L’idée
En 2011, le réalisateur Steven Soderbergh a montré comment une pandémie affecterait notre monde avec le film Contagion. Scott Z. Burns en était le scénariste. Celui-ci a aussi produit le documentaire doublement oscarisé An Inconvenient Truth, qui traite des changements climatiques. De toute évidence, les crises humanitaires inspirent l’Américain. Avec Extrapolations, il explore, au fil de huit épisodes, les répercussions futures du réchauffement graduel de notre planète à différentes époques, de 2037 à 2070.
La distribution
La proposition est intrigante, pas de doute. La distribution, elle, est franchement impressionnante. Parmi les noms au générique, on trouve Meryl Streep, Marion Cotillard, Edward Norton, Kit Harington, Forest Whitaker, Sienna Miller, Gemma Chan, Tobey Maguire, Daveed Diggs et Diane Lane. Certains ne jouent que dans un épisode, alors que d’autres reviennent de temps à autre. Kit Harington, par exemple, incarne le multimilliardaire Nicholas Bilton, fondateur de la société Alpha, dont l’ombre plane tout au long du récit.
L’approche
À l’exception de quelques personnages récurrents, chaque épisode propose différents points de vue. Une spécialiste en biologie marine qui communique avec la dernière baleine des océans, un rabbin qui tente de sauver sa synagogue des eaux à Miami, un duo de petits criminels qui doit apporter un précieux paquet d’une ville à l’autre en Inde, un couple qui en reçoit un autre pour le Nouvel An à San Francisco. On visite ainsi différents lieux et rencontre une grande variété de protagonistes, ce qui est tout à fait pertinent puisqu’il s’agit d’une crise mondiale.
Notre avis
Malheureusement, ces qualités ne font qu’embellir la surface d’Extrapolations, qui était déjà fort attirante avec sa prémisse d’actualité et ses acteurs de renom. Pas besoin de creuser longtemps pour s’apercevoir que cette série compte quantité de lacunes. D’abord, elle est terriblement mal écrite. La nuance et la subtilité sont quasi inexistantes, le ton est moralisateur et dramatique, puis les personnages sont de pauvres victimes impuissantes ou de riches salopards profiteurs. La musique, qui est censée créer une ambiance inquiétante, est simplement agaçante – ce piano surexcité… La réalisation est paresseuse et s’appuie trop sur des dialogues qui aimeraient être aussi profonds qu’ils le prétendent. Certaines performances, dont celle de Marion Cotillard, sauvent parfois les meubles, mais pas assez souvent.
Des huit épisodes, un seul nous a réellement plu et il s’agit du sixième, qui a été mis en ligne vendredi dernier. Notre suggestion : ne regardez que lui ou faites-vous du mal et persévérez jusqu’à la fin pour connaître le sort de Nicholas Bilton, alias Elon Z. Bezos.
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