Huit comédiennes et comédiens racontent ce qu'Unité 9 a représenté pour eux.

Guylaine Tremblay (Marie Lamontagne)

«Unité 9, c'est une grande aventure à la fois professionnelle et humaine. Pour la première fois, j'avais l'impression d'être dans un divertissement avec une portée sociale. Ça m'a infiniment plu, et ça rejoint deux de mes passions. On a eu l'impression, à notre modeste façon, de changer un peu les mentalités. L'auteure Danielle Trottier nous a dit que plusieurs personnes qui travaillent auprès d'ex-détenues ont constaté qu'elles avaient moins de difficulté à retrouver du travail maintenant. C'est quand même incroyable. Mon personnage a pris part à vraiment beaucoup de scènes marquantes. Mais je ne peux pas faire autrement que de parler des premières. C'était mon entrée en prison, ma première fois dans le fourgon des détenues, ma première fois en isolement, la scène de fouille qui a énormément marqué... C'est ce que Danielle Trottier recherchait; ça aurait pu être vous, ou moi, elle voulait qu'on entre en prison en même temps qu'elle.»

Ève Landry (Jeanne Biron)

«Pour moi, ce que représente Unité 9, c'est un gros pan de ma vie. Pendant Unité 9, j'ai rencontré mon conjoint, fondé ma famille, eu deux enfants, et l'équipe de la série m'a vue passer de la jeune actrice inexpérimentée à la jeune maman avec plus d'expérience en tant qu'actrice. J'ai vraiment appris mon travail sur Unité 9. Je n'avais pas encore fait de grand plateau et c'est en regardant les Bonnier, Lanctôt, Tremblay que j'ai appris ma job. Pour mon personnage, la scène la plus marquante est celle où Jeanne Biron libère la petite fille en elle. C'est la plus importante. Ce que le public attendait depuis sept ans. Jeanne qui prend soin d'elle et qui comprend que personne ne l'a fait et qu'elle doit le faire pour elle-même.»

Luc Guérin (Steve Picard)

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Ève Landry dans Unité 9

«Unité 9, pour moi, c'est une aventure qui a duré six ans, une charmante invitation pour un personnage extraordinaire. On a fait la démonstration que derrière la criminalité, il y a l'humanité, et ce personnage était souvent celui qui allait faire ressurgir cette humanité. J'ai été très honoré de jouer ça, et ça m'a fait travailler la compassion. Dans la deuxième saison, qui était ma première année, mon personnage a vécu un événement qui a créé un choc post-traumatique avant d'arriver à Lietteville. Il a eu une intervention à faire auprès d'un pédophile. Ça a beau être le métier de jouer tout ça, c'était marquant. Et d'ailleurs, la justice réparatrice a fait l'objet d'une émission. Il va vers l'agresseur dans une rencontre de groupe où les deux s'écoutent et se parlent, et se pardonnent. J'ai appris beaucoup de choses...»

Danielle Proulx (Henriette Boullier)

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Luc Guérin dans Unité 9

«Je trouve qu'Unité 9 a fait une oeuvre importante de sensibilisation. La série nous a fait entrer dans un monde qu'on ne connaissait pas. Ç'a été important dans le milieu carcéral, et pour les gens en libération conditionnelle. Évidemment, j'ai aussi eu un grand cadeau avec mon personnage. Henriette était une petite bête sauvage qui avait perdu tout vernis social. La prison et les autres femmes ont fait en sorte qu'elle a retrouvé ses bottines. Quand on parle d'une société qui croit en la réinsertion sociale, Henriette en fait la preuve. Pour moi, la scène la plus marquante d'Unité 9, on l'a vue dernièrement, quand le personnage d'Ève Landry, qui est au pied du mur avec toutes ses peurs, imagine retrouver sa maison, la maison des horreurs. Elle se dirige vers la porte où elle a été enfermée et elle se sort de là. Elle se prend elle-même dans ses bras. Elle part. Cette puissance d'évocation m'a vraiment jetée à terre.»

