Les Canadiens qui piratent du contenu télé ou cinéma auraient abandonné massivement la technologie BitTorrent pour se tourner vers le logiciel plus convivial Kodi installé dans les décodeurs pour système Android, de Google.

La société de gestion de réseaux Sandvine, de Waterloo, en Ontario, a scruté les «données anonymisées» de 100 000 foyers canadiens l'an dernier. Cette analyse a révélé notamment qu'un foyer sur 10 possédait au moins un décodeur, un ordinateur, un téléphone intelligent ou une tablette utilisant le logiciel Kodi, qui permet d'avoir accès à du contenu de façon tout à fait légale.

Sandvine estime qu'environ 7% des foyers canadiens étudiés utilisaient toutefois Kodi pour obtenir du contenu piraté, comparativement à 6% aux États-Unis. Par ailleurs, environ 8% des foyers canadiens obtenaient du contenu piraté grâce à leur abonnement mensuel à un service qui offre des milliers de chaînes en direct de par le monde.

Dan Deeth, de la firme Sandvine, croit qu'en optant pour un décodeur qui promet «la télé gratuite à vie», la plupart des consommateurs se doutent bien qu'ils ont ainsi accès à du contenu piraté - ce service pourrait leur coûter après tout plus de 100 $ par mois pour 1000 canaux sur le marché légal. Mais il est aussi possible que certains consommateurs ignorent naviguer dans l'illégalité.

Selon la firme Sandvine, environ 7,5% des téléchargements de données pendant les heures de grande écoute, en soirée au Canada, sont le fait de visionnements en direct de chaînes de télévision. En comparaison, Netflix accapare environ le tiers de ces téléchargements, et YouTube près de 20%.

Dan Deeth précise qu'une bonne partie de ces téléchargements liés au visionnement en direct de chaînes de télé sont réalisés par des immigrants qui veulent garder contact avec leur pays d'origine et qui ne pourraient pas y avoir accès de façon légale chez Bell, Rogers ou Vidéotron.

La technologie BitTorrent, de son côté, comptait pour 15% du trafic quotidien au Canada en 2014, mais seulement 1,6% en septembre dernier, selon Sandvine. Ce déclin, graduel depuis cinq ans, serait attribuable à l'essor de services de diffusion en continu tout à fait légaux comme Netflix ou CraveTV.