Dix demi-heures: c'est trop peu de temps à passer en compagnie de Selina Meyer, la Veep de VEEP! Le «déjà?!» qui avait explosé à la fin du visionnement de la première saison tonnera de nouveau une fois la deuxième (10 épisodes en anglais avec sous-titres anglais ou français) consommée. Heureusement, pour ceux qui n'ont pas appris les vertus de la patience et de la longueur de temps, la diffusion de la troisième commence le 6 avril sur HBO.

Bref, Selina Meyer affiche ici les mêmes couleurs que lorsqu'elle s'est présentée à nous. Le bleu, blanc et rouge du drapeau américain, teinté d'une ambition (la madame n'est pas contente de n'être «que» vice-présidente des États-Unis) aussi démesurée que son incompétence. Sauf qu'en ces jours d'élections de mi-mandat, elle se réjouit, la vilaine: sa popularité est plus grande que celle du président!

On peut se demander pourquoi... mais là n'est pas la question. Il faut juste s'asseoir, regarder. Admirer. Pour jouir, alors qu'elle se fait confier des responsabilités en politique internationale (au moment où il y a une prise d'otages en Ouzbékistan, rien de moins!), de phrases telles: «I'm about to enter a national ass-kicking contest. With no legs. And a massive ass.» (Je suis sur le point de participer à un concours national de bottage de cul. Sans jambes. Et avec un cul énorme.)

Julia Louis-Dreyfus a l'art de livrer ce genre de répliques avec un naturel qui ne rend la chose que plus hilarante. Au spectateur d'être attentif pour attraper ces perles au vol. Comme lorsque, après un voyage mouvementé en Finlande, elle affirme que l'Europe ne fait plus partie du top 5 de ses continents préférés. Heu?

Également experte en erreurs de jugement, la Veep est «secondée» par un personnel à l'avenant: Amy, sa directrice de cabinet; Mike et Dan, aux communications; Sue, l'imperturbable secrétaire; et Gary, son aide personnel (formidable Tony Hale) - le seul à être là pour les bonnes raisons: la fidélité à Selina et non l'ambition personnelle. Et puis, il y a cette tête à claques de Jonah, qui fait le lien entre la Maison-Blanche et les bureaux de la vice-présidente. On aime tellement le détester.

Ajoutons à cela quelques invités de marque à la table. À noter le passage d'Allison Janney, devenue (!) ici journaliste: un clin d'oeil rendu de façon sublime par celle qui a «vécu» sept saisons dans The West Wing. On la souhaite dans les rangs de façon régulière!

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VEEP 2. CRÉÉE PAR ARMANDO IANNUCCI. AVEC JULIA LOUIS-DREYFUS, ANNA CHLUMSKY, TONY HALE, TIMOTHY SIMONS, MATT WALSH.