En cet âge d'or des téléséries, La Presse décortique chaque semaine une série qui vaut le coup d'oeil.

La 13e saison de la série américaine à succès Grey's Anatomy s'est terminée jeudi dernier. Après avoir frôlé la mort encore et encore (et encore !), Meredith Grey et ses collègues chirurgiens continuent de captiver des millions de téléspectateurs... qui en redemandent. Autopsie d'un succès.

QU'EST-CE QUE C'EST ?

Sur les ondes d'ABC depuis 2005, Grey's Anatomy a la chance de faire partie de ces séries qui bénéficient d'une base d'irréductibles fidèles. Elle est d'ailleurs l'une des 20 séries scénarisées ayant la plus grande longévité de l'histoire de la télévision américaine. L'univers de Shonda Rhimes est aussi simple qu'efficace : à chaque épisode, de nouveaux patients défilent dans un hôpital de Seattle où gravite une équipe de chirurgiens tous plus séduisants les uns que les autres. Ces médecins tourmentés tentent de trouver le bonheur à travers de (très) nombreux écueils et intrigues. Cliché ? Oui. Absolument. Mais voilà... on finit par s'attacher à ces superhéros de la médecine.

LES SAISONS PRÉCÉDENTES

Au fil des saisons, Grey's Anatomy se transforme en plaisir coupable. Dès les premiers épisodes, Meredith Grey, l'héroïne interprétée par Ellen Pompeo, tombe follement amoureuse de Derek Shepherd (Patrick Dempsey). Un amour qui teintera toutes les saisons à venir. Plusieurs personnages complexes gravitent autour du couple : l'intempestif Alex, le sensible George, l'impitoyable Miranda, le perspicace Richard... Mais puisque les gens heureux n'ont pas d'histoire, la pauvre Meredith frôle la mort un nombre incalculable de fois. Une bombe dans un patient, la noyade, un accident d'avion, des explosions, des fusillades, un accouchement surréaliste, une attaque d'un patient... oui, tous ces drames peuvent toucher une seule et même personne. Seulement dans l'univers de Grey's Anatomy ! Si certains, découragés, ont quitté le bateau en cours de route, il reste tout de même 8 millions de téléspectateurs qui reviennent encore et toujours. Pourquoi ? Parce qu'avec les saisons, on demeure touché par le développement habile des nombreux personnages centraux, par la richesse des dialogues, par la trame sonore toujours juste et, surtout, par la réalisation impeccable.

OÙ EN SOMMES-NOUS ?

ATTENTION : ce paragraphe contient des divulgâcheurs !

La plus récente saison s'est conclue jeudi dernier de manière explosive, au sens propre comme au sens figuré. Au cours de la 13e saison, Meredith semble enfin surmonter la perte de Derek. Si elle semble trouver la paix, elle n'est pas au bout de ses peines. Tous ceux qui l'entourent semblent aussi se trouver en pleine tempête. Le service de chirurgie de l'hôpital est en transformation, mais un drame viendra remettre les pendules à l'heure. Les liens qui unissent les personnages prennent de l'importance, au grand plaisir des téléspectateurs de la première heure.

ALORS, ON SE LANCE ?

Est-ce qu'on se lance dans cette série, même après 13 longues saisons, même en sachant qu'on se dira « Voyons, ça ne se peut pas ! » ou encore « Quoi, ils sont de la même famille ? » plusieurs fois au fil des épisodes ? Oui, totalement. On peut d'ailleurs rattraper les épisodes sur Netflix, iTunes et le site de CTV, notamment. On regarde Grey's Anatomy pour passer par toute (absolument toute) la gamme des émotions en un peu moins d'une heure, et pour capter au passage des phrases bien ficelées sur la vie, l'amour et l'amitié. Et puis, comme dirait Meredith, ne nous encombrons pas trop de la logique : « Les liens qui nous unissent sont souvent indéfinissables. Ils nous tiennent ensemble, même lorsque tout pourrait nous éloigner. Certains liens défient la distance, le temps et la logique. Simplement parce qu'ils doivent exister. »

photo CRAIG SJODIN, fournie par abc

On reconnaît Sandra Oh, Patrick Dempsey et Ellen Pompeo dans cette photo tirée d'une saison antérieure de Grey's Anatomy.