Marie-Chantal Perron (Madeleine Tessier)

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Danielle Proulx dans Unité 9

«Le rôle de Madeleine, on ne me l'aurait pas distribué de prime abord, si ce n'était du génie de Danielle Trottier. Je n'étais pas habituée à jouer un tel genre de rôle, ça m'a amenée à faire une composition de femme plus éloignée de ma nature profonde. Au début, c'était presque un personnage antipathique. On a réussi à faire sortir sa sensibilité, on n'avait pas l'impression qu'elle portait ça en elle, cette écoute empathique. Pour moi, Unité 9 a mis la lumière sur des femmes auxquelles la société n'avait pas accès, et changé notre vision sur elles. Une scène que j'ai beaucoup aimé jouer, c'est celle après la tentative de suicide de Marie, quand je me retrouve à l'hôpital et que je lui dis qu'elle a une petite fille. Il y avait quelque chose de très beau dans cette scène. C'est spectaculaire, la chicane, la violence, mais les scènes d'espoir dans Unité 9 apportaient de l'oxygène pour le public autant que pour les interprètes.»

Catherine-Anne Toupin (Shandy Galarneau)

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Marie-Chantal Perron dans Unité 9

«C'est dans Unité 9 que j'ai trouvé le plus grand espace de liberté comme interprète. À travers le rôle de Shandy, on ne peut avoir aucune censure, aucune peur, on doit se jeter là-dedans comme on se jette en bas d'une falaise, en faisant confiance à son instinct, et c'est exactement de ça que j'avais besoin à cette étape-là de ma carrière. Le personnage est allé dans des zones d'une extrême violence, de folie. Ensuite, je dirais que dans les circonstances, j'ai dû aller dans un lâcher-prise total qui, je crois, m'a bien servie [NDLR: Catherine-Anne Toupin a repris le rôle qui était joué par Suzanne Clément]. Je dirais que le moment qui m'a vraiment sciée en deux pour mon personnage, c'est quand ses cendres sont mises dans un sac en papier sur une étagère dans une armoire, parce que personne ne la réclame. C'est à ce moment que les gens ont compris à quel point c'est un personnage seul, à quel point elle avait envie de brûler tous les ponts. Une fin superbe, qui nous explique toute la courbe de ce personnage si aimé et si détesté.»

Mathieu Baron (Marco Choquette)

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Catherine-Anne Toupin dans Unité 9

«Unité 9, pour moi, ça représente tout, on dirait, parce que ç'a vraiment été mes débuts. C'est la production qui m'a donné ma chance, où j'ai commencé à apprendre, avec des collègues extraordinaires, qui m'ont aidé de façon indescriptible. En plus, c'est clairement un grand succès, qui va rester dans la mémoire des gens longtemps. Ça m'a permis d'une certaine façon de faire mes preuves. Une scène marquante? Pour ma part, ma première scène parlée, je vais m'en souvenir le restant de mes jours! Le niveau de stress était anormal. Sinon, c'est la toute dernière scène de l'histoire d'Unité 9. Je pense que pour plusieurs, cette scène-là va être marquante.»

Debbie Lynch-White (Nancy Prévost)

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Mathieu Baron dans Unité 9

«Unité 9 va toujours avoir été pour moi un tremplin formidable. Ç'a été mon premier rôle important à la télévision, que j'ai décroché deux ans après ma sortie de l'école. La gang était sublime, autant les techniciens que les comédiennes. J'avais un personnage que j'aimais beaucoup jouer, qui me donnait une grande liberté même dans sa rigidité. Unité 9 sera à jamais dans mon coeur, ça a ouvert ce que je faisais au grand public, et ça m'a apporté plein d'autres opportunités ensuite. La première scène marquante qui me vient en tête est celle où le personnage de Micheline Lanctôt meurt. C'était extrêmement troublant à jouer, et c'était beau aussi. C'était la première fois que je devais pleurer à l'écran, il y avait un petit défi là-dedans. C'était aussi la dernière journée de tournage de Micheline. Tout le monde faisait ses adieux, mais je sais qu'on parlait aussi à la comédienne. L'atmosphère était très calme, il y avait quelque chose de cérémonial.»

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Debbie Lynch-White dans Unité 9