Un gala devant 58 personnes pour célébrer une année moche où les spectacles d’humour en « présentiel » ont été annulés, à part quelques égarements dans un ciné-parc, ça ne s’annonçait pas super vendeur, comme l’annonce d’une nouvelle tournée de Michel Boujenah.

Surprise, la 22e fête des Olivier, relayée en direct dimanche soir à Radio-Canada, a été remplie d’autodérision, de blagues efficaces et de vignettes originales. Un des meilleurs Galas Les Olivier des dernières années, produit dans des conditions sanitaires pas évidentes, en plus.

À la barre de cette remise de prix, pas mal plus inventive que les Golden Globes en Zoom, François Bellefeuille a été épatant, bien en contrôle et juste assez incisif.

PHOTO PAUL DUCHARME, FOURNIE PAR APIH

François Bellefeuille

Son monologue d’ouverture a été punché du début à la fin et s’est conclu avec une vanne à propos de Julien Lacroix, qui a jeté un petit froid dans le studio 42, mais l’animateur l’a bien assumé. Puis, une remarque acide sur l’animatrice et actrice Maripier Morin a provoqué le plus long rire de la soirée.

François Bellefeuille : « On a failli avoir Maripier Morin, mais son agenda était déjà trop chargé. » Pique bien envoyée et très d’actualité.

L’utilisation des pastilles dans la mise en scène a assuré une fluidité dans les déplacements. Aucun comique n’a ainsi foncé dans un autre sur le parterre. Bien joué. Moins de vulgarités au micro, aussi, ce qui a calmé plusieurs détracteurs de cette clique omniprésente dans le showbiz québécois.

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Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques

En deux heures bien compactes, sans longueur, les vidéos entre les attributions de prix ont presque toutes visé au centre de la cible. La cérémonie médiévale pour couronner la découverte de l’année (Arnaud Soly), les entrevues de François Bellefeuille « en attendant l’Olivier de l’année », les ateliers de jeu avec Ève Landry, Robert Lepage et Jason Roy-Léveillée, le numéro in memoriam de Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, les coulisses de la radio, la chanson hommage au public d’Arnaud Soly et Pierre-Yves Roy-Desmarais ou les pires moments des Olivier avec Charles Beauchesne, on a beaucoup ri dans nos salons. Solide travail d’écriture des auteurs. Vraiment.

Ce gala n’a pas été paresseux, loin de là. Et même si la COVID-19 avait quasiment vidé la salle, il y avait énormément d’ambiance. On remercie ici Christine Morency, Mariana Mazza et Philippe-Audrey Larrue-St-Jacques, dont les rires communicatifs ont ponctué cette grand-messe du gag.

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Rosalie Vaillancourt

Au sujet de l’assistance clairsemée, Rosalie Vaillancourt a eu cette remarque à la fois juste et hilarante : « Je ne pensais pas qu’on avait dénoncé autant de monde. » Boum.

À propos de la répartition des trophées, bien content de la récompense remportée par C’est comme ça que je t’aime, même si Lâcher prise le méritait autant. Dans l’autre catégorie vouée au petit écran, j’avais gagé sur Infoman. C’est plutôt Like-moi ! qui a rapporté l’Olivier à la maison.

Le vote du public pour l’artiste COVID de l’année a sûrement été serré entre Arnaud Soly et Mathieu Dufour, qui ont été hyperactifs sur Instagram le printemps dernier. Arnaud avec ses personnages et Mathieu avec son Show-rona virus. C’est Mathieu Dufour, collaborateur à La semaine des 4 Julie et Star Académie, qui a triomphé et, scandale ! il n’a même pas remercié Véronique Cloutier, qui a pourtant participé à chacune des 50 éditions du Show-rona virus, maquillée, déguisée, toujours partante.

Un oubli majeur de même, ça va prendre une entrevue avec Oprah pour régler ça.

Le stress de la rédemption !

C’est grâce à Camille Felton, une joueuse « pas tuable », que les locataires de la maison de Big Brother Célébrités de Noovo vivent leurs émotions les plus fortes. Encore dimanche soir, l’actrice de 21 ans, la seule membre du « groupe de un », a été évincée, puis a été la première à réussir l’épreuve de la rédemption.

Ce défi super stressant a procuré des palpitations à bien des fans, qui ont sans doute hurlé – comme moi – quand Camille a placé le dernier morceau du puzzle de la planche de surf, battant à l’arraché le record établi par Lysandre Nadeau.

Conséquence : Camille a retrouvé son lit dans le manoir de L’Île-Bizard, a empoché un deuxième lingot d’or, en plus de s’assurer de l’immunité pour la semaine à venir. Mettons qu’elle doit une méga faveur à Richardson Zéphir, notre « dingo des lingots » qui lui a permis de se préparer mentalement au « sauvetage du patron ».

Ce revirement majeur empêche, une fois de plus, la téléréalité de suivre la route de la prévisibilité. Et c’est tellement réjouissant quand les négligés ébranlent l’alliance dominante. La face déconfite de François Lambert valait bien plus que la Cadillac CT4.

Seule dans son coin, Camille a été tenace et déterminée. Quel aplomb, cette « souris atomique ». Elle mérite de progresser jusqu’en finale. Oui, la façon dont Camille s’est débarrassée de Kevin Lapierre n’a pas été élégante, mais la nature même de Big Brother entraîne ce genre de trahison.

Et personne n’a cru Jean-Thomas Jobin, un expert de Big Brother, quand il disait considérer se soumettre à l’épreuve de la rédemption. Voyons. Personne ne prendrait le risque de se sortir volontairement du jeu. Ç’aurait été la pire idée de Big Brother Célébrités depuis le mélange de médicaments et d’alcool de Marie-Chantal Toupin.