À l’invitation du Centre du Théâtre d’Aujourd’hui, 14 spectateurs d’âges et d’horizons divers se rencontrent à intervalles réguliers pour jaser théâtre. La Presse a assisté à deux rencontres de La Horde, un concept imaginé par le directeur artistique et codirecteur général de l’institution, Sylvain Bélanger.

L’idée

PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

La Horde réunit un groupe de citoyens pour une activité d’échange autour des œuvres présentées au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui.

C’est en 2016 que Sylvain Bélanger a eu l’idée de constituer un groupe de 15 citoyens âgés entre 18 et 26 ans pour une activité d’échange autour des œuvres présentées au Centre du Théâtre d’Aujourd’hui. « Cette saison-là mettait en scène la jeune génération ou lui donnait la parole. On a voulu tester avec le vrai monde ce qu’on disait ou faisait dire à ces jeunes. Challenger les miroirs qu’on tendait pour mesurer l’écart entre le réel et la transposition artistique. »

C’était aussi un moyen, dit-il, de créer une relève de spectateurs de qualité. « La Horde a accueilli des gens qui ne sont pas forcément des habitués du théâtre… »

« Les bénéfices sont qualitatifs. On vit un moment d’échange hyper humain. Ça nous permet de voir les œuvres différemment à travers un regard neuf et frais. Le but est de créer un choc et d’en recevoir un. J’ai toujours eu cette préoccupation : rejoindre les gens et effacer des fossés sur certaines perceptions, comme l’élitisme du théâtre. »

Les ateliers

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Sylvain Bélanger (au premier plan) assiste à tous les ateliers de La Horde.

Le modus operandi de La Horde est simple : les participants se retrouvent pour échanger dans la salle de répétition avant le début d’une représentation. Souvent, ces rencontres ont pour objectif de faire un retour collectif sur les œuvres vues. Mais parfois, les ateliers visent à préparer les participants au spectacle qui va suivre.

Ainsi, l’atelier philosophique offert par Léa C. Brillant a permis des échanges sur l’identité et les diverses façons d’exprimer qui l’on est. Un atelier tout désigné pour mieux recevoir Papeça, pièce écrite et interprétée par l’artiste non binaire Micha Raoutenfeld.

Puis, le mouvement a été exploré avec la chorégraphe Maude Lecours. Les participants s’apprêtant à assister à deux pièces articulées autour de la vieillesse (Coup de vieux et Chevtchenko), un collage de gestes imaginés par chaque participant a été créé autour de ce thème.

L’avis des participants

  • Zaki Mahfoud a travaillé comme comédien et metteur en scène dans son pays d’origine, le Liban. L’homme de 65 ans, qui est revenu au Québec en 2020 après un premier séjour dans les années 1990, s’est inscrit à La Horde avec un but avoué : celui de mieux connaître les gens d’ici. « C’est difficile de s’intégrer. Pour moi, le théâtre est la meilleure façon de découvrir une culture, car on y parle de problématiques de société. Avec La Horde, j’ai découvert le côté pacifique des Québécois ! La pièce Les mutant. es m’a aussi permis de voir comment les Québécois interprètent leur société. »

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    Zaki Mahfoud a travaillé comme comédien et metteur en scène dans son pays d’origine, le Liban. L’homme de 65 ans, qui est revenu au Québec en 2020 après un premier séjour dans les années 1990, s’est inscrit à La Horde avec un but avoué : celui de mieux connaître les gens d’ici. « C’est difficile de s’intégrer. Pour moi, le théâtre est la meilleure façon de découvrir une culture, car on y parle de problématiques de société. Avec La Horde, j’ai découvert le côté pacifique des Québécois ! La pièce Les mutant. es m’a aussi permis de voir comment les Québécois interprètent leur société. »

