Qui dit Porsche dit voiture sport de haute performance. Et le constructeur allemand fait tout pour entretenir son image de marque, notamment en offrant des formations de conduite sportive un peu partout dans le monde. Cette année, pour la première fois, le Québec fait partie de la liste.

Le Camp4 de conduite hivernale de Porsche a lieu au circuit Mécaglisse, à Notre-Dame-de-la-Merci, dans Lanaudière. C'est le seul endroit en Amérique à offrir une telle formation. Au programme, deux jours de conduite avancée sur le circuit glacé de Mécaglisse - préparé et entretenu grâce à 5000 heures de travail -, trois nuits au Fairmont Tremblant et tous les repas, dont trois à la carte dans de bons restos du village de Mont-Tremblant. Bien sûr, on s'adresse aux nantis - le forfait coûte 4999$ -, mais pas seulement aux propriétaires de Porsche. En fait, les voitures sont fournies, et pas n'importe lesquelles. Le constructeur a fait venir directement d'Allemagne des 911 Carrera4 S, des Carrera4 S cabriolet et des Cayman S spécialement destinées au camp de formation Porsche.

Le but du constructeur, au-delà d'entretenir son image de marque, est de montrer qu'il est possible de conduire sa Porsche 12 mois par année. Équipés de pneus cloutés, les clients du Camp4 apprennent les rudiments de la conduite de précision sur trois tracés, un anneau de glace et deux circuits routiers. Après un court exposé théorique présenté par Kai Reimer, instructeur en chef du Centre de pilotage Porsche, à Leipzig, en Allemagne, les éléves sont pris en charge par des entraîneurs qui épient leurs faits et gestes, en tout temps reliés par radio à leur entraîneur attitré.

«On enseigne principalement la vision la conduite automobile passe avant tout par la vision , la technique de prise du volant, le transfert de poids de la voiture, comment savoir déséquilibrer la voiture, comment prévoir ses réactions et comment maîtriser la technique de dérapage contrôlé», a expliqué Franck Kirchhoff, copropriétaire de Mécaglisse mais aussi entraîneur du Camp4 de Porsche. «Même si c'est un programme de deux jours, on ne parle pas du simple évitement d'obstacles et des freinages d'urgence. On enseigne des techniques pas mal plus avancées, certaines même qui sont dérivées du rallye.»

«On apprend tellement de choses, tellement vite. On ne s'ennuie pas, mais le rythme est très bon, on n'a pas non plus la tête grosse comme un ballon», a dit Denise Verreault, des Méchins, en Gaspésie, qui a participé au premier séjour en compagnie de son conjoint Richard Beaupré. «C'est bien que ça se déroule sur deux jours, car on est stressé et ça nécessite beaucoup d'attention pendant la première journée, a dit de son côté M. Beaupré. Au deuxième jour, on commence à bien sentir les voitures.»

Entretenir ses réflexes

Même s'il s'agit d'une formation de conduite avancée, il est bien sûr possible d'appliquer ce que l'on a appris dans la vie de tous les jours. Après une seule journée de formation, on comprend bien mieux ce qui cause le sous-virage et le survirage et on sait bien mieux comment regagner la maîtrise de sa voiture. Par contre, les Porsche que l'on a conduites traduisent impeccablement bien les conditions de piste et elles ont toute la puissance nécessaire pour inscrire sa voiture en dérapage contrôlé. Sera-t-il possible de faire la même chose aussi aisément avec sa Corolla automatique? C'est moins sûr, mais c'est tout de même rassurant de savoir qu'il est possible de garder le contrôle de sa voiture en cas d'urgence.

Cela dit, il faut pratiquer si on ne veut pas perdre la main et ses réflexes. «On suit un cours, puis, au bout de quelques années, on oublie même si on continue à pratiquer un peu sur la route, a soutenu Franck Kirchhoff. Ce sont des choses qu'il faut pratiquer parce que ce ne sont pas des techniques qui sont instinctives.» Un stationnement dégagé peut faire l'affaire, mais il est aussi possible de retourner à Mécaglisse avec sa propre voiture pour une fraction du prix du Camp4 de Porsche (tous les détails sur www.mecaglisse.com).

Bon, on ne sera pas au volant d'une Porsche et on ne passera pas la nuit dans un hôtel quatre étoiles, mais il est certainement possible de prendre son pied!

Les frais pour la réalisation de ce reportage ont été payés par Porsche.

Photo fournie par Porsche Canada

Denise Verreault, femme d'affaires de la Gaspésie, dit avoir participé à un événement «sept étoiles» malgré sa réticence initiale.