Croisement improbable et pourtant bien réel entre une sous-compacte et un tout-terrain, le Juke de Nissan est intrigant avec «ses yeux dans la bouche» et son style complètement décalé qui ravit ceux et celles qui souhaitent rouler différemment.

Derrière ses portes, ce modèle à la personnalité transversale distille un léger parfum d'aventure avec sa présentation décalée. Peinte, la console centrale reprend vaguement les formes d'un réservoir de moto. Autre particularité, unique à ce modèle, le système de contrôle dynamique baptisé I-CON, auquel on accède par l'intermédiaire d'un menu regroupant également les fonctions de climatisation et d'information, difficile à consulter, surtout en plein jour. Ce dispositif permet de sélectionner l'un des trois paramètres (Normal, Sport ou Éco) pour adapter le comportement du véhicule à sa conduite en modifiant l'assistance (direction), le passage (boîte de vitesse) et la réactivité (accélérateur) selon le type de conduite.

À l'arrière, le confort est acceptable, sans plus, pour des passagers sveltes et menus, mais les plus grands s'y cogneront les genoux et la tête. Compte tenu des dimensions extérieures de l'engin, on s'attendait à pire encore. À l'avant, on trouve facilement ses aises, même si l'on regrette l'absence d'un véritable repose-pied. Peu de rangements cependant, aussi bien à l'avant qu'à l'arrière. Le volume du coffre n'est pas terrible non plus. Le plancher est parfaitement plat, mais le seuil s'avère élevé. De plus, il est nécessaire de rabattre en tout ou en partie les dossiers de la banquette arrière pour y loger un sac de golf ou deux.

Il faut laisser de côté les a priori pour goûter les plaisirs réels du Juke. Celui-ci réussit à virer presque à plat, à bien freiner sans plonger et à obéir au coup de volant tout en proposant un agrément de conduite certain. D'accord, la direction à assistance électrique donne dans la légèreté et ne laisse pas toujours deviner l'emplacement des roues directrices. En revanche, elle contribue à l'agilité du véhicule et à sa facilité à se garer.

La version à quatre roues motrices ne fait pas aussi bien. Le sous-virage (tendance à tirer tout droit) apparaît hâtivement, le train avant est moins solidement ancré au sol et la suspension arrière a tendance à trépider au contact d'une chaussée abîmée.

Considérant l'empattement et la nature de ce véhicule, le confort ne figurait visiblement pas en tête du cahier des charges de ses concepteurs. Le roulement est plutôt ferme et la cabine, insuffisamment insonorisée. Le moteur s'exprime avec aisance, sans l'ombre d'un temps de réponse. Les accélérations sont franches - considérant la cylindrée - et les reprises tout aussi efficaces. Nissan recommande de l'essence super, mais le 1,6-litre accepte aussi de l'essence ordinaire. En s'abreuvant de cette dernière, les performances risquent toutefois d'en être affectées. Vous voilà prévenus.