J’ai instantanément développé une obsession malsaine pour les « personnages » de la téléréalité immobilière Selling Sunset de Netflix, qui porte le titre Du soleil à revendre en français.

J’ai suivi tous ses « acteurs » sur Instagram et pu observer la suite de leurs vies bling-bling au cœur des collines de Hollywood, où s’empilent des manoirs valant autant que les pertes annuelles de TVA Sports.

Selling Sunset, un croisement parfait entre les émissions The Hills et Million Dollar Listing, c’est du popcorn télévisuel bien beurré. Ça se dévore en une soirée (seulement huit demi-heures), ça bouche un coin, mais ça contient peu ou pas de protéines. Peu importe. La mission, totalement accomplie, c’est de se divertir, de rêver à des piscines infinies, à des garages à 15 places et à des salades à 30 $.

L’étiquette « docusoap » décrit parfaitement Selling Sunset, qui suit des courtières immobilières au service d’une prestigieuse agence de Los Angeles dirigée par deux jumeaux identiques à tendance douchebag.

Les rôles de Selling Sunset ont été distribués en respectant à la lettre les codes de la téléréalité. Il y a la recrue naïve Chrishell, qui débarque dans un groupe de filles tricoté serré. Il y a la vilaine Christine, une grande blonde qui adore la confrontation. Et il y a la vaillante Mary, une agente redoutable qui fréquente probablement le personnage le plus stupide de l’histoire de la téléréalité américaine, soit Romain, 25 ans, pâtissier et mannequin français. Non mais quel tata, incapable de formuler des phrases complètes. C’est gênant.

La série commence avec l’embauche de Chrishell à la firme des jumeaux chauves et musclés. Évidemment, Chrishell incarne la douceur et le charme du sud des États-Unis avec son joli accent et ses robes BCBG. Vous l’avez probablement déjà aperçue dans Days of Our Lives ou The Young and the Restless. C’est une actrice de soap, qui a épousé, dans la vraie vie, l’acteur Justin Hartley, alias le grand Kevin Pearson dans This Is Us. Bref, Chrishell a tout pour que ses collègues la détestent. Et c’est ce qui se produit.

Paraît que Chrishell possède aussi sa certification pour vendre des résidences de luxe. Il paraît, car la frontière entre la réalité et la fiction n’est jamais parfaitement tracée dans des productions léchées comme Selling Sunset. Passons.

Un des plaisirs de Selling Sunset consiste à pénétrer dans des châteaux de stars décorés au goût du jour (comprendre : californien contemporain). C’est de la porno immobilière. Sans blague.

Les courtières de l’émission, toutes riches, élégantes et minces, évoluent dans un milieu ultra compétitif et elles écrasent leurs adversaires. Là-dessus, elles impressionnent.

Mais entre deux négociations à 5 millions, les vedettes de Selling Sunset adorent se vautrer dans le commérage conjugal et les petits drames de bureau. Comme si elles régressaient, en un claquement de Louboutin, dans la cour d’école secondaire, où les populaires se moquaient des rejets.

Bien sûr, plusieurs intrigues des épisodes paraissent « scriptées » ou carrément « plantées » dans l’histoire, un peu à la façon de The Real Housewives. Tant que ça reste assez crédible et amusant, pourquoi se priverait-on de ces confrontations sur le seuil de superbes maisons ?

Le retour des menteuses

Toujours au rayon de la télévision légère, la chaîne anglophone W Network a amorcé, le mois dernier, la diffusion du spinoff de Pretty Little Liars, qui s’appelle Pretty Little Liars : The Perfectionists. Les premiers épisodes sont également disponibles, en rattrapage, dans la boutique iTunes.

C’est loin d’être mauvais, au contraire. Cette série pour adulescents met en vedette deux rescapées de l’émission originale, Alison DiLaurentis et Mona Vanderwaal, qui travaillent maintenant pour une grande université (fictive) en Oregon.

Sans rien divulgâcher, un meurtre sordide ébranle le campus. L’étudiant tué était riche, populaire (duh !) et lié à une puissante famille de la région. Habituées à ce genre d’enquête scabreuse, Mona et Alison s’acharnent à retrouver l’assassin, tout comme trois des amis de la victime, les fameux perfectionnistes du titre du feuilleton.

Encore ici, une personne mystérieuse épie les protagonistes et leur complique joliment la vie. Aussi, les trois perfectionnistes cachent de gros secrets qui pourraient faire dérailler leurs vies parfaites.

Si vous aimez les feuilletons à rebondissements improbables comme Riverdale, ces perfectionnistes vous apporteront du plaisir parfaitement non coupable.