Vingt ans après le succès de La vie, la vie, Stéphane Bourguignon et Patrice Sauvé s’associent à nouveau pour diriger une minisérie de dix épisodes que diffusera Radio-Canada.

Un ancien policier tourmenté, amer après avoir été accusé de collaborer avec des criminels. Une tête brûlée qui a l’habitude d’agir d’abord et d’écoper ensuite, aliénant au passage ses collègues, sa famille et ses voisins. Voici le personnage de Larry, héros d’un polar de dix épisodes dont le tournage commencera dans un mois.

On est bien loin du ton de La vie, la vie, la série qui avait valu à l’écrivain Stéphane Bourguignon et au réalisateur Patrice Sauvé la notoriété il y a deux décennies. Alors que cette première série avait charmé le public avec ses trentenaires comiques et décontractés, Larry mettra en scène des personnages à la veille de la retraite, et tiendra plus de la série d’action que de la comédie. « Ce que j’aime avec Stéphane, c’est qu’il est capable de changer de ton à chaque fois qu’il nous pitche quelque chose », s’étonne André Béraud, directeur de la fiction à la télévision de Radio-Canada.

Dans les dix épisodes qui constituent la série, le personnage de Larry parcourra un chemin de Damas, revisitant son passé et ses relations avec sa famille. Cette rédemption s’amorcera lorsqu’il se retrouvera malgré lui au milieu d’une fusillade, qui laissera sa conjointe France grièvement handicapée. Incapable de faire face à ce bouleversement, Larry tentera de compenser en enquêtant sur les auteurs de la fusillade, au mépris de toutes les lois et du respect de son entourage.

« C’est un personnage extrêmement riche », s’enthousiasme Benoît Gouin, qui incarnera Larry.

PHOTO OLIVIER JEAN, ARCHIVES LA PRESSE

Benoît Gouin incarnera le rôle-titre dans Larry.

On dit toujours ça, mais c’est vraiment un page turner.

Benoît Gouin

Il sera épaulé par deux actrices qu’il connaît bien. Macha Limonchik incarnera Lisa, une collègue policière qui est la seule à le suivre dans sa quête, tandis que Monique Spaziani incarnera France, sa conjointe qui devra apprendre à vivre avec un handicap.

La distribution pourra aussi compter sur le jeune acteur Anglesh Major pour interpréter le principal antagoniste de la série. Il incarnera Jackson, un homme à l’allure soignée et aux manières raffinées, qui trempe toutefois dans le crime organisé et le proxénétisme. À l’inverse, Irden Exantus jouera le rôle d’un enquêteur de police droit et juste, travaillant en compétition avec Larry. Sharon James incarnera quant à elle la voisine de Larry, une mère de famille entraînée malgré elle dans ses manigances pour enquêter sur le crime organisé.

En phase avec l’actualité

La série aurait-elle été inspirée par la violence communautaire et les fusillades qui font les manchettes récemment ? On pourrait le croire, mais pas du tout.

Quand le projet a été proposé il y a deux ans, ça n’était pas un sujet qui était sur la table comme aujourd’hui.

Stéphane Bourguignon

C’est cependant tout comme, le scénario imaginant une recrudescence de la violence dans le quartier Parc-Extension.

La série se veut un reflet de la télévision québécoise d’aujourd’hui : même s’il y a encore quelques angles morts, selon les mots de ses producteurs, la distribution est beaucoup plus diversifiée qu’elle aurait pu l’être il y a 20 ans. Outre la violence communautaire, la série abordera plusieurs thèmes au goût du jour : le vieillissement, la masculinité et ses problèmes, les relations de couple et la maladie. « C’est une histoire qui est universelle, intemporelle, tout en étant profondément ancrée dans le Montréal d’aujourd’hui », estime Josée Desrosiers, qui produira la série.

Larry sera diffusée d’abord sur Tou.tv, puis présentée sur les ondes de Radio-Canada.