Préparation houleuse de son mariage, nouvelle machine à strudels chez Gâteaux Dubeau et mutinerie chez les gars de la shop, Léo (Fabien Cloutier) ne vit plus comme un retraité, pour paraphraser la coiffeuse Jessica (Anne Dorval), partie en congrès de cheveux à Cincinnati.

Dans le deuxième chapitre de cette charmante comédie, offert depuis jeudi sur le Club illico, notre attachant « fumeux de pot » de Walton regrette presque le bon vieux temps à niaiser/déconner avec Chabot (Steve Laplante). C’est que tout bouge très vite autour de Léo. Ses repères, sa routine, son petit bonheur tranquille.

PHOTO FOURNIE PAR LE CLUB ILLICO

Une partie de la distribution de la série Léo

Même sa vie matrimoniale ne s’annonce pas simple, notamment en raison du caractère de son beau-père Maurice (Daniel Gadouas), un ancien notaire dont les oreilles frisent quand il entend que les enfants « jouzent » dehors ou qu’on lui demande de « s’assir à table ».

Le premier épisode de Léo 2 renferme d’ailleurs de formidables scènes de malaise lors d’un souper chez les parents de Cindy (Marie-Laurence Moreau), la future épouse de Léo. C’est succulent. La mère de Cindy, campée par Micheline Bernard, s’avère, elle aussi, un super beau personnage tragicomique.

Le succès de cette comédie réside dans le dosage parfait entre les moments rigolos et ceux qui nous serrent le cœur. Dans Léo, même les plus colons du village, comme Pouliot (excellent Hubert Proulx), ont le cœur à la bonne place. J’adore Poule-Djotte. Il est spectaculaire.

Les auteurs (Érika Soucy, Steve Laplante et Fabien Cloutier) dépeignent du monde ordinaire (je déteste cette expression, mais bon) avec beaucoup d’affection, sans jugement. Ils savent rire avec ces gens moins instruits et non rire d’eux. Leur écriture suinte la sensibilité, toujours avec un sourire en coin.

Comme téléspectateur, c’est ce qui fait qu’on s’attache aux manies de Perreault (Guillaume Cyr), à la simplicité très simple de Drouin (Simon Lacroix) et aux réactions de mononcle de Couture (Marc Labrèche). Attendez de voir où travaille maintenant le pas vite à McDonald (étonnant Vincent Leclerc). Et la belle coupe Longueuil du petit baveux à Kéven (Elliot Léonard) subira un spectaculaire accident de taille-bordures. En langage de Léo : le pad à Kéven a pogné dans le Weed Eater.

Parmi les nouveaux venus à Walton, l’actrice Catherine Chabot, révélation du film Menteur d’Émile Gaudreault, incarne la nouvelle patronne efficace de l’usine à brioches. Au salon de coiffure, c’est Sandrine Bisson (si juste dans Fragile), alias Chantale, qui remplace Anne Dorval.

> Regardez la bande-annonce de la saison 2

Nous renouons également avec le truculent Pisseux (Stéphane Jacques), le vétérinaire et gars du CLSC, qui résumera en une phrase percutante la situation de la belle-famille de Léo : « Il y a de l’alzheimer, un bonhomme dans le déni, un fan de Réjean Tremblay et un pilulier bien rempli, c’te maison-là tient pu sur grand-chose. »

Mention spéciale à Jenessa et Philvain au troisième épisode. Pour ceux qui ne souscrivent pas au Club illico, TVA relaiera la première saison de Léo au cours de l’hiver.

OD ET RÉVOLUTION RENOUVELÉS

Attendez-vous à deux renouvellements (assez prévisibles, quand même) lors des finales d’Occupation double et de Révolution dimanche soir. Selon mes taupes, TVA confirmera le retour de sa compétition de danse pour une troisième saison à l’automne 2020. Rien d’étonnant ici.

Cette émission, quoique moins populaire que La voix, virevolte toujours au-dessus de la barre du million de téléspectateurs.

Le concept de Révolution a d’ailleurs été vendu en Russie et en Chine, deux gros marchés télévisuels.

Chez V, pas d’énorme surprise non plus. Après une troisième saison où les cotes d’écoute ont grimpé de 40 % en comparaison de celles de 2018, Occupation double et son Capitaine Rebondissement Jay Du Temple reviendraient en ondes en septembre pour une nouvelle aventure exotique, 100 % palpitante. Rien n’est confirmé, mais ça sent bon, me dit-on.

Si le CRTC approuve l’achat de V par Bell Média, Occupation double risque de passer à une vitesse supérieure avec des possibilités de convergence et d’exposition décuplées, notamment grâce aux stations du réseau Rouge FM.

Maintenant, peut-on suggérer des destinations à la productrice Julie Snyder pour OD 2020 comme l’Australie, Hawaii ou la Thaïlande ?

LES GENTILS, LES MÉCHANTS

Oubli monumental dans la liste des méchants de la télé québécoise que j’ai publiée jeudi : Tristan Rabeau (Kevin Houle) des Honorables. Pourtant, cet être dérangé et narcissique apparaissait dans mon palmarès initial, mais a mystérieusement disparu lors de la rédaction.

Peu importe, Tristan Rabeau mérite amplement sa place aux côtés de la Riopelle (Geneviève Schmidt) de District 31 et Luc Quintal (Mathieu Quesnel) de Ruptures. C’était lui la vedette détestée des Honorables à TVA. Quasiment un cas de Mindhunter, ce type-là.