Il est tout à fait faisable, même en ces temps où l'information s'impose sur tous les écrans, de consommer des séries en DVD sans s'être fait vendre quelque mèche que ce soit. L'opération n'est pas aisée, mais elle n'est pas impossible. Sauf qu'à ne rien vouloir lire sur... disons, pas par hasard, United States of Tara, une bien mauvaise nouvelle peut vous sauter au visage à la dernière seconde. Et vous laisser K.-O. devant les dernières images de son excellente troisième saison (12 épisodes en anglais, disponible dès mardi)... qui sont les dernières que vous verrez jamais.

Faute de cotes d'écoute «raisonnables», la série créée par Diablo Cody a en effet été débranchée. Ce, au bout de sa saison la plus poignante.

Au moment où nous, les fans, savons ce qui a causé les troubles de Tara; au moment où nous nous sommes pris à bien aimer les différentes personnalités de la jeune femme, voici qu'en apparaît une nouvelle. Bryce. Pervers et machiavélique. Qui s'est mis en tête de faire disparaître les autres. Une manière de tueur en série, quoi. Et cela n'est absolument pas drôle. En fait, cela débouche sur des moments déchirants.

Parallèlement à cela, le couple Gregson, Tara (sublime Toni Collette) et Max (chaleureux John Corbett), traverse des hauts et des bas. La première a décidé de retourner aux études et établit une relation particulière avec son professeur de psychologie (formidable Eddie Izzard), qui ne croit pas au trouble dissociatif de personnalité. Quant au second, il a de sérieux problèmes au boulot et aura à prendre de douloureuses décisions. Pour ce qui est de leurs enfants, Kate se cherche encore, mais pourrait bien se trouver; et Marshall, qui croyait s'être trouvé, pourrait bien se perdre. Un épisode mettant en scène le père et le fils est, à ce chapitre, particulièrement révélateur et émouvant.

Enfin, côté famille élargie, les grands-mamans font de courtes apparitions; et Charmaine, la soeur de Tara, accouche... puis se pose quelques questions. Peut-elle confier son enfant à sa soeur aînée, qui a l'expérience de la maternité... quand elle est elle-même? Ou, à la rigueur, Alice, mais certainement pas quand elle est T. Ou Gimme. Ou Buck. Ou, pire, Bryce. Là encore, des moments tragi-comiques très réussis à l'horizon.

Ainsi, même si Diablo Cody est parvenue à mettre un point final assez satisfaisant (dans les circonstances) à sa série interrompue, on ne peut, au bout de l'ultime épisode, que se sentir en deuil de Tara -sous toutes ses déclinaisons.