Ça me fend le cœur d’écrire ça. Vraiment, beaucoup. Parce que cette série française a été si délicieuse, si incisive et si comique. Mais l’honnêteté prime toujours : la quatrième et dernière saison d’Appelez mon agent, offerte jeudi sur l’Extra de Tou.TV, ne s’annonce pas terrible.

Ça ne le fait plus, on dirait. J’espère tellement me tromper, car je n’ai eu accès qu’à deux des six épisodes que comporte ce chapitre final. Peut-être que la barre remontera miraculeusement pour nous offrir une conclusion à la hauteur du passé glorieux de nos agents chouchous, toujours prêts à s’humilier pour répondre aux caprices de leurs stars du cinéma ?

Pour le moment, les employés d’ASK ont perdu de leur éclat, tel un pull rouge vif dans une pub de détergent des années 90. Par exemple, la féroce Andréa Martel (brillante Camille Cottin), nouvelle directrice générale de l’agence, concilie difficilement son boulot étourdissant et sa vie de famille avec Colette – la Brancillon, pour les intimes – ainsi que leur bébé Flora.

Vive, arrogante et pugnace dans ses meilleures années, Andréa en arrache énormément, quatre mois après la sortie fracassante de son ancien patron Mathias (Thibault de Montalembert), suivi par son assistante/amoureuse Noémie (Laure Calamy).

On ne la reconnaît plus du tout, notre instinctive et cinglante Andréa. C’est triste. C’était un de mes personnages favoris du petit écran, toutes séries confondues.

La talentueuse Charlotte Gainsbourg débarque dans le premier épisode dans une histoire longue et invraisemblable. C’est gênant pour elle. On est loin, loin, loin des apparitions savoureuses, et remplies d’autodérision, d’Isabelle Huppert la workaholic (une de mes préférées) ou de celle de Juliette Binoche dans l’épisode classique du Festival de Cannes.

Le changement de ton d’Appelez mon agent s’explique par le départ de la créatrice, idéatrice et scénariste Fanny Herrero, en poste depuis le début. Avec sa démission, c’est comme si l’émission avait perdu son âme et son essence.

Les intrigues, moins pétillantes, tournent en rond et demeurent en surface. Le pauvre Gabriel (Grégory Montel) n’évolue pas vraiment. Hervé (Nicolas Maury) demeure Hervé, en moins drôle. Camille (Fanny Sydney) s’émancipe, mais pas tant. Quant à Arlette (Liliane Rovère), elle mériterait plus de répliques que la belle Sofia (Stéfi Celma), qui n’apporte rien au récit.

PHOTO SHANNA BESSON –FTV PAR MONVOISIN PROD-MOTHER PRODUDCTION-FRANCE TV

Grégory Montel incarne Gabriel dans Appelez mon agent.

Le deuxième épisode tourne autour de Franck Dubosc, qui tourne dans un film indépendant, question de redorer sa crédibilité. Divulgâcheur : Dubosc menace de démissionner, car personne ne le prend au sérieux sur le plateau, dont sa covedette, le César du meilleur espoir masculin de 2019.

Maintenant, vous vous demandez sûrement : mais il bosse où, Mathias, depuis qu’il a claqué la porte d’ASK ? Vous obtiendrez la réponse à la fin du premier épisode. Et vous ne pousserez aucun cri de surprise.

Heureusement, un nouveau personnage sort les autres de leur marasme. Il s’agit d’Élise Formain (Anne Marivin), l’agente rivale de StarMédia, qui devient la nouvelle Andréa, en quelque sorte.

Plusieurs visages connus apparaissent dans Appelez mon agent 4, dont Tony Parker, Sigourney Weaver, Jean Reno, Sandrine Kiberlain, José Garcia et Nathalie Baye (de la saison 1), cruellement sous-exploitée.

Pour ceux qui ne souscrivent pas à l’Extra de Tou.TV, ARTV relaiera cette quatrième saison à partir du 11 mars 2021. Netflix offre les trois premières saisons en français d’Appelez mon agent (Call my Agent, dans le moteur de recherche), tout comme l’Extra de Tou.TV.

Gros party du 28 décembre !

PHOTO MARTIN TREMBLAY, ARCHIVES LA PRESSE

Louis Morissette produira avec sa boîte KOTV une émission de variétés qui sera présentée le 28 décembre sur les quatre chaînes généralistes.

En direct, les quatre chaînes généralistes québécoises diffuseront, le soir du lundi 28 décembre, un gros party musical pour remonter le moral des confinés, me rapportent des espions, toujours au front pour les annonces importantes.

Télé-Québec, TVA, Radio-Canada et Noovo bouclent présentement les détails de cette émission de variétés, qui durera entre 90 minutes et deux heures et que produira Louis Morissette avec sa boîte KOTV. Le gouvernement du Québec épongera une bonne partie de la facture, me dit-on.

La mission de cet évènement spécial ? Divertir les Québécois, les faire chanter et danser chacun chez soi, pour atténuer l’annulation des festivités de Noël.

Maintenant, qui animera cette émission, relayée en simultané sur quatre antennes différentes ? C’est ici que les discussions se corsent. Par exemple, s’il s’agit de Véronique Cloutier, associée à Radio-Canada, les autres réseaux risquent de rouspéter. Même chose si le choix s’arrête sur Julie Snyder (Noovo) ou Charles Lafortune (TVA), qui portent clairement les couleurs d’un seul réseau. Bref, rien de simple.

On risque donc de voir des vedettes plus neutres du showbiz se relayer au micro. Un peu à la façon d’Une chance qu’on s’a, qu’ont présenté TVA et Télé-Québec au début du mois de mai.

Autre point qui fait jaser dans le petit milieu de la télé : cette émission risque-t-elle de scooper En direct de l’univers du 31 décembre ? On s’entend qu’il y a des risques de doublons, malgré la bonne volonté de toutes les équipes impliquées.