C’est simple, léger, sympathique et mené avec une belle aisance par Pierre-Yves Lord. Mais est-ce mémorable, comme le prétend le titre du nouveau quiz quotidien de Radio-Canada ?

Peut-être pas encore. Lancé le lundi 22 avril à 17 h 30, Mémorable ! repose sur un concept québécois, qui n’a donc pas été testé dans toutes les télés du monde avant sa mise en ondes. Et comme les 30 épisodes de 30 minutes ont été tournés en bloc, ça laisse peu de place pour des améliorations majeures.

Par exemple, un public en studio insufflerait-il plus d’ambiance ? Probablement. Car c’est très, très tranquille chez Mémorable !, en comparaison avec le party survolté de Silence, on joue !

Les vedettes jumelées aux joueurs du public de Mémorable ! se démènent du mieux qu’elles le peuvent pour pimenter les parties, reste que ça demeure froid. Le décor minimaliste, voire austère, ne contribue pas au facteur chaleur non plus. Cela dit, c’est nettement plus lumineux et coloré cette semaine.

Heureusement, Pierre-Yves Lord est vif, comique et très à son affaire. Il explique clairement les règles et maîtrise bien son plateau. Il n’y a rien de pire qu’un animateur de quiz trop laxiste, qui s’enfarge dans ses propres règlements.

Par contre, Pierre-Yves Lord devrait éviter de bavarder pendant la période où les concurrents se concentrent. C’est agaçant.

PHOTO FOURNIE PAR RADIO-CANADA

L’animateur de Mémorable ! Pierre-Yves Lord

Le plus gros problème de Mémorable ? Tous les segments, même s’ils portent des noms différents comme « tord-cerveau » ou « on se complète », se ressemblent trop. Les joueurs mémorisent une liste de mots et les associent, par la suite, à des questions ou à des définitions lues par l’animateur. Ça devient répétitif, surtout quand les duos refont trois fois de suite le même exercice.

J’aime beaucoup le jeu final, qui s’apparente à une traditionnelle partie de boulettes. C’est très divertissant. Dans la colonne du positif, j’ajoute la musique du générique, composée par Jean-Phi Goncalves, qui est vraiment entraînante.

Les 11 premiers épisodes de Mémorable ! ont été regardés par 213 000 personnes, une performance honorable qui ne comprend pas les enregistrements. À titre comparatif, la dernière saison de Silence, on joue ! a été suivie par 336 000 adeptes, un chiffre qui inclut les visionnements en différé.

La mort leur va si bien

Netflix m’a suggéré de regarder Dead to Me (Morts à mes yeux) le week-end dernier et j’ai obéi. Quand l’algorithme de Netflix me parle, je ne m’obstine plus. Il commence à bien me connaître.

Cette comédie noire portée par deux actrices formidables, Christina Applegate et Linda Cardellini, a été une agréable surprise. Le résumé (trompeur) annonce une série triste et lourde sur le deuil. Il s’agit plutôt d’un thriller efficace, enrobé d’humour grinçant, avec plusieurs revirements surprenants. Une découverte sympathique.

Dans Dead to Me, l’énergique agente immobilière Jen (Christina Applegate) se remet à peine de la mort brutale de son mari Ted, fauché alors qu’il joggait au petit matin. Le coupable du délit de fuite n’a jamais été épinglé par la police. Et l’enquête fait du surplace, comme un coureur du dimanche à un feu rouge.

Jen fréquente – à son corps défendant – un groupe de soutien pour personnes endeuillées, où elle croise l’excentrique Judy (Linda Cardellini), qui travaille dans un centre d’hébergement pour personnes âgées.

Les deux veuves dans la quarantaine se lient rapidement d’amitié et finissent même par cohabiter. Mais que cache réellement cette relation aussi soudaine qu’improbable ?

Car les deux héroïnes de Dead to Me n’ont rien en commun. La blonde Jen est incisive, cynique et mère de deux garçons, tandis que la brune Judy est optimiste, lunatique et insouciante.

Dead to Me, offerte en français et en anglais, se décline en 10 épisodes de 30 minutes. Ça se consomme quasiment d’une traite. À la fin de la première demi-heure, l’histoire effectue un virage à 180 degrés. En fait, des punchs marquent la fin de chacun des épisodes, ce qui rend difficile l’analyse de cette « dramédie » sans en divulgâcher de grands bouts.

Bonus : la série se déroule à Laguna Beach, en Californie, et elle nous donne le goût de déménager dans un de ses quartiers boho-chics et de boire un verre de « frosé » – une barbotine à base de vin rosé – au bord d’une immense piscine bordée de palmiers.