En pleine métamorphose, le constructeur japonais tire profit de l'Alliance Renault-Nissan pour se relancer.

Après des années d'errance, de malversations et d'histoires sans lendemain, Mitsubishi prend une pause. Intégré à l'Alliance Renault-Nissan depuis 2016, celui que l'on montrait autrefois du doigt comme le plus fragile des constructeurs de l'archipel redéfinit en ce moment son avenir.

« [Il] en a aujourd'hui les moyens, maintenant qu'[il] a accès aux technologies et au savoir-faire des membres de l'Alliance », estime Vincent Cobee, responsable de la planification des produits. Celui-ci était de passage à Montréal le mois dernier pour y présenter l'e-Evolution, une étude synthétisant les principaux attributs (rouage intégral, électrification du propulseur) et futures avancées (intelligence artificielle et style) de la marque. En clair, Mitsubishi souhaite adopter les plus récentes technologies, mais seulement celles qui faciliteront la vie des conducteurs et de leurs passagers.

« Mitsubishi a une image claire et forte, une histoire riche en innovations et des attributs puissants. À nous de les mettre de l'avant et de nous assurer que ceux-ci ne soient pas dilués avec nos partenaires de l'Alliance. »

« La préservation de l'identité de Mitsubishi passe par le style, la performance dans un sens large, mais aussi par notre interprétation singulière des technologies à notre disposition. »

- Vincent Cobee

« Pour ce faire, Mitsubishi a mis en place une structure indépendante composée d'une trentaine de personnes, dont le mandat est de s'assurer que ses futurs produits épousent les valeurs de la marque qui s'articuleront principalement autour de trois axes fondamentaux : polyvalence, électrification et intégration des systèmes d'aide aux conducteurs », explique Vincent Cobee. 

De grandes ambitions

Si son image de marque est très prégnante sur les marchés d'Asie, Mitsubishi n'a jamais su parfaitement l'exploiter ailleurs sur les autres marchés du globe. « Jusqu'à son intégration à l'Alliance, Mitsubishi n'avait pas la taille et la capacité financière pour s'illustrer sur l'échiquier mondial », souligne le responsable de la planification des produits. Plus maintenant. Libre à la firme au diamant de puiser dans le répertoire de composants de ses alliés pour minimiser ses coûts et pour accélérer le renouvellement de sa gamme qui, à l'heure actuelle, compte quatre produits en Amérique du Nord.

Vincent Cobee se garde bien de dire si de nouveaux membres se grefferont à cette famille dans un avenir prochain. Tout au plus dira-t-il que la marque proposera à l'avenir sept modèles (sans compter leurs déclinaisons), mais il ne précise pas si ceux-ci connaîtront une carrière mondiale ou pas. Il y aura des VUS, bien sûr, peut-être une camionnette (Mitsubishi en commercialise déjà une sur d'autres continents), mais M. Cobee n'exclut pas le retour d'une berline.

Seule certitude, tous auront un « pendant électrifié » à la manière de l'Outlander PHEV. Une stratégie de diversification qui n'est pas sans rappeler la stratégie de Hyundai pour sa berline Ioniq, laquelle consiste à proposer trois motorisations (hybride, hybride rechargeable et tout électrique). Une approche sans doute similaire à celle du constructeur sud-coréen, mais appliquée à l'ensemble de la gamme, et non à un seul modèle. Une approche « très Mitsubishi », pense M. Cobee, et qui se démarque de celle de Nissan qui crée jusqu'ici des modèles particuliers pour souligner la transition énergétique en cours. On demande maintenant à voir.

PHOTO FOURNIE PAR NISSAN

Le Mitsubishi Outlander PHEV