a attiré beaucoup d'attention avec son prototype urbain électrique RAK-e, vanté par le PDG de la compagnie comme ayant un grand potentiel de commercialisation.

Durant les salons de l'auto, les constructeurs automobiles exagèrent souvent les chances qu'une voiture-concept soit vraiment produite. Mais quand ils ont un prix et une publicité, ça commence à être plus sérieux. Dans le cas du RAK-e, Opel développe un plan d'affaires selon lequel un véhicule très proche du RAK-e se vendrait environ 9000 livres anglaises (14 000 $), le vice-président du design d'Opel, Mark Adams, dans une entrevue au magazine australien GoAuto.

Et Opel, la filiale allemande de General Motors, a déjà une publicité pour le RAK-e. La voici:

Le RAK-e et d'autres «véhicules de mobilité personnelle» expérimentaux du même genre ont été développés dans le cadre d'un programme de recherche appliquée lancé en 2010 avec l'ambition d'en produire un ou plusieurs un en série, a dit M. Adams.

Selon lui, le monde «entre dans une nouvelle ère automobile» et l'électrification s'en vient, ce qui ouvre la porte à de nouvelles définitions du véhicule personnel, a-t-il dit à GoAuto. «Les choses vont commencer à changer radicalement dans cet environnement et il nous faut expérimenter et trouver de nouvelles options» comme le RAK-e, qui est un croisement entre une auto et une moto.

Le RAK-e montré à Francfort ne sera pas produit tel quel, mais il est une représentation exacte, à ce stade-ci, de ce que Opel envisage d'envoyer chez les concessionnaires bientôt.

Le devis remis aux ingénieurs et designers visait un produit viable, techniquement et commercialement. Le cockpit est fait pour deux personnes mesurant 1m80 et plus, assises confortablement. Les deux occupants sont assis un derrière l'autre, comme dans un avion militaire, mais la forme et la configuration des vitres fait qu'il y a de la place et une vue agréable même pour le passager, assis derrière.

Pas de différentiel, pas de matériaux chers

On a privilégié l'acier, pas des matériaux légers et chers comme le fibre de carbone et l'aluminium, pour garder les coûts de production bas. Le RAK-e pèse 380 kg, ce qui le placerait en deçà de la taxe allemande sur le poids des véhicules (qui pénalise les gros véhicules). Et les émissions zéro de son moteur électrique dispenseraient aussi le RAK-e des taxes françaises qui frappent les voitures en fonction du nombre de kg de CO2 par kilomètre.

Sans entrer, dans les détails, Opel dit que les tests de résistance aux impacts donnent des résultats qui respectent les normes gouvernementales.

Par ailleurs, placer les deux roues arrières sur un essieu de seulement 60 cm permet d'éliminer le différentiel, une autre réduction de coût.

Avec une accélération décente (0 à 100 km/h en 13 secondes), une vitesse de pointe de 120 km/h, une autonomie de 100 km et un temps de recharge de trois heures, Opel affirme que le RAK-e est bien plus qu'une voiture de centre-ville. Elle a le potentiel de servir pour la navette quotidienne entre la banlieue et la ville. Opel note que la très grande majorité des voitures sur la route le matin et le soir ont un seul occupant, le conducteur.

Le constructeur pense que les gens aiment être tous seuls dans leur auto. Opel parie que les gens ne changeront pas leurs habitudes mais qu'ils vont le faire dans de petites voitures très économiques, comme le RAK-e.

Opel estime que le RAK-e coûte environ un euro (1,36$) par 100 km aux tarifs d'électricité en vigueur en Allemagne.

Source: GoAuto

Photo Reuters

Placer les deux roues arrières sur un essieu de seulement 60 cm permet d'éliminer le différentiel, une autre réduction de coût.