Sur la ligne de départ: 12 candidats prêts à tout pour devenir astronautes. Aux prises avec des épreuves physiques et psychologiques de plus en plus exigeantes, plusieurs craqueront. Au fil d'arrivée, il ne restera qu'un gagnant. Sa récompense : une recommandation officielle du Canadien Chris Hadfield, ex-commandant de la Station spatiale internationale, pour la prochaine vague de recrutement d'astronautes de l'Agence spatiale européenne.

Dès demain, ICI EXPLORA diffuse Astronaute : le camp des recrues, version française de la série Astronauts: Toughest Job in the Universe produite par la BBC. Pendant 6 épisodes, on suivra 12 candidats triés sur le volet parmi des milliers de Britanniques ayant posé leur candidature et qui souhaitent devenir astronautes.

«Nous avons fait l'émission de la façon la plus exacte possible. Tout comme cela se fait avec l'Agence spatiale canadienne et la NASA, nous avons réduit le nombre de candidats à un groupe restreint. Je les ai entraînés dans des situations de tests dont plusieurs sont directement calquées sur les épreuves que les véritables agences spatiales utilisent pour recruter des astronautes», explique l'ex-astronaute canadien Chris Hadfield, joint par La Presse.

Le célèbre astronaute moustachu, qui avait marqué les esprits en jouant de la guitare dans l'espace en 2013, a passé plusieurs années à concevoir cette émission. Il en assure aussi l'animation, accompagné de l'ex-chercheur médical de la NASA Kevin Fong et de la psychologue spécialisée dans le domaine spatial Iya Whiteley.

«Je suis très fier de cette émission. Nous avons travaillé fort, nous avons tourné dans de nombreux pays, et je crois qu'après l'avoir regardée, on comprend beaucoup mieux de quoi sont faits les êtres humains à qui l'on demande de piloter des vaisseaux spatiaux, comme ce sera bientôt le cas de David Saint-Jacques», dit Chris Hadfield, en référence à l'astronaute québécois qui doit s'envoler pour la Station spatiale internationale le 3 décembre.

Des candidats de qualité

Un ingénieur en sciences nucléaires. Une dentiste et alpiniste. Une théoricienne en physique des particules, une pilote de l'armée britannique, un chirurgien oncologue: comme lors des véritables processus de recrutement d'astronautes, les 12 candidats du camp des recrues ont des CV tous plus impressionnants les uns que les autres.

Au fil des épisodes, ils seront amenés à piloter des hélicoptères, à tourner dans des centrifugeuses, à faire du calcul mental et de l'exercice en même temps, à affronter des situations d'urgence. Les exercices les amènent aux quatre coins du monde dans des installations de calibre mondial. Mais Chris Hadfield prévient que ce qui est testé chez les candidats n'est pas toujours ce qui semble l'être à première vue.

«Je me fous, par exemple, de la façon dont ils pilotent des hélicoptères. Ce que je veux voir, c'est comment ils réagissent quand on leur demande d'accomplir une tâche qu'ils sont incapables de faire», illustre Chris Hadfield.

L'ex-astronaute explique qu'au-delà des compétences, son équipe et lui ont passé beaucoup de temps à analyser la personnalité des candidats.

«Tout au long de l'émission, je me suis demandé: est-ce que je partirais dans l'espace avec cette personne? Il faut trouver quelqu'un en qui vous avez confiance au point de mettre votre vie entre ses mains.»

«Il faut aussi quelqu'un dont vous appréciez la compagnie, ajoute-t-il. Quand vous vivez six mois dans un endroit restreint comme la Station spatiale internationale, il faut que ce soit avec des gens avec qui vous avez naturellement le goût de passer du temps.»

L'ex-astronaute affirme avoir été impressionné par les participants.

«Nous avons commencé l'émission avec 12 candidats très crédibles. À la fin, quand il ne restait plus que quelques finalistes, ils étaient tous extrêmement forts», souligne-t-il. Selon lui, la personne gagnante a de réelles chances d'être recrutée par l'Agence spatiale européenne.

«Je suis vraiment heureux de notre choix définitif, dit Chris Hadfield. La vraie sélection est un processus extrêmement compétitif et il n'y a aucune garantie, mais je crois que la personne gagnante de l'émission partira avec une longueur d'avance. Il existe une démonstration publique de ce qu'elle est capable de faire et je recommanderai fortement sa candidature.»

La responsabilité de redonner

Depuis sa retraite de l'Agence spatiale canadienne, Chris Hadfield dit se sentir «privilégié» d'avoir vécu l'expérience d'être allé dans l'espace. Mais ce privilège, dit-il, vient avec la responsabilité de partager ce vécu. Voilà pourquoi il a écrit trois livres et réalisé plusieurs documentaires et séries télévisées. Il avoue avoir eu une certaine appréhension à se lancer cette fois dans une téléréalité.

«L'une de mes craintes était qu'ils tournent ça en truc sensationnaliste qui n'aurait pas été ancré dans la réalité. Mais la BBC a fait un travail formidable pour garder cela représentatif. Oui, il y a du drame humain là-dedans, parce qu'on voit les gens vivre des situations de stress. Mais je crois que ça reste fidèle et que ça permet aux gens de comprendre ce qu'est un véritable processus de sélection d'astronautes.»

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Astronaute: le camp des recrues, sur ICI EXPLORA, le jeudi à 21 h, du 8 novembre au 13 décembre. En rappel: le vendredi à 20 h

Photo fournie par ICI EXPLORA

Les 12 participants d'Astronaute: le camp des recrues