  • À 16 ans, Nathaniel Bernier est le plus jeune membre de La Horde cette année. « Je suis un élève de cinquième secondaire de la Rive-Sud. Le théâtre est une de mes grandes passions avec le cinéma. Avec La Horde, je sors de ma zone de confort, car je parle avec des gens qui connaissent plus le théâtre que moi. Mais le débat est très posé. Je ne suis pas habitué de me faire écouter sans sentir qu’on va me juger ! J’ai beaucoup aimé Nzinga, qui m’a permis de découvrir une diversité culturelle qui ne fait pas partie de ma vie. »

    PHOTO JOSIE DESMARAIS, LA PRESSE

    À 16 ans, Nathaniel Bernier est le plus jeune membre de La Horde cette année. « Je suis un élève de cinquième secondaire de la Rive-Sud. Le théâtre est une de mes grandes passions avec le cinéma. Avec La Horde, je sors de ma zone de confort, car je parle avec des gens qui connaissent plus le théâtre que moi. Mais le débat est très posé. Je ne suis pas habitué de me faire écouter sans sentir qu’on va me juger ! J’ai beaucoup aimé Nzinga, qui m’a permis de découvrir une diversité culturelle qui ne fait pas partie de ma vie. »

  • Perrine H. Leblan a toujours eu un intérêt pour le théâtre, mais, depuis sa sortie de l’université en création littéraire, la femme de 33 ans avait perdu un peu contact avec cet art. « La Horde m’a donné une belle occasion d’y revenir. Les rencontres sont toujours le fun. Il y a peu d’espaces dans ma vie où je peux discuter avec des gens d’expériences et de milieux différents. Il y a beaucoup de respect et d’attention entre nous. L’atelier philosophique m’a permis de mieux apprécier Papeça, un spectacle expérimental qui m’a beaucoup surprise ! »

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    Perrine H. Leblan a toujours eu un intérêt pour le théâtre, mais, depuis sa sortie de l’université en création littéraire, la femme de 33 ans avait perdu un peu contact avec cet art. « La Horde m’a donné une belle occasion d’y revenir. Les rencontres sont toujours le fun. Il y a peu d’espaces dans ma vie où je peux discuter avec des gens d’expériences et de milieux différents. Il y a beaucoup de respect et d’attention entre nous. L’atelier philosophique m’a permis de mieux apprécier Papeça, un spectacle expérimental qui m’a beaucoup surprise ! »

  • « Je suis le représentant quadragénaire, blanc et cisgenre », lance le géologue et ex-menuisier David Fafard. « J’adore mon expérience de La Horde, car il y a peu de lieux de rencontre de ce genre dans mon quotidien. J’y ai fait de belles rencontres humaines avec des gens qui aiment le théâtre. Et les ateliers ont surpassé mes attentes. Les pièces qu’on a vues m’ont toutes marqué de façons différentes, notamment Papeça. Ce spectacle était dérangeant pour certains, mais il m’a agréablement surpris. Si je le pouvais, je me réinscrirais à La Horde l’année prochaine ! »

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    « Je suis le représentant quadragénaire, blanc et cisgenre », lance le géologue et ex-menuisier David Fafard. « J’adore mon expérience de La Horde, car il y a peu de lieux de rencontre de ce genre dans mon quotidien. J’y ai fait de belles rencontres humaines avec des gens qui aiment le théâtre. Et les ateliers ont surpassé mes attentes. Les pièces qu’on a vues m’ont toutes marqué de façons différentes, notamment Papeça. Ce spectacle était dérangeant pour certains, mais il m’a agréablement surpris. Si je le pouvais, je me réinscrirais à La Horde l’année prochaine ! »

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Pour participer

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Sylvain Bélanger souhaite attirer une quinzaine de nouveaux participants à La Horde pour la saison 2024-2025.

Pour la saison prochaine, Sylvain Bélanger souhaite de nouveau réunir une quinzaine de participants âgés entre 18 et 98 ans, issus « de toutes générations, provenances et occupations. » Le groupe sera invité à participer à divers ateliers sous forme de 5 à 7, en plus d’assister à sept pièces de la saison. L’adhésion à La Horde est gratuite. La date limite pour poser sa candidature est le 31 août.

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