Deux ans après avoir connu une fin abrupte sur ICI Télé, Nuit blanche reverra le jour sur Prime Video et Séries Plus. La plateforme internationale s’associe au diffuseur québécois pour donner une deuxième saison inespérée au feuilleton, dont l’annulation avait frustré de nombreux téléspectateurs.

Le tournage des nouveaux épisodes débutera l’été prochain. Julie Hivon (Alertes, Au secours de Béatrice) signera cette suite qu’on n’attendait plus. Pixcom (Indéfendable, Audrey est revenue) produira la série.

La deuxième saison de Nuit blanche débarquera en primeur sur Prime Video, et ensuite sur Séries Plus. Le service de vidéo sur demande proposera également sa première saison, histoire de rafraîchir la mémoire aux fidèles des débuts ou d’attirer de nouveaux mordus potentiels.

La saga familiale sur fond de polar brosse le portrait, avec plusieurs retours en arrière, de Loulou Hébert, une ex-mannequin autrefois affiliée au FLQ devenue femme d’affaires et propriétaire d’un empire de cosmétiques. Cette Lise Watier au passé trouble campée par Rose-Marie Perreault (en 1970) et France Castel (au temps présent) mourait dans des circonstances nébuleuses au premier épisode. Ses trois enfants tentaient d’élucider l’épais mystère au cours des semaines suivantes.

PHOTO YAN TURCOTTE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

Antoine Pilon (Vincent Lacombe) et Rose-Marie Perreault (Louise Hébert-Lacombe) dans Nuit blanche

Pour l’heure, seule France Castel a signé pour reprendre son rôle. Pas encore de nouvelles du côté des héritiers, campés par Marilyse Bourke, Valérie Blais et Jean-Philippe Perras. Prime Video effectuera des annonces bientôt, nous informe-t-on. Ron Lea, Iannicko N’Doua, Orphée Ladouceur-Nguyen et Michel Rivard apparaissaient également au générique du feuilleton de luxe.

PHOTO YAN TURCOTTE, FOURNIE PAR RADIO-CANADA

France Castel (Loulou Hébert) dans Nuit blanche

Prières exaucées

Radio-Canada avait semé l’émoi chez de nombreux téléspectateurs assidus en débranchant Nuit blanche, en décembre 2021. Puisque Julie Hivon avait prévu d’étaler son intrigue sur trois saisons, la série avait quitté l’antenne en laissant plusieurs questions en suspens.

Une pétition en ligne avait même été lancée pour implorer une seconde saison, accompagnée de nombreux messages enflammés. « On ne peut pas nous retirer une si bonne série ! », « On veut voir la suite ! », « C’est comme demander aux gens dans une salle de cinéma de sortir avant la fin du film : ça ne se fait pas ! »

En date d’aujourd’hui, la requête a récolté plus de 23 000 signatures.

Pour expliquer sa décision d’annuler le soap de luxe, Radio-Canada avait mentionné les cotes d’écoute (850 000 fidèles, selon les données confirmées de Numéris) inférieures aux attentes. Des questions de budget et d’horaire avaient également été citées.

Joint au téléphone à Los Angeles, le président de Pixcom, Nicola Merola, indique qu’il n’a jamais perdu espoir de ramener Nuit blanche à l’écran. « Les shows qui nous tiennent à cœur profondément, ils restent avec nous. Passer d’un diffuseur à un autre, ce sont des choses qui arrivent souvent. »

Le producteur s’est nourri de l’engouement des téléspectateurs pour mener son opération sauvetage à terme. « Quand le public accroche autant que nous à quelque chose, c’est comme souffler sur des braises. Ça nous a montré que ce n’était pas juste nous qui voulions continuer cette aventure-là. Ça nous a donné un coup de fouet de plus. »

PHOTO ANDRÉ PICHETTE, LA PRESSE

Nicola Merola, de Pixcom

Les shows en lesquels on croit, on peut se battre pendant des années pour les faire vivre ou revivre.

Nicola Merola, président de Pixcom

La deuxième saison de Nuit blanche continuera d’alterner entre deux décennies. Mais cette fois, les sauts temporels nous plongeront au cœur des années 1980. Nicola Merola parle d’une suite « extrêmement satisfaisante » pour l’auditoire. « De belles affaires croustillantes vont arriver. »

Une première en fiction

Prime Video a jusqu’ici misé sur l’humour pour gonfler son nombre d’abonnés au Québec francophone, avec LOL : Qui rira le dernier ?, une compétition animée par Patrick Huard sortie en début d’année, et Pour un soir seulement, des soirées de stand-up qu’on pourra regarder à partir du vendredi 10 février. Avec Nuit blanche, le service de vidéo sur demande d’Amazon investit pour la toute première fois en fiction francophone.

« C’est la première fois et j’espère que ce n’est pas la dernière, commente Nicola Merola. C’est une super nouvelle. Pour Julie Hivon, pour les créatifs associés au show, pour Pixcom, pour l’industrie au Québec… Et pour Prime Video aussi. Ils sont vraiment contents d’avoir trouvé une petite perle comme ça. »